Art & Culture

Lola Haro : rencontre avec la Djette belge la plus en vue de sa génération

Habituée des clubs tels que le C12 et l'Ampere, l'anversoise officie en tant que résidente au Paradise City Festival et anime sa propre Boiler Room.
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Son style peut être décrit comme de l'électro atmosphérique aux sonorités planantes, glanées dans des morceaux connus et d’autres moins, mais toujours sélectionnés avec soin. Des plus grandes scènes aux raves underground, chez nous et par-delà les frontières : on attend beaucoup de cette jeune Anversoise de 24 ans.

L’OFFICIEL : Pourriez-vous décrire une journée type en semaine, de votre routine matinale à votre travail ? Avez-vous un horaire fixe ?

LOLA HARO : Il m'a fallu pas mal de temps pour trouver une routine adéquate. Au début, j’écumais les nouveautés musicales jusque tard dans la nuit et je me levais trop tard le lendemain. Ça ne me convenait pas. Aujourd’hui, j'essaie d’être debout tôt, de prendre un petit-déjeuner sain et de promener le chien avant de commencer à bosser sur ma musique. Je me suis rendu compte un peu tardivement que je ne devais pas me mettre trop de pression, je ne me plie pas à des horaires de bureau et j’accepte que chercher l'inspiration fait partie intégrante du job.

L’O : Vous n'avez fait votre entrée dans le monde du DJing qu’en 2018. L’année suivante, vous avez déjà été récompensée par Red Bull Elektropedia en tant qu'"artiste la plus prometteuse de 2019". Ça fait quel effet ?

LH : C'est intimidant ! À l’époque, je venais juste de commencer. J'ai toujours été passionnée par la musique ; enfant, je me promenais dans les médiathèques d'Anvers avec mon père pour louer toutes sortes de CD, mais je n'ai jamais eu l'intention de devenir DJ. Ma mère est tombée malade il y a quelques années, alors j'ai temporairement quitté l'école et c’est dans la musique que j’ai trouvé mon exutoire. Peu à peu, j’ai été bookée pour de petits événements grâce à des amis, puis j'ai commencé à jouer à l'étranger.

L’O : Si vous deviez rester coincée dans la scène musicale d'une époque pour toujours, ce serait laquelle ?

LH : Outre la musique électronique, j'aime le hip-hop et la soul. Les rythmes sont efficaces et les paroles souvent belles. En termes de style vestimentaire et d'intérieur, je suis plutôt années 70. Mes amis se moquent toujours de moi en disant que je sors tout droit de la série "That '70s Show".

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© Fille Roelants

L’O : D’après vous, qu'est-ce qui vous distingue de la foule de DJ qui émergent aujourd' hui ?

LH : Il y a tellement de talents en ce moment, et chacun excelle dans un domaine. Je pense que c'est la personnalité sensible et émotionnelle que ma musique dégage. Un morceau peut sembler dur de prime abord, mais on peut toujours être touché par certains sons. Que je joue vite, lentement ou fort, avec ou sans voix, la ligne de l'électro profonde et flottante s’immisce partout. J'essaie de raconter une histoire pendant mes sets à travers une structure claire ponctuée de pics et de creux.

L’O : Pouvez-vous décrire votre état d'esprit pendant un show ?

LH : Mon art consiste à dénicher des musiques que personne d'autre ne connaît. Quand je pense que j'ai trouvé quelque chose de bien et qu’en plus ça plaît aux personnes sur le dancefloor, je suis aux anges. Ce qui me peut me distraire, c’est la question qui m’a longtemps hantée quand je mixais - Est-ce assez bon ? - et à laquelle sont confrontés de nombreux DJ (et d’autres pas du tout). Mais maintenant, je sais qu'il ne faut pas se poser de questions et j’ai confiance dans le fait que les gens vont aimer.

L’O : Quelle est la prochaine étape pour Lola Haro ?

LH : Après la période que nous venons de vivre, beaucoup de choses se préparent ! L'année prochaine, je ferai partie de l'équipe résidente du C12 et j'y jouerai à intervalles réguliers, je vais travailler avec plein de nouveaux talents et j’ai de nombreuses dates bookées qui ont l’air dingue, aussi bien en Belgique qu'à l'étranger.

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