"A Very British Scandal" : faut-il voir la nouvelle mini-série avec Claire Foy ?
Dans la foulée de l’excellent A Very English Scandal (avec Hugh Grant et Ben Whishaw), qui s’intéressait au politicien Jeremy Thorpe, poursuivi en justice pour avoir fomenté l’assassinat de son amant, dans l’Angleterre de la fin des années 60-début 70, cette nouvelle variation autour des scandales made in UK, s’intéresse à Margaret Campbell, duchesse d’Argyll. Troisième épouse de Ian Douglas, duc d’Argyll, elle découvre rapidement un homme au tempérament instable, alcoolique, accro aux amphétamines. Et fauché.
Margaret, fortunée, amoureuse, finance les rénovations du château et règle les factures des fourrures de la précédente épouse du duc - mais bientôt manœuvrera pour que les fils de Ian soient reconnus illégitimes par la justice pour les déshériter, envisageant d’acheter un enfant pour qu’il soit désormais seul héritier… De it-couple, ils basculent dans un enfer domestique. Dérobant des photos dans le bureau de son épouse, Ian non seulement détient les preuves des infidélités récurrentes de Margaret, demande le divorce, mais laisse la presse s’en faire l’écho, se délectant de détails - humiliant publiquement une femme dont les désirs sont dépeints par le juge comme "totalement immoraux".
Paul Bettany et Claire Foy sont remarquables - de veulerie cruelle pour le premier et de détermination en clair-obscur pour la seconde. Sèche, dynamique, la mise en scène capte magnifiquement autant une époque, les Sixties qui ne swinguaient pas équitablement pour tout le monde, qu’un couple se délitant. Acide, romanesque, tendu, le récit n’épargne rien ni personne, conventions comme personnages reçoivent le même traitement implacable. Avec tact, la mini-série ne fait pas de Margaret une icône-martyre - elle dessine un remarquable de femme ne revendiquant rien d’autre que sa complexité et liberté.
Une mini-série en trois épisodes. Créée et écrite par Sarah Phelps. Réalisée par Anne Sewitsky. Avec Claire Foy, Paul Bettany, Amanda Drew.
