"La Diplomate" : la série à binger sur Netflix pendant les vacances de printemps
Portée par une interprète magnifique, "La Diplomate" est une création aussi pertinente que passionnante.
Avouons que la présence de Keri Russell, qui contribuait grandement à l’extraordinaire réussite qu’était la série The Americans, une des plus sous-estimées de son époque, au générique de La Diplomate nous a incité à y jeter un œil, puis, rapidement les deux. On la retrouve donc ici, toujours aussi formidable, dans le rôle de Kate Wyler, fraîchement nommée ambassadrice des Etats-Unis à Londres, alors qu’une crise politico-militaire secoue le monde - et le sien, puisque sa progression dans la hiérarchie diplomatique laisse son mari, Hal (Rufus Sewell, idoine, quoiqu’il faille un épisode pour oublier sa prestation terrifiante de nazi dans Le Maître du Haut-Château…), un rien amer.
Mêlant habilement les fils narratifs géopolitiques, les intrigues politiciennes, et les secousses agitant le couple, la série menée avec entrain, dialoguée avec le soin qui faisait la marque de l’insurpassable A La Maison Blanche (où la créatrice de La Diplomate, Debora Cahn œuvrait), nous entraîne dans son sillage. Un peu appliquée, parfois, mais sincèrement emballante par sa capacité à faire feu de tout bois, à faire exister ses personnages secondaires, et à jouer finement sur les ruptures de tons, entre comédie de couple, réfléxions satiriques sur le pouvoir et gymnastique diplomatique. Des enjeux intimes aux problématiques complexes d’une planète en surchauffe belliqueuse, elle brasse large, mais sans rien perdre de son énergie et de son intelligence.
Une série créée par Debora Cahn. Avec Keri Russell, Rufus Sewell, David Gyasi, Ali Ahn, Rory Kinnear et Ato Essandoh. Disponible sur Netflix.