"Daisy Jones & The Six" : faut-il regarder la série évènement du printemps ?
Un peu conventionnelle, cette mini-série est aussi attachante et doit beaucoup à son extraordinaire casting.
Adoptant un dispositif narratif bien connu, passer par les témoignages contemporain des membres d’un groupe de rock dissous il y a des années pour raconter son ascension puis son implosion, le récit s’appuie à la fois sur des portraits bien dessinés de ses personnages et sur certains lieux communs inhérents au genre - débuts moroses, créativité douloureusement atteinte, drogues, amitiés mises à mal, alcool, etc.
Fortement inspirée des aventures rocambolesques du groupe Fleetwood Mac, la série a fait appel à d’excellents compositeurs-trices pour écrire des chansons originales - Blake Mills, Phoebe Bridgers, Jackson Browne, Marcus Mumford -, et convoque une bande originale chromée où se côtoient The Jam, The Rolling Stones, The Small Faces, etc. Si la route est prévisible et réserve peu de place aux surprises, à l’exception d’un très bel épisode se concentrant sur un personnage secondaire, ce voyage au cœur d’une époque où le rock dominait la pop-culture permet d’apprécier un regard sincèrement aimant sur son sujet.
S’il n’approche pas la beauté douce de Almost Famous, à qui il emprunte une scène, à moins qu’il ne s’agisse d’un hommage délicat, Daisy Jones & The Six a la vertu de la patience, et trouve rapidement une belle tonalité. Filmé au plus près des protagonistes, magnifiquement capté-es dans leurs errances, désirs conflictuels, joies et doutes, dans une très belle lumière, chaude, patinée, vibrante, le récit gagne en émotion à mesure qu’il se déploie. Il doit beaucoup à la qualité de ses interprètes qui donnent corps et esprit avec beaucoup d’intensité à leurs rôles, offrant à la série une identité singulière, touchante, authentique. Au-delà des clichés passés en revue, tous et toutes sont exceptionnel-les, de Riley Keough à Sam Claflin en passant par Camila Morrone ou Suki Waterhouse.
Une série créée par Scott Neustadter et Michael H. Weber. Avec Riley Keough, Sam Claflin, Camila Morrone, Will Harrison, Suki Waterhouse, Josh Whitehouse, Sebastian Chacon, Nabiyah Be, Tom Wright et Timothy Olyphant. Depuis le 3 mars sur Prime Video.