"Euphoria" : la deuxième saison de la série à succès avec Zendaya est enfin là !
Avouons que les deux épisodes "spéciaux" tournés depuis la fin de la première saison, Trouble Don’t Last Always et Fuck Anyone Who’s Not a Sea Blob, qui s’intéressaient plus particulièrement aux personnages de Rue (Zendaya, donc, qui a prouvé depuis avec Malcolm & Marie et Spiderman : Coming Home quelle fabuleuse actrice elle était), avec le premier et Jules (Hunter Schafer), pour le second, étaient bien au-dessus de leur matrice originelle.
Minimalistes, moins frimeurs, plus attentifs à ceux et celles qu’ils filmaient, ils touchaient juste. Leur créateur, Sam Levinson (qui a également signé le long-métrage Malcolm & Marie), à la vue des sept premiers épisodes de cette nouvelle saison, n’a pas changé son logiciel ni révolutionné son univers, quelque part entre les chansons de Lana del Rey, les cinémas de Gaspar Noé, Larry Clark, d'Harmony Korine ou l’œuvre de Nan Goldin.
On retrouve donc Rue, Jules, Nate et Cassie, dans des situations psychiques semblablement précaires. Au programme : défonce XXL, sexualité libre, deals foireux, mélancolie des gueules de bois, psychodrames post-adolescents, pics hystériques, dégringolades dépressives et ainsi de suite. Rien de bien neuf, donc, mais il faut lui reconnaître une ambition formelle singulière : suivant au plus près une matière narrative en évolution permanente, glissant de digressions en digressions, la mise en scène, saturée d’effets, embarque dans un tourbillon émotionnel, sensoriel, animée par une énergie irrésistible. Au risque, parfois, d’une certaine emphase affectée, en multipliant les effets de style, comme si le créateur craignait plus que tout le vide, le silence (la bande-son, ainsi, omniprésente, évoque plus une playlist Spotify aléatoire qu’une sélection soigneusement composée) - soit une certaine idée de la mise en scène ("Trop de couleurs distrait le spectateur" assurait Jacques Tati, c’est peu dire qu’ici, il serait saisi de vertiges) -, qui finit par vider de sens et d’émotions une série dont les protagonistes et cette magnifique distribution méritaient d’être mieux regardé-e-s, d’être aimé-e-s, tout simplement.
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