Menssa : le chef Christophe Hardiquest (Bon Bon) nous parle de son nouveau restaurant

Plus de transparence, d’éthique, d’humanité... C’est le leitmotiv de Menssa, le comptoir gastronomique hors cadre de Christophe Hardiquest qui sert une cuisine respectueuse de la planète, sincère dans ses circuits d’approvisionnement, engagée dans la qualité et, c’est très important, plus proche du client (proche au point que c’est le chef lui-même qui sert et commente chaque plat). Ici, l’humain est donc au centre de l’attention. "Ce n’est pas pour rien que la cuisine s’invite au milieu de la salle du restaurant", nous confie Christophe Hardiquest. "Je veux être avec les gens. C’est cette proximité, cette transparence, cette honnêteté qui fait toute l’expérience." Une nouvelle prise de risque pour ce chef de 47 ans qui n’a pas pour habitude de se reposer sur ses lauriers. "Me réinventer, ça fait partie de ma personnalité. J’aime le challenge. Il y a vingt ans, quand on a ouvert Bon Bon avec mon épouse, on était seuls avec 2 500 € en poche. Aujourd' hui, je me sens suffisamment libre pour recommencer à zéro et tenter de nouvelles choses. J’ai des contraintes personnelles et financières comme tout le monde mais je n’ai pas peur de prendre des risques. Je ne suis pas un homme de zone de confort", nous confiait le chef lors du tout premier service de son nouveau concept.

VOLONTÉ DE TRANSMISSION

Via Menssa, Christophe Hardiquest veut aussi et peut-être surtout transmettre un message pour encourager la nouvelle génération mais aussi éduquer les clients. "En tant que chef étoilé, je veux inspirer les gens et leur montrer que malgré les difficultés, il faut rester en mouvement, ne pas avoir peur de l’avenir et faire preuve de créativité." Et quand on lui demande quelles sont, selon lui, les perspectives d’avenir pour la restauration, le chef ne mâche pas ses mots : "Selon moi, la scène food va beaucoup évoluer ces dix prochaines années. Celui qui pense que les bases d’aujourd’hui seront les mêmes que celles de demain se trompe. Les chefs vont devoir diversifier leurs activités. Les guides culinaires n’auront probablement plus la même valeur qu’aujourd’hui." Et il ajoute : "Ce qui doit préoccuper les chefs de haut niveau aujourd’hui, c’est le climat ! De cette crise climatique naissent des projets formidables. Dans la cuisine de Menssa, j’essaye de faire preuve de gratitude pour toutes les belles choses que la nature nous offre. Je veux proposer une cuisine accessible qui se veut plus saine, novatrice, où le cru et la cuisson au feu de bois seront mis à l’honneur et où les produits locaux seront utilisés dans leur totalité."

LIEU INCARNÉ

Plus qu’un restaurant, Menssa est donc un lieu incarné où il est bon de partager, de se laisser embarquer dans l’inconnu, de goûter et de découvrir des produits boudés ou oubliés, de s’amuser autour d’une grande table commune et d’échanger... Un endroit où Christophe Hardiquest a créé l’atmosphère idéale pour nous faire vivre un moment véritablement unique. "Grâce à Menssa, je veux soutenir et encourager la jeune garde. Celle qui va mettre en place les bases de la gastronomie de demain, plus humaine et instinctive. En voyageant dans le monde entier, j’ai compris que les meilleurs chefs n’ont pas besoin de grand-chose pour sortir un plat dont on se souvient. En fait, ce qui fait la magie d’un restaurant, c’est le produit et les personnes. La vraie vocation de Menssa est donc de mettre en valeur les gens et cette cuisine instinctive. Pour moi, ça c’est l’avenir."