Art & Culture

Athena Likis : "La vision du drag americain est dépassée"

L'emission "RuPaul’s Drag Race All Stars" fait son grand retour avec une nouvelle édition internationale. Douze artistes d’exception s’affronteront pour décrocher le titre convoité de Drag Queen of the Mothertucking World. Parmi iels, Athena Likis, finaliste de la première saison de "Drag Race Belgique". Rencontre.

© D. R.
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RuPaul’s Drag Race Global All Stars, diffusé dès ce vendredi 20 septembre 2024 à 22h sur MTV, promet un show artistique inédit. Douze reines du drag venues des quatre coins du globe s’affronteront chaque semaine dans des défis plus iconiques les uns que les autres.

Au programme : des looks et des performances à couper le souffle. Les candidat.e.s devront impressionner un jury d’élite présidé par l'emblématique RuPaul Charles. À la clé : un chèque de 200 000 $ et le titre prestigieux de superstar du drag mondial.

 

Athena Likis : la fierté belge

Athena Sorgelikis, plus connue sous le nom d’Athena Likis, est une drag artiste bruxelloise qui a déjà fait ses preuves lors de la première saison de Drag Race Belgique. En marge du lancement de l'emission, elle s'est confiée à L'OFFICIEL Belgique. Son objectif à travers cette édition internationale est de représenter le drag belge dans toute sa splendeur : "L’objectif est de montrer à la fois le côté politique, expérimental et artisanal belge en ce qui concerne la confection des vêtements", déclare-t-elle. L’artiste ajoute : "Je suis la première drag belge dans cette compétition et je compte bien honorer mon pays".

 

Ce n’est pas sa seule motivation. Au-delà de la gloire et de la reconnaissance, Athena nourrit une ambition plus personnelle. Avec les 200 000 $ en jeu, elle espère financer la transition de son frère, qui souhaite achever son parcours d’homme transgenre. 

Finaliste de l’émission Drag Race Belgique en 2023, elle n'avait pas laissé le public indifférent avec son style singulier. Un style qu’Athena associe à différentes inspirations belges, mais aussi à la mythologie. Des divinités aux femmes avec un côté plutôt masculin, son esthétique rend hommage aux figures féminines puissantes pour un mélange de force, de glamour et d’artisanat belge.

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Un parcours de drag

Le drag n’a pourtant pas toujours fait partie de la vie de l'artiste. Dès son plus jeune âge, elle s’est sentie attirée par la scène : "Quand j’étais jeune, je créais des faux spectacles avec mon frère ou seule. J’aimais bien avoir l’attention sur moi". Son déclic fût la découverte du monde drag qui lui était jusqu'alors inconnu : "Quand j’ai commencé à regarder des drag shows, je me suis dit : c’est tout ce que j’aime ! De la danse, du maquillage, de la mode, du spectacle…". Athena a fait sa première scène sans expérience en théâtre, ni même en danse : "J’ai été bookée directement dans un cabaret".

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Une vision de la femme dépassée ?

Pour Athena, le drag américain n’a rien à envier au drag européen : "La vision américaine du drag est différente. Ils ont une vision de la femme dépassée, sans poils, avec des gros seins, des gros cheveux...". La drag artiste ajoute : "En seize saisons, il n’y a pas eu une seule drag à barbe par exemple".

Aujourd’hui, Athena milite pour une représentation plus inclusive : "Il faut commencer à célébrer tous les types de femmes et pas seulement le type de femme idéal américain". Son combat réside aussi dans la reconnaissance du drag européen et du drag local : "Le drag américain n’est pas le drag central du monde".

 

Une expérience télévisuelle enrichissante

À l’issue de la compétition, l’artiste raconte avoir fait des rencontres très enrichissantes : "Le milieu du drag reste un milieu avec des artistes qui ont parfois des vécus très difficiles. Il y a donc cette balance entre le côté très dark et le côté très joyeux, strass et paillettes". Cette dualité donne au drag une certaine profondeur, ce qui rend chaque rencontre intense et significative, comme nous l’explique Athena.

Au-delà des projecteurs, la compétition internationale a été pour elle une source d’épanouissement : "Ça m’a permis de prendre confiance en moi". Aujourd’hui, en tant que porte-parole du drag belge, elle invite chacun.e à soutenir et à célébrer cet art sous toutes ses formes : "Je veux dire aux gens de supporter le drag belge et le drag local, célébrer les drag queens tout autour du monde".

 

La premiere saison de RuPaul's Drag Race Global All Stars démarre ce vendredi 20 septembre 2024 à 22h sur MTV. 

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