Beauté

Faire enlever un tatouage, comment ça se passe ?

Comme Megan Fox qui s'était - peut-être - un peu emballée en se faisant tatouer Marilyn Monroe sur l'avant-bras, ou encore Eva Longoria, qui avait fait graver sa date de mariage avec son ex-mari Tony Parker, certains tatouages n'ont plus lieu d'être. Le Dr Astrid Elfandi, de l'Institut Pasquier, ne nous cache rien sur la méthode de détatouage qu'elle pratique.

Constatez-vous en ce moment une hausse de la demande de détatouages ? 

Oui, avec l’arrivée des beaux jours, les bras se dénudent, les épaules et les jambes aussi. La saison se prête à laisser entrevoir les vestiges d’erreurs de jeunesse, de tatouages ayant mal vieilli ou bien à l’envie de faire peau neuve pour pouvoir arborer de nouveaux tatouages plus modernes. Certains pensent déjà à la rentrée également, à une reconversion professionnelle ne leur permettant pas de garder leur(s) tatouage(s).

 

Certains sont-ils plus tenaces que d’autres ? 

La ténacité s’évalue en fonction du nombre de séances nécessaires jusqu’à effacement du tatouage. Les éléments primordiaux dont nous devons tenir compte sont la couleur de la peau du patient, le type d’encre utilisée pour le tatouage, la quantité et la profondeur d’incrustation du pigment, et le plus déterminent, la couleur du pigment utilisé. Afin que le laser ne détruise pas les pigments de la peau en même temps que ceux du tatouage, plus une peau est pigmentée, plus nous devons diminuer la puissance des tirs laser, ce qui entraine une augmentation du nombre de séances nécessaires afin d’arriver à bout du pigment tatoué. Les tatouages artisanaux avec des encres naturelles s’effacent bien et en peu de séances. Les tatouages avec de grandes quantités d’encre et incrustées profondément nécessitent un nombre de séances plus important pour obtenir une atténuation satisfaisante du pigment (sachant que certains ne pourront jamais être totalement effacés et laisseront toujours une sorte de relief sur la peau). Concernant le pigment de l’encre, chaque couleur correspond à une longueur d’onde. Certains lasers arrivent à cibler seulement certaines longueurs d’onde. Avec le laser que nous utilisons, les meilleurs résultats sont observés sur les pigments noirs, puis dans l’ordre, sur les bleus, verts et marrons. Les tatouages avec des couleurs associées à celles du coucher du soleil (rouge, orange, jaune) sont plus difficiles à extraire, surtout les jaunes. Quant aux pigments blancs, actuellement, aucun laser ne permet leur traitement.



Quelle technique utilisez-vous ? 

A l’Institut Pasquier, nous utilisons le laser PicoSure de Cynosure, la technologie la plus rapide et sans risque pour effacer les "tâches" pigmentaires naturelles (tâches de vieillesse) ou artificielles (tatouage). En effet, il utilise trois longueurs d’ondes différentes pour cibler un large éventail de couleurs de pigments, émet une énergie si importante que cela permet de réduire au maximum le nombre de séances, et a une durée d’impulsion de chaleur si courte (de l’ordre de la picoseconde), qu’elle réduit au maximum la durée de sensation douloureuse, de risque de brûlure et de cicatrisation post-procédure.

 

Comment se déroule la séance ?

Chaque séance dure entre 10 et 20 minutes selon la surface à traiter, et le port de lunettes de protection est obligatoire. Les impacts lasers provoquent un blanchiment du tatouage et parfois des petits saignements ou des bulles (phlyctènes). Même si dès la première séance, au bout de quelques semaines, le tatouage apparaît moins dense, plusieurs séances sont nécessaires pour s’en débarrasser correctement; ces dernières sont espacées de quatre à six semaines pour que la peau ait le temps de cicatriser. Comme nous ne connaissons ni la nature de l’encre, ni sa quantité, ni sa profondeur, il est impossible de prédire avec certitude le nombre de séances nécessaires. C’est pour cela que nous partons sur une base de 8 à 10 séances, et nous réévaluons ce nombre à la baisse ou à la hausse en fonction des résultats obtenus.
 

Comment évaluez-vous le niveau de douleur ? 

Je dirai modérément douloureuse (souvent moins que le tatouage lui-même !). A vrai dire, la sensation d’un tir laser Picosure est similaire aux petites projections de beurre ou d’huile brulante que l’on reçoit parfois en faisant la cuisine. La majorité des patients n’a pas besoin de crème anesthésiante, mais par confort, certains préfèrent en appliquer une localement, 1 à 2h avant la séance.


Après la séance, quelles sont les recommandations ? 

En fin de séance, nous appliquons sur la zone traitée une couche épaisse de pommade cicatrisante que l’on recouvre d’un pansement. L’immersion prolongée en milieu humide (bain, piscine) est proscrite mais les douches sont autorisées à condition de ne pas mouiller la zone traitée pendant les 48 premières heures. Par la suite, la zones pourra être mouillée, mais pas frottée. Aussi, l’utilisation de savon doux sera préconisée, tout en évitant l’application directe de savon ou de jet d’eau sur la zone traitée. En effets post-procédure, nous trouvons des gonflements et rougeurs (6-8 jours), croutelles (qui tombent en 10-12 jours), voire des phlyctènes (à ne pas percer!). Le temps de cicatrisation diffère d’un patient à l’autre mais pendant quelques semaines il faudra protéger la zone traitée, d’où l’intérêt de continuer à faire des pansements. Sur les croutelles et bulles, appliquer un corps gras type vaseline (et si elles se percent une pommade antibiotique). Puis un retour à la normale est observé sous deux semaines environ et la peau pourra être laissée à l’air libre mais l’exposition au soleil sera contre-indiquée pendant toute la durée du traitement et jusque un mois après la dernière séance. Enfin, une protection solaire sera indispensable pendant 6 mois.

 

institut-pasquier.fr

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