Dans une lettre ouverte, Dries Van Noten souhaite redéfinir le rythme des collections
Si les conséquences liées à l’épidémie de coronavirus, ainsi que les deux mois de confinement qui y sont liés, sont nombreuses, l’une des plus symboliques concerne l’industrie de la mode, et le rythme effréné auquel sont dévoilées les collections. En plus d’être néfaste pour la planète, ce dernier entraîne un stress immense pour les créateurs, qui frôlent parfois le burn out.
Cette période de repos obligé a ainsi permis à une poignée d’entre eux de repenser le monde de demain, concernant la sortie des collections, à l'image d'Anthony Vaccarello chez Saint Laurent, qui présentera dorénavant ses défilés en dehors du calendrier officiel. Comme le souligne Business of Fashion sur Instagram, Dries Van Noten a ainsi souhaité initier le mouvement, composé de designers mais aussi de distributeurs. Leur volonté ? Repenser complètement le calendrier de sortie des nouvelles collections, ainsi que celui des soldes. Via la plateforme de visioconférence Zoom, le créateur belge "a créé une sorte de forum qui a permis, au bout de trois réunions, de formuler des demandes précises poussant la mode à repenser son calendrier traditionnel, en abordant deux des problèmes les plus préjudiciables auxquels le secteur est confronté : le calendrier des sorties de collections et les soldes", explique BoF.
Des saisons redéfinies et des soldes repensés
Dans une lettre ouverte publiée ce mardi 12 mai 2020, le petit groupe appelle ainsi l’industrie à "réaligner les sorties des collections avec les saisons du monde réel, mais aussi à repousser les soldes. Concrètement, le groupe souhaite décaler la saison automne/hiver afin qu’elle couvre les mois d’août à janvier et le printemps/été les mois de février à juillet." Concernant les soldes, l’idée serait que les revendeurs reportent quant à eux les démarques de fin de saison aux mois de janvier et juillet, "ce qui pourrait signifier la suppression des jours de démarque comme le Black Friday et le Cyber Monday, qui aident à générer du trafic et des ventes, mais mettent à mal la rentabilité et l’équité des marques et revendeurs."
Des signataires de renom
Parmi les signataires de la lettre, on retrouve un échantillon représentatif d'acteurs majeurs de l'industrie de la mode, qu’ils soient grands ou petits, depuis Marine Serre et Thom Browne aux géants de la revente de luxe tels que Selfridges, Nordstrom, Lane Crawford et MyTheresa. Les marques appartenant aux groupes LVMH ou Kering brillent quant à elles par leur absence, ainsi que les acteurs qui opèrent en dehors du secteur du luxe, notamment les géants de la fast fashion.