Aya Nakamura : "Le make-up n'est pas de la triche, encore moins du camouflage"
Quels sont vos premiers souvenirs rattachés à la beauté ?
J'ai commencé à me maquiller vers l'âge de 14 ans. Cette époque où tu te maquilles dans ta salle de bain sans lumière du jour, que tu portes un fond de teint de la mauvaise couleur et un fard à joues hyper voyant, je crois qu'on est toutes passées par là (elle rit) ! J'ai ensuite eu ma période contouring, à l'âge de 18-19 ans. J'ai réalisé que les techniques de maquillage, si elles étaient bien maitrisées, pouvaient vraiment mettre en avant certains atouts, et atténuer les défauts. C'est un univers qui m'a toujours passionnée, je n'ai jamais adhéré aux critiques qui assimilent le make-up à de la triche, encore moins du camouflage. Pour moi, c'est vraiment un outil qui sert à sublimer les femmes comme les hommes, un moyen de se plaire à soi-même plutôt que d'attirer le regard des autres comme on le dit souvent.
Qu'est ce qui vous a donné envie de collaborer avec M.A.C ?
C'est une marque dont j'achetais les produits depuis plusieurs années. Les produits sont de qualité, il y a une vraie recherche sur les textures, la diversité des teintes. Quand M.A.C m'a contactée, je n'en revenais pas. La veille, j'achetais encore leurs produits en boutique (rires) !
La marque collabore peu avec des artistes françaises, et est réputée pour ses campagnes aux côtés de divas américaines comme Rihanna et Nicki Minaj. Peut-on dire qu'il s'agit là d'une vraie consécration de votre statut d'icône ?
En effet, je vis vraiment ça comme un symbole fort. Il y a peu d'artistes féminines dans mon univers, et cette collaboration est un signal important, aussi bien pour moi et ma carrière que pour ma fan base qui m'a vue grandir et évoluer au fur et à mesure des années. J'ai voulu imaginer des produits qui ressemblent aux jeunes femmes qui me suivent, et j'avais vraiment hâte que mon public puisse découvrir mon travail, le temps que j'ai investi dans ce projet.
Sous l'impulsion de personnalités comme Rihanna avec Fenty Beauty, le marché de la beauté change et l'inclusivité semble (enfin) être un argument pris en compte par les leaders de l'industrie cosmétique. Est-ce que ces problématiques - pour lesquelles beaucoup reste à faire ! - ont pesé dans votre décision de collaborer avec une marque aussi célèbre que M.A.C ?
Oui, bien sûr. J'ai longtemps pensé à créer ma propre marque, faute de produits adaptés à mes attentes. J'aime les couleurs, les faux cils, les teintes vives, et si cela peut paraitre extravagant pour certaines personnes, cela ressemble vraiment aux envies des filles d'aujourd'hui, celles qui me ressemblent et que je croise dans la rue. Pour ma collection créée avec M.A.C, j'ai imaginé un rouge à lèvres pensé particulièrement pour les filles aux peaux noires, aux carnations foncées du même type que la mienne. J'avais à cœur de créer une teinte qui aille à tout le monde, facile à porter.
Quelles sont les muses qui vous inspirent en matière de beauté et de style ?
Rihanna, une artiste et femme d'affaires accomplie, qui inspire et donne de la force à beaucoup de femmes aujourd'hui. En voyant son évolution et ses succès, beaucoup d'entre nous se sont dit "Moi aussi, je peux le faire !" Elle n'est pas née avec une cuillère en argent dans la bouche, elle a su s'imposer et créer son empire en partant de rien, c'est un modèle incontournable.
La beauté et le maquillage occupent une place majeure dans l'esthétique de vos clips. Comment créez vous vos looks ?
Pour moi, en effet c'est une base hyper importante ! J'adapte mon look en fonction du son, du morceau et du profil de femme que je donne à voir à travers mes paroles. Je pense au mood du morceau puis j'adapte les moindres détails au fur et à mesure de discussions avec ma styliste : on imagine la coupe de cheveux, le maquillage et l'attitude qui collent à l'énergie que je souhaite y transmettre.
Est-ce que vous percevez le maquillage comme un outil d'empowerment ?
Je peux tout à fait sortir sans le moindre maquillage, mais évidemment, j'ai beaucoup plus d'assurance lorsque je suis maquillée. Cela influe sur tout, ma démarche change, mes expressions évoluent mon attitude s'en voit modifiée. Un peu comme lorsqu'on porte une tenue sexy, qui nous met particulièrement en valeur. Le genre de moments où je me prends des centaines de selfies, et où je poste des snaps non stop !
Collection M.A.C x Aya Nakamura, disponible dès le 10 octobre 2019 en boutiques et sur www.maccosmetics.fr