Mode

Sixième Sens : la dernière collection Haute Joaillerie de Cartier est exceptionnelle

Avec sa nouvelle collection de Haute Joaillerie "Sixième Sens", Cartier trouble nos émotions et nous vise en plein cœur. Immersion dans l’univers du "joaillier des rois et du roi des joailliers" dans le fabuleux écrin du mac de Côme.
clothing apparel evening dress robe gown fashion person human

Au sein de la Villa Làrio ce soir-là, stars du showbiz et journalistes triés sur le volet terminent un dîner étoilé orchestré par le chef italien Davide Carancini. Une averse tombée à point nommé apporte de la fraîcheur dans les vastes jardins plantés de palmiers et de pins. Autour du ponton privé, les Riva ronronnent, prêts à embarquer les convives pour les hôtels disséminés le long des berges. Assise au pied d’un arbre, le top italien Mariacarla Boscono a enlevé ses Louboutin et écoute la performance vocale de Mahmood (pop star milanaise d’origine égyptienne), en petite robe Alaïa, un collier panthère en émeraudes et diamants signé Cartier autour du cou.

À ses côtés, l’actrice Bianca Brandolini arbore un collier Tutti Frutti de la même griffe tout aussi impressionnant. C’est l’un des événements les plus courus de la fashion sphère – après presque un an et demi de restrictions liées à la crise sanitaire –, la présentation de la nouvelle collection de Haute Joaillerie "Sixième Sens" signée Cartier bat son plein au cœur du célèbre lago di Como. Ici, la vie est douce, chic et chère. Une Dolce Vita qui séduit depuis des siècles musiciens (Puccini, Rossini, Verdi, Fauré, Liszt, Wagner...), écrivains (Flaubert, Stendhal, Henry James, Fitzgerald...), réalisateurs (Visconti, Hitchcock, Orson Welles), artistes, créateurs, riches industriels milanais et célébrités en tous genres : Rita Hayworth, Frank Sinatra, Maria Callas et plus récemment George Clooney... Tous tombèrent amoureux du lieu, jusqu'à parfois s'y installer. Mais ce soir-là, ce sont les créations joaillières signées Cartier qui sont les vedettes du plus glamour des lacs italiens. Sur le catwalk de la soirée de gala organisée pour l’occasion, la collection "Sixième Sens" fait son show et offre non seulement un défilé de bouquets chromatiques éblouissants mais aussi (et peut-être surtout) des chorégraphies hallucinantes de pierres, de lumières et de formes répondant aux doux noms de Meride, Pixelage, Alaxoa et Coruscant ou encore Parhelia et Phaan. Des œuvres d’art bijoux dont les pierres architecturées font vibrer tous nos sens. "Après des mois de distanciation sociale, Cartier a voulu offrir ici une ode à la sensualité. Sixième Sens représente un travail créatif et collectif sur l’éveil des sens dont on est très fiers", explique ému Pierre Rainero, directeur du style, de l’image et du patrimoine chez Cartier.

1_GREEN - CARTIER - SIXIEME SENS PAR CARTIER - NECKLACE ALAXOA - STILL LIFE .jpg
1_GREEN_CARTIER - SIXIEME SENS PAR CARTIER - TEXTURE VISUAL - ALAXOA.jpg

Dès les premières minutes de ce défilé sous haute sécurité, le collier Alaxoa fait sensation auprès de tous les invités avec sa cascade d’émeraudes et de diamants. Et pour cause, la création tient vraiment de la performance. Des centaines d’heures de travail ont été nécessaires pour opérer l’enfilage précis et méticuleux d’une rivière de perles d’émeraudes. Un travail pharaonique pour obtenir un jeu graphique et un effet d’optique hypnotique. "Il y a eu beaucoup de défis à relever pour permettre la création de cette collection Sixième Sens comme l’enfilage des émeraudes du collier Alaxoa par exemple. On a l’habitude d’enfiler des perles mais des émeraudes, c’était un vrai défi ! Pour ce faire, Cartier a fait appel à l’art de l’orfèvrerie le plus raffiné. Ici, les rangs des perles de pierres sont liés à de minuscules ponts d’or entre les gemmes assurant la souplesse du collier. C’est une véritable prouesse technique !" Résultat ? Un mélange d’élégance et de luxe, de raffinement et de portabilité qui caractérise l’ensemble de cette collection Sixième Sens. Une collection qui compte 250 pièces uniques, dont 80 nouvelles créations (toutes réservées ou presque).

2_BLACK_CAR_CRH7000803_CCS_01_01_TC_JMJ408_2150497.jpg
2_BLACK_CARTIER - SIXIEME SENS PAR CARTIER - TEXTURE VISUAL - MERIDE.jpg

Quelques secondes plus tard, même combat, même frisson d’émotion quand brille sur le catwalk le collier en damier noir et blanc Meride (en diamants, onyx et cristal de roche sertis sur plusieurs niveaux). Un dédale magique de reliefs dont chaque élément est subtilement décalé de ceux qui l’entourent. Un brouillage de perspectives et un brillant hommage au style Art déco qui s’accompagnent d’un jeu de matières et de reflets aux contrastes surprenants. Ici, le cristal de roche et l’onyx font presque de l’ombre aux précieuses. Un comble pour un bijou haute couture ? Que du contraire car les pierres ornementales, semi-précieuses ou "fines" connaissent de plus en plus de succès auprès des maisons de Haute Joaillerie confrontées à la raréfaction des traditionnels diamants, saphirs ou encore rubis. "On pense souvent que la Haute Joaillerie s’arrête aux pierres précieuses. Or, historiquement, cela n’est pas vrai ! De tout temps, les designers des grandes maisons ont utilisé des pierres fines. La Haute Joaillerie est une expression artistique à part entière. Chez Cartier, la préciosité est un des aspects mais pas seulement. L’aspect artistique et esthétique sont essentiels aussi. Nous ne voulons pas restreindre notre créativité. La vision très américaine qui veut que la Haute Joaillerie soit cantonnée au 'diamant-saphir-émeraude-rubis' n’est plus la norme. Il y a longtemps que nous utilisons des pierres non précieuses pour nos plus belles pièces, comme des topazes, citrines, aigues-marines ou améthystes. Longtemps délaissées, les spinelles, turquoises ou tourmalines du Brésil (quasi introuvables aujourd’hui) sont également très prisées par les joailliers", ajoute Pierre Rainero. Une tradition colorfull qui a toujours fait partie de l’ADN de Cartier comme le prouvent les créations Tutti Frutti. Un motif multicolore imaginé par la maison dans les années 1930 qui défraya alors la chronique mais ne cesse, depuis, d’attirer de nouveaux adeptes. "Davantage de pierres accroît la latitude créative, la variété des propositions", affirme le directeur du style, de l’image et du patrimoine chez Cartier.

5_Rouge_PHAAN - CAR_CRH4380153_CCS_01_06_TC_JIT189_2140956.jpg
5_Rouge_CARTIER - SIXIEME SENS PAR CARTIER - TEXTURE VISUAL - SHARKARE.jpg

Autre collier, autre référence… À l’art cinétique cette fois, avec le collier Pixelage, revisitant le pelage d’une panthère à l’ère du pixel. Si les onyx polis évoquent ici les taches ocellées du félin, les diamants blancs, jaunes et orange figurent sa fourrure. Le tout souligné par trois topazes. Une inspiration animalière qui a fait la renommée de la griffe à la Panthère. "Au-delà de l’intemporalité de nombreuses créations, ce qui caractérise le style Cartier, c’est la justesse de proportions, la tension dynamique, l’équilibre à la fois dans le rapport des couleurs, des matières et des formes. C’est aussi un échange constant, dans toutes ses nuances, entre le figuratif et l’abstraction. Ici, le pelage de la panthère est un élément naturel qui devient abstrait. Et puis, il y a la force du design qui transcende les époques et les genres", explique Pierre Rainero. Pour finir, on ne peut terminer ce petit compte rendu des pièces phare de cette collection dédiée à l’émotion intuitive sans évoquer la bague Phaan qui rappelle à elle toute seule à quel point Cartier et son studio de designers dirigé par Jacqueline Karachi sont de véritables alchimistes de la lumière. Car sous son rubis coussin de Thaïlande de 8,20 carats, exceptionnel en lui-même, la construction en étages de la bague cache en son sein un diamant taille rose de quatre carats. Une architecture inédite qui permet de démultiplier le rouge éclatant du rubis. Le miracle s’opère quand la lumière traverse la gemme jusqu’au diamant et que sa couleur vibre de toute son intensité, tel un cœur palpitant. "La création d’une pièce de Haute Joaillerie comme celle-ci part toujours d’une pierre. Ici, c’est ce fameux rubis de 8,20 carats et ce diamant taille rose. Il faut parfois attendre plusieurs mois, voire des années, avant de mettre la main sur la pierre, la matière phare d’une création de Haute Joaillerie." Car même si le gardien du style Cartier concède avoir un penchant pour les pierres de couleur, il doit bien avouer que "ce serait difficile pour nous d’imaginer des pièces de Haute Joaillerie sans diamant. C’est par essence la pierre la plus lumineuse, celle qui éclairera une composition." Et de conclure : "Même si la Haute Joaillerie est devenue, dans le luxe industrialisé du XXIe siècle, la vitrine suprême, faite de pièces uniques, dont seules quelques maisons parisiennes d’exception peuvent se targuer, nos créations ne sont pas faites pour être exposées dans un musée. On les crée pour qu’elles soient portées. Notre vocation, c’est d’être curieux sur les évolutions esthétiques et les modes de vie et, du coup, de repousser les limites en matière de création. Aujourd’hui, la Haute Joaillerie est considérée comme une expression artistique comme la peinture ou la sculpture, ce qui permet d’explorer des territoires visuels inédits. Le secteur est en train de vivre un âge d’or à la fois en termes économique mais aussi créatif", conclut Pierre Rainero.

Tags

Recommandé pour vous