Mode

#LOFFICIEL100 : comment la mode imite l'art ?

Depuis un siècle, L'Officiel témoigne de la naissance d'un nouveau concept dans le domaine de la mode : l'art comme style de vie.

Certains peuvent rejeter l'idée qu'un objet destiné à être consommé puisse être considéré comme de l'art. Pourtant, il est indéniable qu'un vêtement magnifiquement construit par les mains d'un couturier peut susciter la même réaction que celle d'une œuvre d'art. Dans l'espace du magazine de mode français, qui tient tant à l'identité de la Parisienne, on imagine souvent que la mode et l'art ne font qu'un.

Fondé à Paris en 1921, L'Officiel est apparu à un moment important de l'histoire de la mode. L'artificialisation du créateur et l'influence des mouvements artistiques sur la mode étaient de plus en plus répandues grâce au travail de couturiers comme Paul Poiret et Elsa Schiaparelli.

Se définissant à l'origine comme une publication spécifique à l'industrie, L'Officiel a commencé à inclure des articles sur les artistes et les mouvements artistiques. Dans la seconde moitié du XXe siècle, l'art est devenu une partie intégrante du magazine.

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Marc Chagall photographié pour L'Officiel en 1971 ; Gustave Singier photographié pour L'Officiel en 1971 ; illustration de 1928 par Erté dans un numéro de L'Officiel de 1977 ; Tsuguharu Foujita photographié pour L'Officiel en 1929 ; programme du Ballet Phèdre de Jean Cocteau dans un numéro de L'Officiel de 1949 ; image de Jean-Pierre Yvaral dans un numéro de L'Officiel de 1979.

L'Officiel a capté l'esprit du temps de nombreux mouvements artistiques naissants grâce à sa couverture d'artistes tels que Tsuguharu Foujita, Marc Chagall et Jean Cocteau. Cependant, avec l'évolution de la mode et de l'art au cours du XXe siècle, le lien du magazine avec le monde de l'art est devenu beaucoup plus conceptuel, dépassant la simple couverture d'expositions et les profils d'artistes pour devenir des éditoriaux de mode avec une perspective artistique.

Les musées en particulier sont devenus un décor populaire dans les années 1950 et 1960, montrant des femmes dans leurs tailleurs élégants signés Nina Ricci et Maggy Rouff alors qu'elles parcouraient les sculptures ou les peintures d'Alberto Giacometti dans la galerie de Denise René. Le musée est devenu une destination pour la femme moderne et, d'une certaine manière, elle a elle-même été considérée comme une œuvre d'art dans ses murs.

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Photographie de Jean Cocteau dans un numéro de L'Officiel de 1963 ; Jean Bazaine photographié pour L'Officiel en 1971 ; une lithographie d'Edvard Munch de 1896 dans un numéro de L'Officiel de 1976 ; une lithographie de Paul Klee de 1940 dans un numéro de L'Officiel de 1976 ; une sérigraphie de Piet Mondrian dans un numéro de L'Officiel de 1973.

Avec la montée du Pop Art dans la seconde moitié du 20e siècle, le lien entre l'art et la mode a pris une nouvelle signification. Le vêtement lui-même devient l'art, et le couturier et le styliste deviennent les artistes. L'Officiel ne se contente plus de couvrir l'art, mais le crée en assemblant les différentes modes du jour dans des images soigneusement élaborées. La mode est devenue moins importante que les vêtements physiques et plus importante que les photos, les visuels et le récit que les vêtements peuvent communiquer à travers la page du magazine.

Dans les années 90, la mode était le moment culturel par excellence. Repoussant les frontières, luxueuse et sexy, le tout enveloppé dans un emballage de papier glacé, la mode est devenue le support visuel qui parle le mieux aux masses. En fait, la mode est devenue sa propre forme d'art populaire, en particulier dans les pages de L'Officiel. Des articles insolents comparent les looks contemporains à leurs équivalents artistiques, les mannequins tordant leur corps comme des sculptures ou remplissant la page comme de la peinture sur une toile. Les motifs tourbillonnants de leurs tenues font écho à des œuvres d'art populaires mémorables, et la construction des vêtements témoigne du talent et du sens artistique nécessaires à la réalisation de chaque pièce.

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Un mannequins à l'exposition Vasarely à la Galerie Denise René, photographiée pour L'Officiel en 1963 ; des mannequins devant les peintures murales de Roger-Armand Desserprit, photographiées pour L'Officiel en 1953 ; des mannequins photographiées pour L'Officiel en 1991 ; des mannequins en Christian Dior, photographiées pour L'Officiel en 1970 ; des mannequins en Yves Saint Laurent, photographiées pour L'Officiel en 1970.

En 2012, les Éditions Jalou ont lancé leur propre magazine d'art contemporain, L'Officiel Art. Dans le numéro inaugural, le rédacteur en chef Jérôme Sans a fait une référence claire à l'incorporation de la mode dans le monde de l'art, accompagnée d'une large liste d'autres formes d'arts visuels, de performance et culinaires, toutes censées englober cette idée de vivre artistiquement.

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Des mannequins en Versace photographiés pour L'Officiel en 1986 ; des mannequins photographiés pour L'Officiel en 2000 ; un mannequin en Yohji Yamamoto photographié pour L'Officiel en 1989 ; un mannequin en Thierry Mugler photographié pour L'Officiel en 1990 ; un mannequin photographié face à trois œuvres d'art pour L'Officiel en 1990.

Pour la Parisienne - protagoniste d'un siècle de L'Officiel - la mode et l'art sont au centre de son style de vie. Après tout, elle possède les rues de Paris, la capitale mondiale de ces deux disciplines. Leurs institutions touchent tous les coins de sa vie, s'entremêlant dans son apparence soignée, ses choix de mode éduqués et sa fascination pour la culture. Pour être une Parisienne, il faut être à la fois consommée par la mode et l'art, et considérer la première comme inséparable de la seconde.

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Photo de "The Ballad of Sexual Dependency" (1985) de Nan Goldin dans un numéro de L'Officiel en 2001 ; un mannequin en Yves Saint Laurent photographié pour L'Officiel en 1989 ; des mannequins en Yves Saint Laurent photographiés pour L'Officiel en 1988 ; un mannequin photographié pour L'Officiel en 1982.

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