La Co(o)rniche : l'hôtel le plus en vue de la dune du Pilat, rénové par Philippe Starck
Sur un littoral français qui ne manque pas de lieux élégants ni d’adresses chics, l’hôtel La Co(o)rniche, au Pyla, fait vraiment figure d’exception. Pour son emplacement d’abord : une pinède surplombant le bassin d’Arcachon, accolée à l’imposante dune du Pilat. Pour ce qu’en a fait Philippe Starck ensuite. A la demande de Sophie et William Téchoueyres, le designer a transformé une cabane de pêcheur posée sur la dune depuis des décennies, en un des plus beaux hôtels de charme de la côte ouest. Dix ans après son ouverture, l’établissement suscite toujours le même engouement auprès d’une clientèle qui ne se lasse pas du raffinement de sa décoration sobre et lumineuse et qui revient régulièrement, juste pour le plaisir de contempler le paysage et les couleurs toujours changeantes du Bassin. Difficile, en effet, de rester insensible à la beauté simple du Banc d’Arguin, à la magie de la dune du Pilat sur laquelle les nuages s’amusent à dessiner des formes qui disparaissent à peine aperçues…
Cosy pour l’hiver
Les quelques mois de fermeture obligatoire pour cause de pandémie ont été utilement mis à partie pour effectuer les travaux de rénovation du restaurant. Une transformation qui est apparue évidente au regard de la fréquentation de l’hôtel. Car si La Co(o)rniche est littéralement prise d’assaut l’été, elle accueille une clientèle de plus en plus large, quelle que soit la saison. Des vacanciers désireux de vivre pleinement en harmonie avec la nature aussi bien au printemps qu’à l’automne. Pour se convaincre de l’intemporalité du Bassin d’Arcachon, il suffit de se plonger dans les livres d’un amoureux inconditionnel de l’endroit, le journaliste-écrivain Christian Moguérou qui vient tout juste de publier le deuxième tome de "Fou de Bassin" (1), une balade onirique dans l’univers protéiforme de ce fascinant coin de France.
Afin de rendre encore plus cosy l’atmosphère intérieure du restaurant, Philippe Starck a laissé libre cours à son imagination foisonnante. "En général, je n’aime pas réintervenir sur des lieux que j’ai décorés", explique-t-il. "Ici, c’est différent. Quand nous avons ouvert l’hôtel, il y a dix ans avec Sophie et William, nous avions peu de moyens. On a donc fait avec ce qu’on avait. Aujourd’hui, La Co(o)rniche est toujours une cabane sur la dune, mais elle est montée en qualité, en poésie, en humour, sans jamais tomber dans les pièges de la mode... L’idée était de concevoir un endroit où l’on puisse se sentir aussi bien l’été que l’hiver. Personnellement j’adore venir ici au cœur de l’hiver. Il fallait que ça soir un lieu où l’on puisse se relaxer, mais aussi travailler, conformément au nouveau mode de vie nomade."
Céramique jaune et chaises dépareillées
Alors pour cette belle salle de restaurant qui regarde le Bassin au-delà de la piscine miroir, le designer a opté pour des matériaux chaleureux . Le bois Red Cedar a remplacé le bois peint en blanc sur les murs et parquets, les colonnes s’habillent de céramique jaune qui illuminent la pièce, les chaises dépareillées mélangent les genres : ici une chaise Maiori de chez Stipa avec piètement en aluminium blanc et assise en corde naturelle, là une Svensk Tenn 1165 en acajou et rotin avec assise en cuir elmo soft, plus loin une chaise Furniture Marolles en chêne miel et une chaise Vilda 5 de Gemla avec dossier en cuir marron tressé… Quelques collections d’objets et de souvenirs précieux complètent la décoration. Sans oublier, évidemment, l’apport de l’artiste espagnol Sergio Mora. Invité à orner les murs et la charpente en bois, il a posé un peu partout dessins et inscriptions mystérieuses qui rappellent les tatouages de marins et évoquent les légendes du large. Des œuvres qui voisinent avec la fresque peinte au plafond par l’artiste Ara Starck.
Quand on a séjourné à La Co(o)rniche, on ne peut que partager le sentiment de Philippe Starck pour qui l’hôtel "est un émerveillement, une stupéfaction et la certitude, pour quelqu’un comme moi qui a beaucoup voyagé, que c’est le plus bel endroit du monde. C’est unique et c’est pour toujours."
(1) "Fou de Bassin" 1 et 2. Christian Moguérou. Editions Erick Bonnier.