Gabrielle Chanel. Manifeste de mode : l’expo à ne pas manquer au Palais Galliera
Difficile à croire, mais il s’agit de la toute première exposition majeure consacrée au génie de Gabrielle Chanel. Et il aura fallu attendre une pandémie mondiale pour qu’elle voit enfin le jour. Du 1er octobre 2020 jusqu’au 14 mars prochain, le Palais Galliera accueille ainsi Gabrielle Chanel. Manifeste de mode, la première rétrospective parisienne consacrée à l’œuvre de Gabrielle Chanel, la créatrice visionnaire, celle qui imagina une nouvelle allure et révolutionna le monde de la mode, des accessoires, des parfums, de la beauté et de la haute joaillerie.
Organisée par le Palais Galliera – célébrant sa réouverture après deux ans de travaux – avec le soutien de Chanel, cette exposition met en lumière la naissance et l’évolution du style de la créatrice, les caractéristiques de son œuvre, l’émergence de ses codes et son apport à l’histoire de la mode. Issu du Patrimoine de la maison de la Rue Cambon, des collections du Palais Galliera et de différents musées internationaux, l’ensemble de l’expo regroupe plus de 350 pièces datées des années 1910 à 1971, apportant un nouvel éclairage sur l’influence durable de la créatrice qui a transformé pour toujours l’allure des femmes.
Le voyage commence avec l'ouverture de la boutique de la créatrice en 1912 à Deauville, et la création du maillot marinière en 1916, et les premiers modèles créés par Chanel utilisant des techniques de confection masculine mais aussi des tissus plus doux, comme le tweed ou le jersey. Des vêtements qui renvoient justement à la fonctionnalité, à la sobriété du vestiaire masculin, et en particulier à l'élégance dandy/sportive d'Étienne Balsan, premier amour de Chanel, l'homme qui l'initie au beau monde. Il y a aussi les robes monochromes blanches, beiges, bleu nuit, noires, dotées du luxe austère portée par Chanel dans ses années d'adolescence passées au monastère cistercien d'Aubazine, y compris divers exemples de cette petite robe noire consacrée en 1926 par le Vogue US.
La galerie Galliera est elle, dédiée à Chanel N°5, parfum abstrait iconique créé par Ernest Beaux en 1921, et qui a défié le temps grâce au mélange inégalé de ses 80 composants, dont l'ylang ylang, le jasmin de Grasse, la rose de mai et les aldéhydes utilisés pour la première fois en surdosage. Et bien sûr, les pièces qui identifient le plus Chanel dans l'imaginaire collectif, que Mademoiselle a lancé, dans la soixantaine, à son retour sur la scène parisienne en 53, après 14 ans de fermeture de la Maison à cause de la guerre en France. Le costume, avec une veste douce, légère comme un cardigan, et une jupe mi-longue reposant sur les hanches, datant de 1954. L'année suivante fût consacrée au sac matelassé 2.55 avec chaîne bandoulière, tandis qu’à partir de 1957, c’est la chaussure bicolore demandée à Raymond Massaro, en couleur beige pour allonger la jambe, et avec une pointe noire pour faire paraître le pied plus petit. Un univers indémodable et d'autant plus impressionnant dans sa complétude à découvrir absolument de passage à Paris.