Yves Saint Laurent en 5 silhouettes signatures

Après avoir fait face aux difficultés liées à son service militaire, Saint Laurent ouvre sa marque éponyme en 1960 avec l'aide de son partenaire et financier Pierre Bergé. C'est là qu'YSL introduira plusieurs tendances et silhouettes qui résonnent encore dans la mode d'aujourd'hui - les vestes de safari, les costumes pour femmes, les bottes à hauteur de cuisse. Le créateur est le premier couturier à lancer une ligne de prêt-à-porter, une initiative importante compte tenu de l'accent mis sur la haute couture au cours de la décennie. Toujours visionnaire, le créateur a été l'un des premiers à mettre en avant des mannequins noirs sur les podiums, en travaillant avec des égéries comme Iman et Mouina.

Après des décennies d'excellence vestimentaire, le créateur a quitté son label en 2002 et a vécu entre la France et le Maroc jusqu'à son décès en 2008. Sous la direction d'Anthony Vaccarello, la marque du créateur se perpétue aujourd'hui à travers des vêtements élégants et une vision de la mode en binôme. Retour sur les silhouettes et les inspirations du créateur qui ont révolutionné la mode.

Caractérisée par une silhouette fluide et une taille libérée, la robe trapèze a été un pilier du passage d'YSL chez Christian Dior et tout au long de son illustre carrière. Le créateur a retravaillé la silhouette "New Look" de Dior pour en faire un vêtement au style similaire mais moins contraignant à porter. Grâce à l'aspect décontracté mais élégant de ce style, la robe a catapulté YSL sous les projecteurs internationaux.

Inspiré par ses origines algériennes et misant sur une approche distincte du prêt-à-porter, Saint Laurent a introduit la saharienne dans la sphère de la haute couture. Ce style utilitaire comporte des détails militaires surdimensionnées et de grandes poches plaquées. Le créateur présentait souvent la saharienne lors de ses collections de haute couture, ce qui constituait un changement radical par rapport aux robes et créations élaborées présentées à cette époque. Cette veste, l'une des signatures d'YSL, est toujours réinterprétée par l'actuel directeur de la création de la marque dans plusieurs silhouettes et coupes innovantes.

Dans un contexte où l'industrie s'oriente vers des silhouettes déstructurées, YSL se tourne vers le peintre néerlandais Piet Mondrian pour sa collection automne-hiver 1965-1966. Plus précisément, le créateur se réfère au tableau de Mondrian de 1929, "Composition II en rouge, bleu et jaune". Les éléments cubiques de la peinture convenaient parfaitement à la forme structurée de la mini robe et sont devenus l'un des modèles les plus immédiatement reconnaissables d'YSL. La robe a également mis en évidence le talent de Saint Laurent pour faire le lien entre les mondes de la culture, de l'art et de la haute couture dans un mélange sartorial comme aucun autre.

Travaillant avec un sens distinct de l'androgynie et de l'objectif, Saint Laurent a développé le costume Le Smoking pour sa collection automne-hiver 1966-1967. Ce costume structuré était destiné à être porté dans un fumoir pour protéger les vêtements de l'odeur de la cigarette, un style initialement réservé aux hommes. Le costume conserve les codes distincts des silhouettes masculines tout en s'adaptant à la forme du corps féminin. Bien que le look ait été initialement critiqué par les clients de la haute couture et la presse de mode, il reste incontestablement chic et raffiné pour l'œil moderne.

Avec la montée d'une mode jeune, YSL s'est inspiré du mouvement beatnik pour sa collection automne-hiver 1960-1961 chez Christian Dior et pour son label éponyme. Inspiré par un état d'esprit de contre-culture, YSL fait référence aux silhouettes et aux textures qui incarnent un sentiment de défi - cuir crocodile, vestes de moto et bottes à hauteur de cuisse. Bien que ces collections n'aient pas été très bien accueillies par le public, elles ont finalement jeté les bases de l'esthétique avant-gardiste de la marque qui perdure aujourd'hui.