La grand-messe gothique de Prada
LE LIEU
Le rez-de-chaussée de la Fondazione Prada, à Milan, où 54 silhouettes avancent déterminées parmi une nuée d'ampoules à filaments, sur un catwalk en tôles d'acier... L'évocation des champs de feux follets, topoï de l'imaginaire gothique, est d'autant plus forte qu'elle naît de l'ultra-modernité.
LA SILHOUETTE
Expressionniste, à tous points de vue. Miuccia Prada s'appuie aussi bien sur le gothique des romans de Mary Shelley (la mère de Frankenstein, ndlr) que sur la contre-culture gothique née à Londres au début des années 1980, et cinématisée par Tim Burton. En résulte une silhouette azimutée, entre robes en crêpe de soie années 1950, plastrons en dentelle début de siècle et uniformes militaires toujours revisités, dont cette veste d'officier à manches "bomber" portée par Gigi Hadid. "Romance & fear" : par cette collection nourrie de tensions, et le climat qui l'accompagne, Miuccia Prada propose aussi et surtout une certaine lecture du monde.
LE CASTING
Très convaincante dans un rôle à la Anjelica Huston, le top-model anglais Cara Delevingne prend la tête d'une cohorte de "débutantes" fraîchement repérées par Ashley Brokaw. Au premier rang desquelles la Néerlandaise Isa Peerdeman, encore méconnue il y a... 24h.