Que faire avec des ados pendant les vacances ? Une immersion en frissons au Parc Astérix !
Entre manèges à vous faire bondir la tension et "screamers" bien orchestrés, le Parc Astérix déploie jusqu’au 11 novembre des animations d’Halloween pour frémir de plaisir glacé.
Avec cette nouvelle saison de "Peur sur le Parc", l’invincible humour de l’univers créé par René Goscinny et Albert Uderzo nous embarque pour un voyage fantastique dans un monde vampirique empirique, et dans les airs, pour les plus téméraires avec des manèges exclusifs en Europe. Le Toutatis, rollercoaster de l’enfer, propulse les plus courageux à 110 km/h dans des courbes vertigineuses à 100 degrés. Rien que cette attraction vaut son pesant en litres de sueurs froides.
Dans tout le parc et en particulier à la nuit tombée dans l’ombre des Rues de Paris, des personnages inquiétants et créatures fantastiques mèneront leur vie – ou son absence – et vous surprendront au coin d’un café, ou quand vous vous aurez le nez plongé dans un plan pour traquer la prochaine sensation forte. Les plus jeunes (ou les plus sensibles) pourront porter un autocollant "anti-monstres", qui gardera éloignés les zombies zarbis.
Le Belge à qui l’on doit tout ce joyeux effroi
Incontournables, point d’orgue (façon vieux films d’horreur) des animations de la saison, les 5 maisons hantées du parc ont été conçues et scénographiées par un Belge qui a commencé sa carrière à Walibi. Kevin Blandina, chef d’orchestre de la trouille et des citrouilles, est originaire d’Amay, près de Huy. Avant de ravir les visiteurs du parc gaulois avec des spectacles de haut vol (au sens propre et figuré, demandez aux acrobates et cascadeurs qui s’élancent dans les airs), il a débuté en juin 2012 en tant que comédien sur des spectacles dans le grand parc d’attraction de Wavre, qui appartient au même groupe français qu’Astérix. Repéré pour son professionnalisme et sa créativité – en particulier pendant la période d’Halloween – il lui a été proposé de reprendre la coordination d'une maison hantée. De fil en aiguille, Kevin s’est retrouvé responsable de toutes les animations de cette saison haute en couleurs et en frayeurs, en charge de la dimension opérationnelle. Mais il venait du spectacle, et rêvait – ce fantasme-là n’a jamais viré au cauchemar – de s’y frotter à nouveau. En 2018, apprenant qu’un poste de coordinateur des spectacles s’ouvrait au Parc Astérix, il a envoyé, un peu par superstition positive, sa candidature le 24 décembre en fin de journée, pile au moment où tous les cadeaux peuvent arriver. Un pari bien inspiré, puisqu’il y est désormais responsable de tous les spectacles et animations. Le plus gaulois des Liégeois imagine, en étroite collaboration avec les équipes de productions de costumes, de scénographies, d’ambiances sonores, de lumières et de mise en scène, des animations hollywoodiennes parfaitement européennes, d'une qualité et d'un réalisme saisissant, qui peuvent largement se mesurer à n’importe quel parc de loisirs américain. Et en prime, on y mange très bien.
Une industrie créative à échelle (in)humaine
Tous les costumes, accessoires de maquillage, prothèses de monstres et décors criants de singularité sont fabriqués sur place par une équipe d’artisans, de costumiers et de couturiers. Kevin Blandina souligne qu’Halloween est la période la plus intense pour le parc en termes d’animation et de personnel : 400 comédiens et presque 200 techniciens consacrent tout leur talent effrayer jusqu'au ravissement les visiteurs de tous les âges (même si à partir du soir, ce n’est plus trop pour les petits enfants). Tout ce qui est make-up effrayant, coquillages collés sur la peau (pour le spectacle "La danse des Naufragés") est spécialement conçu pour chaque danseur et acteur, qui passent presque 1h30 par jour rien qu'au maquillage, pour un effet réaliste cinématographique. Chaque artiste possède ses propres prothèses, moulées sur son visage. Les interactions avec les personnages sont permanentes, et bluffantes : ils captent l’attention du public tout en collant imperturbablement à leur rôle. Ces professionnels diaboliques d’efficacité jouent avec nos nerfs, avec toujours une (petite) pointe d’humour.
Une nouvelle maison hantée
Designée sur le thème de Pompéi, la nouvelle attraction installée dans la zone de Rome est ancrée dans une écriture documentée, tout en restant un divertissement. "Nous avons étudié un certain nombre de documentaires dédiés au sujet avec le comité spectacles, pour concevoir, comme dans le reste du parc, un authentique ancrage historique. Nous avons créé des décors correspondant à la topologie des lieux clefs de l'époque, avec une place de marché, des termes, des geôles, et pour la partie dramaturgie, de la lave, de la fumée et des effets spéciaux", décode Kevin Blandina. "Cette maison est riche d'énormément de détails et d'éléments de décor qu’on ne perçoit pas forcément au premier passage, il faudrait avoir les yeux partout. Mais l'expérience est incarnée, nous avons même développé des costumes recouverts de lave en fusion. Cette scénographie a nécessité des semaines d'expérimentation pour obtenir l’effet saisissant recherché". Les décors des Enfers de Pompéi ont été réalisés en collaboration avec une entreprise belge, et pour l’élaboration de toutes les scénographies, de nombreux accessoires sont issus de récupération et de repérages en brocantes.
En plus des cinq maisons hantées – dont une plus familiale, "Mission Perdue", qui joue plus sur la surprise que sur la peur tandis que dans les autres on peut s'attendre à une dizaine de "scare jumps", ces moments qui font sursauter - on assiste tout au long de la journée dans le quartier "Les Rues de Paris", à des saynètes scénarisant des sorcières sortant de la brume, des Templiers zombies, des attaques d’araignées géantes, et tout un bestiaire de personnages inquiétants. Ils hantent cette zone inspirée du XIXe siècle dont Jack L’éventreur aurait adoré les recoins sombres, tout autant que le parfum des gaufres.
Kevin Blandina et son équipe s’inspirent pour ces mises en scène de la dramaturgie littéraire populaire : "Les éléments effrayants ne puisent pas dans la vraie vie. Notre imaginaire est nourri d’une certaine curiosité pour l’Histoire. Pour moi, la peur de nos visiteurs doit s'ancrer dans la déconnexion du quotidien". C’est le cœur de la peur… et des frissons de bonheur. Le Responsable d’exploitation spectacles pointe les savoir-faire développés en interne, pour offrir une authentique production artistique et une expérience immersive frissonnante. "On vient au parc pour se faire peur, mais c'est de la bonne tension, de celles qui exorcisent".
On plébiscite ce parc familial à taille humaine, thématique mais pas obsessivement marketé. L’ambiance de frayeur consentie est relevée par un esprit joyeusement décalé, les hôtels du complexe sont décorés pour l’occasion, jusqu’aux rues du parc où ont été déployés des centaines de citrouilles et des milliers de pieds de maïs.
Passer à table sous le regard implacable du clown
Au restaurant du Cirque, vous allez déguster : un buffet thématique fantasmagorique accueille des créatures inquiétantes qui n’hésiteront pas à s’incruster à votre table, pour une savoureuse pétoche en assaisonnement de plats réellement soignés, locaux et de saison, caractéristique rare et à souligner dans un parc d’attractions.
Essayez ensuite de localiser le bar clandestin "Le Sanglier Borgne" (il faudra résoudre une énigme pour y être accepté) avec son ambiance prohibition et une animation de cabaret très animée entre les tables.
Enfin, vers 1h du matin, le Défilé des Monstres vous mettra en condition pour faire des rêves mordants, délicieusement délirants.