Mode

Coralie Barbier nous dit tout sur la capsule n°8 de Mosaert

Après une dernière collection en collaboration avec MINI, Mosaert dévoile sa capsule n°8 aux courbes résolument sportswear. Rencontre avec Coralie Barbier, pilier créatif du label.

© Antoine Melis
© Antoine Melis

Avec les tâches de rousseurs pour point de départ, la capsule n°8 de Mosaert, le label mode piloté par Coralie Barbier, Stormae et Luc Van Haver, donne le ton d’une collection douce et inclusive. Composée de 34 pièces aux influences sportswear, la capsule mise sur une série de biker shorts à porter en association, des leggings et hauts à manches longues assortis pour une silhouette façon combinaison seconde peau, des doudounes au matelassage nuage, ou encore des bobs et foulards, grande nouveauté de la marque. Autant de pièces fortes avec lesquelles jouer le mix & match, déclinées sur le thème de la peau, dont les "imperfections" sont ici sublimées, à l’instar des point de beauté réinventés en œuvres pointillistes. Des inspirations de la collection à la conception, Coralie Barbier, styliste et directrice créative de Mosaert, nous dit tout ce qu’il faut retenir de cette capsule-événement.

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© Antoine Melis
  • En quoi cette capsule se distingue-t-elle de la précédente ?

La n°7, c’était une collaboration. Elle était donc imbibée de l’univers de MINI, le côté British et l’histoire qu’on a voulu raconter avec eux. Ici, cette capsule n°8 est vraiment signée Mosaert. C’est l’univers que j’avais envie de transcrire à ce moment-là et cela faisait un petit temps qu’on en n'avait plus sortie. On travaille beaucoup sur le projet musical avec toutes les créations costumes et DA, sur lesquelles je travaille aussi, donc l’été passé j’ai commencé à avoir envie de redessiner. Il y a ce côté frais, comme un nouveau départ, même si on retrouve vraiment l’ADN de Mosaert avec les imprimé etc.

 

  • Qu’est-ce qui vous a donné envie de redessiner ?

Le fait de sortir du projet "Multitude" puisque c’était la période des festivals, de revenir aux sources, on avait beaucoup voyagé aux Etats-Unis… J’avais été inspirée de plein de choses, on a fait le Met Gala et pleins de trucs hyper enrichissants stylistiquement. Le fait de revenir, il y a eu un moment d’accalmie et le retour à la maison m’a permis de créer cette collection.

 

  • Qu’est-ce que vous préférez entre la confection des costumes de scène et celle des capsules ?

J’adore créer pour quelqu’un en particulier, c’est un peu comme les collaborations parce que je m’enrichis de tout l’univers de l’artiste, en l’occurrence c’est Stromae… J’aime avoir des contraintes pour créer. Les costumes de scène sont aussi plus libres de budget, comme c’est des pièces uniques. Après, dans les capsules, ce que j’aime vraiment, c’est que souvent quand je dessine, je sais déjà comment je vais présenter les pièces en photo, et ça c’est une partie que j’aime trop, le choix des mannequins et tout ce côté-là.

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© Antoine Melis
  • Pouvez-vous nous parler de l’inspiration principale ?

J’ai toujours bien aimé les taches de rousseur, il y a un truc hyper graphique, avec une superposition de couleurs, et tout dans les nude. C’est toujours un truc que j’ai trouvé très esthétique, et pourtant je sais que certains en font un complexe. Je trouvais cela très intéressant de le mettre en parallèle avec le pointillisme et l’art abstrait, qui est aussi quelque chose qui m’a toujours interpelée parce que ça ramène beaucoup de couleurs. Je trouvais ça chouette d’associer les deux et de faire une espèce de seconde peau pour tous, qu’on ait des taches de rousseur ou pas, et d’avoir ce côté hyper confortable, très près du corps et travailler avec les graphistes de Bold at Work pour recréer cela. On s’est dit "Faisons notre pointillisme à nous, basé sur les taches de rousseur". On a commencé par travailler les taches de rousseur dans les couleurs nude et chair, et de là, on les a reprise et on les a colorées. Et ça a fait tout ce graphisme qu’on trouvait super intéressant.

 

  • Le seconde peau et le moulant, c’est aller à contrepied de ce qu’on voit en ce moment avec l’oversized qui est partout…

C’est ça que j’ai voulu faire, le contraster dans la même collection. Il y a ce côté très moulant et près du corps, et on le contraste avec les doudounes qui elles sont très oversized. Je trouvais ça chouette d’avoir ce contraste du très moulant avec des grosses pièce au-dessus. Il y a aussi cette inspiration du côté moulant où on met le legging et puis au-dessus, on met un short de sport large. Il y a cette envie de revenir avec quelques codes du sport. 

 

  • Une personnalité qui a fait de ses points de beauté sa marque de fabrique et que vous adorez ?

Ce sont surtout des mannequins qui m’ont inspirée, comme Aleece Wilson qui était dans mon moodboard.

 
  • La capsule 7 est sortie en 2021. Deux ans ont été nécessaires pour concevoir cette nouvelle collection ?

Non, il m’a fallu un an plus ou moins. Elle a été dessinée l’été passée, et puis il y a le temps de la mettre en production. On veut travailler de la manière la plus éthique possible. Maintenant, quasiment tous nos modèles sont en recyclé ou en coton biologique. Tous nos packagings aussi. Nos usines ont toujours été en Europe et on essaye de travailler avec celles qui sont dans cette démarche éthique, de pouvoir remonter la chaine des tissus le plus possible. C’est tout un travail et on se laisse vraiment le temps de pouvoir bien le faire étant donné qu’on est une petite équipe.

 

  • Vous dites que les points de beauté et les taches de rousseurs font écho au pointillisme et à l’art abstrait. Quel artiste vous inspire le plus dans ce courant ?

En fait, je suis partie d’une photo sur Pinterest, et surtout des paysages moins abstraits que ce que l’on a fait. Mais j’aime bien quand c’est du pointillisme très serré.

  

  • S’il ne fallait garder qu’une seule pièce de cette collection ?

J’en garderais deux. Je prendrais le t-shirt moulant à longues manches, le coloré parce qu’il a ce côté universel. Mais j’avoue que je suis hyper attachée au travail qu’on a fait sur les doudounes parce que c’est la première fois qu’on est venu avec un motif dans le tissu et pas imprimé. On a fait les nuages en matelassé et c’était un super challenge. Je prendrai donc le pantalon doudoune avec le t-shirt à longues manches.

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Coralie Barbier par Marine Ferain.
  • La capsule n°8 en trois mots ?

 Inclusive, ludique et unisexe.

 

  • A quel moment porte-t-on les pièces de cette nouvelle capsule ?

Ce que j’aime dans la mode, c’est de la mélanger. J’aime l’idée qu’elle puisse se prêter à toutes les occasions. Par exemple, les leggings avec les t-shirts moulants, et des cuissardes à talons et un rouge à lèvres, ça devient très chic. Après, on met le t-shirt moulant couleur chair avec un pantalon cargo et des baskets, et on peut aller bosser. Quand je crée, j’essaye que ça puisse aller à tous les moments.

 

  • Vous présentez pour la première fois un foulard…

Dans notre démarche éco-responsable, on avait un super tissu similaire à la soie, en polyester recyclé, et on trouvait ça intéressant de bousculer les codes du carré de soie. Et en plus, d’avoir un article qui soit plus abordable qu’un carré de soie.

 

  • Stromae a-t-il été impliqué dans la conception de cette capsule ?

Il était en tournée, mais c’est sûr qu’avant de lancer en production, on discute toujours ensemble. Paul et Luc connaissent l’évolution du projet.

 

  • Vous avez déjà une idée de la prochaine capsule ?

Je ne l’ai pas encore présentée à Paul et Luc (rires). Elle est en création mais je pense qu’il y aura de l’inspiration des tenues de sport. Le fait qu’on a une marque unisexe, on tombe très vite dans des modèles confortables. Elle n’est pas finie, donc ça peut encore changer.

La Capsule n°8 est d'ores et déjà disponible sur https://mosaert.com/.

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