Amber Broos : rencontre avec la nouvelle DJ belge validée par Tomorrowland
Surnommée "la nouvelle Amelie Lens", elle participe aux plus grands festivals belges et anime depuis peu sa propre émission sur One World Radio, la station de Tomorrowland. Tout roule pour Amber Broos, 20 ans, originaire de Louvain. Mais ce succès ne vient pas de nulle part : elle a commencé derrière les platines à l’âge de 12 ans.
Voilà plus de huit ans qu'Amber Broos est entrée en contact avec les disques, lorsque son père, également DJ, donnait des ateliers à la maison. Celle-ci regorgeait de matériel technique, ce qui a titillé la curiosité d’Amber. Un an plus tard, elle remporte le concours de la Robert Abigail Academy, organisé par le grand DJ néerlandais du même nom, avec un titre de son cru, faisant découvrir pour la première fois son talent au grand public. Pleinement investie depuis dans la musique, elle a perfectionné sa technique de production tout en officiant comme DJ dans de petites salles et lors d’événements. Après un talk à propos de l'inégalité dans le secteur du DJing sur Studio Brussel, la radio lui offre une place de DJ résidente à l'âge de 16 ans. Quelques années plus tard, elle anime son propre show hebdomadaire, UNTZ, toujours sur la station flamande. Début 2023, une nouvelle émission voit le jour : tous les deuxièmes dimanches du mois, elle fait découvrir aux auditeurs et auditrices son style unique sur One World Radio dans Sorry For The Noise. Au programme : techno, house et musique belge d'inspiration rétro.
Malgré son emploi du temps bien chargé, trouver un moment pour échanger avec Amber Broos n’a pas été si compliqué. "Je suis à la maison, en train d'étudier pour mes examens, je peux donc faire une pause pour qu’on puisse se rencontrer", précise-t-elle. Son succès dans le monde de la musique n’empêche pas la jeune DJ de fréquenter "normalement" les bancs de la KU Leuven la journée. "J’étudie les sciences de la communication. Je le fais pour moi, parce que j'aime apprendre. Je ne le vois pas comme un plan B. Tant que je peux continuer à combiner mes activités, je n’ai pas l’intention d’arrêter."
L’OFFICIEL : Vous n' êtes jamais fatiguée ?
AMBER BROOS : (Rires.) J'ai besoin de beaucoup de sommeil, ce qui n’est pas très pratique. Quand je dois faire un set quelque part, je m’organise. Je n'étudie pas à temps plein et je plani- fie minutieusement mes journées: j'utilise un grand calendrier papier pour éviter les surprises. Mais il est vrai que je déborde d'énergie, on me surnomme le lapin Duracell !
L’O : Un surnom qui vous va plutôt bien ! En tant que DJ, on vous a baptisée la nouvelle Amelie Lens. Que vous inspire cette comparaison ? AB : C’est un immense compliment et un très grand honneur d'être comparée à une DJ aussi incroyable. Elle règne sur l'industrie techno belge, au même titre que Charlotte de Witte. Mais j'essaie surtout de me concentrer sur ce que je fais, j’essaie de produire des sons qui me semblent totalement originaux.
L’O : Comment décririez-vous votre style musical ? A-t-il évolué au f il du temps ?
AB : Quand j'avais 12 ans, mon style était plus généraliste. Il n’a cessé de se développer au cours de ces huit dernières années. J'ai beaucoup expérimenté et je pense que ma force réside là. J'ai com- mencé en montrant une facette un peu plus commerciale, mais ce n'était pas tout à fait ce dont j’avais envie. J'ai toujours adoré la techno et les sons rétros. Mes sets sont devenus de plus en plus alternatifs. À l’heure actuelle, mon style a gagné en clarté. J’ai du mal à mettre une étiquette dessus, car je n’hésite jamais à sortir des sentiers battus. En tant qu'artiste, j'essaie toujours de raconter une histoire avec mes sets, m'écartant parfois des normes de la techno.
L’O : Vous produisez tout vous-même ou vous passez aussi beaucoup de temps à explorer d’autres univers musicaux ?
AB : Les deux. La musique est l'outil de travail fondamental d'un DJ. Je passe au peigne fin de nombreuses émissions musicales et je peux passer des heures à retrouver un enchaînement spécifique que j'ai entendu quelque part. C'est comme ça qu’on découvre de nouvelles musiques inconnues du plus grand nombre. Je me sens super heureuse quand je déniche des chansons qui s'intègrent parfaitement à mon set.
L’O : Comment a réagi votre entourage à vos débuts ?
AB : Ils ont toujours été très encourageants. Mon père est aussi DJ et ma mère adore sortir. La musique a toujours occupé une place importante dans notre vie de famille et mes parents m'accom- pagnent lors de chaque performance. J’ai conservé le même groupe d’amis qu’à mes 12 ans: nous avons grandi ensemble et ils sont toujours là pour moi.
L’O : Vous avez également votre propre émission sur la station de radio de Tomorrowland, baptisée Sorry For The Noise. Tout un programme, non ?
AB : Je trouve la controverse amusante. Dans mon émission, je veux frapper fort. À celles et ceux qui n'aiment pas les basses qui tabassent, je rétorque: « Désolée pour le bruit ! » Dès le premier épisode, les auditeurs savent exactement à quoi s'attendre: de la techno aux vibes rétros et des noms en devenir. Devoir présenter en anglais sur One World Radio constitue un défi supplémen- taire. Mais je ne manque jamais une occasion d'apprendre de nouvelles choses.
L’O : De quel projet rêvez-vous ?
AB : À vrai dire, je fais ce dont j’ai toujours rêvé: présenter, pro- duire et jouer devant un public. Je me sens comblée et fière. J'espère pouvoir voyager beaucoup plus pour mon travail, mais je ne veux pas en dire trop, de peur que ça me porte la poisse. On verra de quoi demain sera fait, mais pour l’ins- tant, j'ai envie de me consacrer corps et âme à ce que je fais.
Amber Broos sera cet été sur la Mainstage de Tomorrowland le 22 juillet et sur la Freedom Stage du même festival le 28 juillet. Elle mixe chaque semaine sur Studio Brussel et anime son émission sur One World Radio tous les deuxièmes dimanches du mois.