Week-end à Londres : la "to doux list" spectaculaire
La saison des ponts s’apprête à enjamber l’été. A 2 heures de Bruxelles et en parallèle des sites touristiques à (ré)explorer, la capitale anglaise recèle une multitude d’enthousiasmes à partager.
Les sites touristiques majeurs et historiques, la Tower, Covent Garden, Buckingham ou Hyde Park, on n’a pas besoin de guide pour les cocher. Les grands magasins dépaysants par leur sélection de déco, de théières et de gâteaux (Fortnum & Mason, Harrods, Liberty…), on les trouve facilement aussi. Dans le foisonnement des bonnes idées et des lieux à visiter, voici quelques tips testés, approuvés et savourés.
Pour la nuit et /ou l’afternoon tea
Une occasion à marquer ? Un diplôme, un anniversaire à célébrer ? The Adria, (très) confortable boutique hôtel 5* de 22 chambres a été entièrement rénové en 2022 selon des hauts standards de qualité des matériaux, du sol jusqu'à la robinetterie ; tous les détails, et c'est là la nature du luxe, sont extrêmement soignés. L’accueil est Palace, mais l’espace à taille humaine. A quelques minutes du Victoria & Albert Museum et d’Harrods (qui se trouvent obligeamment sur le chemin de Piccadilly, le quartier des théâtres), la décoration contemporaine de cette bâtisse du 18e, apaisante avec ses accrochages de natures mortes surréalistes et second degré, colorées, séduit par son élégance décalée. Les éléments de culture anglaise classique et d'architecture victorienne, passées au filtre d'une vision épurée, s’harmonisent en teintes claires et éléments noir et blanc.
The Adria, situé en plein South Kensington, à côté de Chelsea et en bordure de Hyde Park, dispose de différents espaces lounges équipés avec soin, de jeux de société qui sont des objets de collection et de Beaux Livres d’art. L’hôtel cultive une identité "héritage avec un twist" ; les étages et les chambres n’ont pas de numéros, mais des noms liés à des pages de l’Histoire britannique. Pour se sentir comme à la maison (façon de parler, ici tout est parfaitement rangé), des photos N&B retracent sur les murs le fil de la Monarchie, et rendent hommage à la tradition équestre du pays.
Après une journée de découvertes de lieux insolites, à l’instar de la librairie sous verrière Daunt Books, on apprécie le petit mais cosy spa (avec sauna, cabines de soins, de massages), à moins qu’on ne se dirige déjà vers les théâtres (patience, on y arrive, il faut d’abord chauffer un peu la salle). Pour celles et ceux qui n’auraient pas marché assez à travers les musées et les galeries de boutiques qui recèlent des pièces uniques et trésors d’artisanat – autour de Bond et Regent Street notamment - la salle de sport, éclairée à la lumière du jour et disposant de matériel Technogym, offre un moment de déconnexion avec la ville. Sinon, le parc à deux pas offre le même calme, avec ses ponts anciens et ses amoureux nouveaux plein les bancs. Enfin, le jardin couvert permet de savourer un thé presque à l’extérieur, mais à l'abri. On peut aborder le ciel parfois facétieux avec flegme, autant être au sec.
L’afternoon tea, composé comme le petit déjeuner par un Chef dédié, développe en plateaux superposés des délices inspirés de siècles de culture du thé, servis dans une vaisselle d’époque. On y découvre une subtile sélection de thés, et pour le Breakfast, on peut s’adonner à sa passion pour le salé, la pâtisserie ou les mezze orientaux. Un big up pour la carte de smoothies frais, qui font l’effet d’une cueillette de fruits sous un arc-en-ciel dans la ferme du château de Windsor.
© Jonathan James Wilson
Déjeuner Méditerranée, dans un décor hybride de boudoir 18e et de Club anglais
L'Oscar est le restaurant d’un autre boutique hôtel, au style baroque édouardien. Il cultive une atmosphère de "salon des lumières" ouaté, imprégné d’Arts & Crafts et influencé par la tradition théâtrale du quartier, aux confluents de Bloomsbury, Holborn, de la City, de Theatreland, de Soho et du West End. La décoration d’intérieur est signée par l’architecte Jacques Garcia, qui a conçu pour l’Oscar une scénographie en velours sombres, miroirs et dorures, influencée par le célèbre Café Florian de Venise. L’établissement, stratégiquement situé pour partir à l’assaut des merveilles de Londres, appartient au Groupe Michel Reybier Hospitality, qui possède également La Réserve de Ramatuelle, Paris, Zurich et Genève.
La cuisine est méditerranéenne mixée avec de la world fusion, mais l'esprit, comme le Chef, est français. Pour les amateurs, le fish & chips est "deluxe" ; les viandes, généreuses, sont servies avec art, tandis que l’ensemble de la carte, options végétariennes comprises, témoigne d’un sens créatif de la gastronomie de terroir. Les accompagnements sont gourmands, les saveurs éclectiques, l’expérience, voluptueuse. Dès l’entrée, une burrata sur lit de butternut avec des graines de grenades et de pistaches annonce une traversée en sensations émouvante. Goûtez l’extraordinaire mocktail à la fleur d'oranger, au concombre, à l'eau de coco et au citron vert, c’est un opéra en soi.
Les comédies musicales à ne pas manquer
Disclaimer : si vous n’êtes pas trop "films chantants", ne jetez pas les musicals avec l’eau de la Tamise. Un spectacle joué sur scène, interprétés par des artistes d’un extraordinaire professionnalisme et dotés de tous les talents, ça vous emporte avec chair de poule et frissons, dès la première note. D’autant qu’un orchestre est caché dans la fosse, pour faire vibrer la salle en direct.
On peut acheter les tickets en ligne sur différents sites, et il est préférable de s’y prendre quelques semaines à l’avance. Le jour-même, des comptoirs de ventes de billets last minutes sont accessibles autour de Piccadilly Circus.
Le plus simple et le moins coûteux réside en les apps spécialisées, comme TodayTix, sur laquelle on trouve des places moins chères, que l’on peut choisir longtemps à l’avance. Ensuite, l’app indique le décompte des jours et des minutes jusqu’au show, l’adresse et toutes les infos utiles. C’est ludique et efficace.
Epique : Les Misérables
Grandes émotions romantiques et revisites historiques, pour ce classique universel de Victor Hugo qui triomphe à Londres depuis 1995. Il a bouleversé (et fait chanter dans leur salle de bain avec des trémolos dans la voix) 130 millions de spectateurs. Les tubes performés restent en tête longtemps après qu’on a quitté le théâtre. Le show rassemble toutes les qualités du genre : du drame (beaucoup), de la comédie (juste ce qu’il faut), de l’injustice (personnelle, sociale, on a l’embarras du choix), de la vengeance, de la tendresse humaine et de l’amour (qu’on ressent encore en sortant).
Poétique : The Lion King
C’est une production Disney, et le spectacle est décliné du dessin animé. La grande grâce de ce Roi Lion live brille dans son époustouflante scénographie. Les costumes, eux-mêmes animés, ont été réalisés avec une poésie rare. La réalisation est tant onirique, qu’on en oublierait presque qu’il s’agit d’un spectacle vivant, on se croirait au cinéma. Les artistes interagissent régulièrement avec le public, et si les enfants sont évidemment complètement conquis, les adultes y trouvent largement leur conte.
Pop : MJ The Musical
Ce show, lauréat de plusieurs Tony Awards®, saisissant de réalisme par son interprétation, arrive de Broadway où il a triomphé, à juste titre : l’artiste qui marche (en moonwalk) dans les pas de Michael Jackson l’incarne à la perfection. C’en est troublant : la gestuelle, la voix, l’attitude : le Roi de la Pop est là. Mais il n’est pas seul. Les chanteurs et danseurs qui l’accompagnent dans son immersion en mémoire – selon le scénario, il raconte son histoire à une journaliste – ramènent les Jackson 5 sur scène avec un réalisme incroyable. On retrouve ses chorégraphies iconiques, ses grands hits, et si on a grandi dans les années 90, un goût de madeleine qu’on tiendra encore longtemps dans une main gantée de cristaux Swarovski.
Entraînant : Hamilton
Hamilton retrace le destin de l’un des pères fondateurs relativement oublié des Etats-Unis. Chaque scène est captivante, instructive en passant, la musique exaltante. Alexander Hamilton, jeune immigrant bagarreur, a pris part à la Guerre d’Indépendance, rédigé une grande partie de la Constitution, et changé le visage de l’Amérique. Il ne faut pas manquer ce show en costumes 18e qui porte sur un chapitre majeur de l’Histoire, parce qu’il est largement interprété en rap et qu’on adore le spectaculaire, surtout quand il est magistral et décalé.
Déjeuner / dîner léger avant un spectacle
Niché au cœur du Quartier des Théâtres de West End, le petit restaurant taïwanais Bao Soho propose, pris à table ou au comptoir, des produits savoureux, plats à partager (mais on n’est pas obligé), très accessibles (n’oublions pas qu’on est à Londres), absolument délicieux, pour une pause idéale avant de plonger pour 3 heures + entracte* dans l’écume de l’émotion musicale.
*le format des shows est relativement standard
Prendre un goûter enchanté
L’Aquashard est l’un des restaurants installés eu sommet du Shard, building emblématique de la Skyline londonienne. Si on a la chance d’être installés face à la baie vitrée à 180°, on se nourrit déjà du panorama au 32e étage, sur la Tower et le London Bridge. Et on plane, littéralement : l’Aquashard propose dès midi un afternoon tea féérique, sur le thème de Peter Pan. Le menu se déroule sous forme de carte aux trésors, et les dégustations arrivent servies sur un bateau flottant sur des nuages. Les plateaux de dégustation se succèdent, scénographiés selon le roman de James Matthew Barrie. Le ballet des bateaux sur la Tamise anime celui de la féé Clochette sur le guéridon thématique, avec Big Ben en perspective, et un point de vue unique sur le bourdonnement de la ville. A moins que ça ne soit le réveil, dans l’estomac du crocodile.
Bon à savoir pour se déplacer en bus et métros :
Si vous achetez vos tickets à une machine dans le Subway, ils vous reviendront beaucoup plus cher (jusqu’au triple du prix), que si vous les payez directement à la borne de passage vers les quais. Il faut juste prévoir une carte bancaire par personne (on ne peut pas faire passer toute une famille sur une seule carte, par exemple). Ça fonctionne pour le bus aussi, et c’est souvent plus avantageux que de prendre des formules à la journée.