Dior automne-hiver 2021-2022 : cinq choses à retenir du défilé au Château de Versailles
Depuis son arrivée à la tête de la maison Dior, Maria Grazia Chiuri s’efforce de rendre hommage au femmes qui l’inspirent tout en faisant perdurer l’héritage de Christian Dior. Et sa collection automne-hiver 2021-2022, présentée ce lundi 8 mars 2021 au cœur du Château de Versailles ne fait pas exception. Voici les 5 choses à retenir de ce défilé incroyable, résolument régressif et infusé de la magie des contes de fées.
Le set
C’est au cœur de la Galerie des Glaces, au Château de Versailles, que Maria Grazia Chiuri a choisi de présenter sa collection automne-hiver 2021-2022. Un cadre à couper le souffle qui n’a pas été choisi au hasard puisque le lieu était un point de référence pour Christian Dior depuis la fondation de sa maison de couture en 1947. Avec son architecture singulière et les fêtes qui s’y tenaient, le Château de Versailles demeurait l’une des inspirations principales du couturier. Cette saison, Maria Grazia Chiuri a misé sur ce lieu symbolique en faisant appel à l’artiste Silvia Giambrone, qui dévoile son œuvre baptisée "La Galerie des Ombres", une installation subversive où des miroirs opaques appellent à l’imagination quant aux contours de l’identité féminine. Et le résultat, laissant les mannequins déambuler dans la pénombre ponctuée des dorures du lieu, est tout simplement époustouflant.
Le Petit Chaperon rouge selon Dior
Pour sa collection prêt-à-porter automne-hiver 2021-2022, la directrice artistique italienne explore l’univers des contes de fées. Selon elle, "le conte n’est nullement un moyen d’évasion ; il sert à contester, à revoir les stéréotypes et archétypes. Il consiste en une narration projetée dans le futur." Maria Grazia Chirui revisite ainsi l’uniforme du soldat de plomb, qui se transforme en une série de manteaux en cachemire bleu, rehaussé de rouge et de blanc. La veste Bar est, elle, ponctuée de cannage, code Dior iconique, ou munie d’une capuche, qui pourrait être portée par Le Petit Chaperon rouge d’Angela Carter.
Les silhouettes d’écolières
Symbole de l’enfance et des cours de récré, les cols blancs, les plastrons en broderie anglaise, et les chaussettes blanches ponctuent une pléiade de silhouettes régressives mais résolument modernes. Les cols sont perlés, les robes babydoll sont déclinées en cuir, et les manches ballons sont raccourcies.
Le rouge comme couleur star
"Qu’un manteau rouge est superbe !", écrit Monsieur Dior dans "Le Petit Dictionnaire de la mode". À l’instar du Petite Chaperon Rouge, le rouge est une constante déclinée sur de petits manteaux, quand il n'illumine pas des capes et des imperméables toujours dotés de capuche. Il s’immisce dans les tissus écossais, ou encore à travers un motif de roses, issu des archives, évoquant l’histoire originelle de La Belle et la Bête, que Maria Grazia Chiuri affectionne tout particulièrement, notamment dans l’adaptation cinématographique de Jean Cocteau, elle-même inspirée des contes de fées de deux écrivaines – Madame d’Aulnoy, contemporaine de Perrault, et Madame Leprince de Beaumont.
Les robes de princesses pour le soir
Avec leurs tulles superposés qui s’évaporent en de merveilleuses couleurs, les robes du soir sont dignes de princesses. Dotées de longues traines, rappelant la forme d’un cœur… Les modèles imaginés par Maria Grazia Chiuri invitent à faire la fête dans un cadre opulent et sans vergogne, faisant à la fois écho aux fêtes démesurées qui se sont déroulées au Château de Versailles, mais aussi aux conséquences de la crise sanitaire sur la mode, de plus en plus glamour, comme une réponse aux confinements successifs et à l’impossibilité de vivre pleinement.