Le sportswear classique, subversif et sophistiqué de Tory Burch
Entre déconstructions audacieuses et matières luxueuses, la collection automne-hiver 2025-26 revisite les essentiels du vestiaire avec une élégance insoumise.
Le défilé Tory Burch automne-hiver 2025-26 a offert une réinterprétation audacieuse du sportswear américain classique, où chaque pièce semblait avoir une histoire, une patine du temps qui la rendait unique. Fidèle à son approche du “Twisted American Sportswear”, la créatrice a joué avec les codes établis en transformant des basiques en objets de désir inattendus. Les silhouettes étaient marquées par des coupes déstructurées et des jeux de volume : des chemises de banquier aux poignets évasés, des cardigans dont les manches étaient fendues et torsadées avant d’être épinglées à l’épaule, ou encore des robes-chemises construites sur un motif en spirale, épousant le corps d’une manière inédite. Les matières participaient à cette réinvention en brouillant les perceptions : un velours froissé traversé de fils métalliques, un tweed effiloché, de l’alpaga brossé ou encore un faux molleton en laine perforée. Même les pièces les plus familières, comme les sweats et les pantalons de jogging, étaient réimaginées en jersey japonais luxueux. Les accessoires, quant à eux, apportaient un équilibre entre douceur et structure : les sacs, d’une souplesse irrésistible, étaient façonnés dans des cuirs habituellement réservés aux chaussures, tandis que la célèbre Eleanor Bag se voyait déconstruite en un cuir matelassé moelleux. Aux pieds, les chaussures défiaient les conventions avec des proportions exagérées, comme les bottes cavalières et les monks aux bouts ultra-pointus ou encore les sandales slingback revisitant la Twisted Pump. Côté bijoux, un éclat seventies ponctuait la collection avec des chaînes tombant jusqu’aux épaules, des bracelets inspirés des montres et des lunettes dorées. Des broches en cristal et des épingles oversize venaient accentuer l’aspect sculptural des silhouettes. Présenté au Museum of Modern Art, le défilé s’est déroulé sur une bande-son hypnotique, mêlant les rythmes avant-gardistes de Charlotte Adigéry et Bolis Pupul, l’électro expérimentale de Throbbing Gristle et le glamour disco de Donna Summer. Une collection à la fois nostalgique et résolument contemporaine, où le classicisme était repensé sous un prisme subversif et raffiné.