"La Petite Sirène" : le film en live-action est encore mieux que le dessin animé
Après de longs mois d’attente ponctués de polémiques, le film en live-action “La Petite Sirène” arrive enfin dans les salles belges ce mercredi 24 mai 2023. De la performance remarquable d’Halle Bailey aux libertés scénaristiques, voici 5 raisons pour lesquelles le film en prises de vues réelles est encore mieux que l'original sorti en 1989.
Quatre ans après le succès du Roi Lion, son dernier remake qui a engendré pas moins de 1,6 milliards dollars de recettes au box office mondial, devenant le film d’animation le plus lucratif de tous les temps, Disney poursuit sa longue série de live-actions avec son adaptation de l’œuvre d’Andersen : La Petite Sirène. Verdict ? La magie intemporelle et unique des films Disney reste intacte et emporte les spectateurs dans un monde féérique. La preuve que les fausses polémiques entourant l’annonce du casting, avec Halle Bailey, une actrice noire, dans le rôle titre, étaient complètement injustifiées.
Grâce à des libertés scénaristiques plutôt bien choisies, trois nouvelles chansons du compositeur Alan Menken rejoignant les classiques “Sous l’océan” et “Partir là-bas” et une Halle Bailey plus convaincante que jamais en Ariel, cette nouvelle adaptation a le don de ravir les puristes, même les plus réfractaires.
Voici 5 raisons de préférer le film en live-action au dessin animé, à découvrir dès ce mercredi 24 mai 2023 au cinéma.
Pour le talent sensationnel de Halle Bailey
Le 10 septembre 2022, date de sortie du premier teaser, les premières images du film sont immédiatement devenues virales sur les réseaux sociaux ; en particulier sur TikTok, où des petites filles noires se sentaient enfin représentées dans leur dessin animé préféré. Malgré cet engouement, la bande annonce publiée sur YouTube a atteint les 3,1 millions de dislikes en quelques jours. Sur Twitter, la polémique a enflé avec la création du hashtag #notmyariel incitant une vague de haine à s’abattre sur la jeune actrice. Autant de discours racistes balayés d’un revers de la main par le talent incontestable de la jeune chanteuse afro-américaine de 23 ans.
Par son jeu aussi émouvant que convaincant, elle apporte plus de profondeur et plus d’émotion au personnage d’Ariel, qui ne se contente pas d’être une simple sirène sans voix. Sa performance exceptionnelle parvient à transporter immédiatement le public dans l’univers du film. Les amateurs du dessin animé retrouvent également avec joie les chansons mythiques interprétées par la voix douce mais puissante d’Halle Bailey. Voix d’ailleurs révélée sur YouTube grâce à son duo baptisé Chloe x Halle fondé en collaboration avec sa sœur aînée Chloe Bailey, toute deux protégées de Beyoncé.
Pour l’univers féérique du film
La féérie qui se dégage des personnages est tout bonnement magique. Les sirènes sont dépeintes en êtres mystiques tout en rayonnant de bonté avec un soupçon de naïveté. Visuellement, elles arborent des couleurs étincelantes sur leurs queues et déambulent dans l’eau comme des reines de l’océan. Avec cette diversité de teinte et de style tant "vestimentaire" que capillaire, le Met Gala prend vie “Sous l’océan”.
De son côté, le graphisme exceptionnel, déjà confirmé dans le remake du Roi Lion, contribue à la magie tout au long du film. Notons toutefois que certains personnages ont à l’évidence subi une petite coupe budgétaire. Polochon, Sébastien et Euréka en ont pris pour leur grade dans ce remake. On ne peut s’empêcher de se poser la question : comment est-il possible de passer de la qualité visuelle des personnages du Roi Lion à ces reprodutions d’art abstrait dans La Petite Sirène ? Soit le graphiste était fan de Picasso, soit les amis d’Ariel ont pris la tangente pour le pays des merveilles et ont fini sous kétamine, dopamine et cocaïne.
Pour nous rappeler la beauté des fonds marins
“La vie est super, mieux que sur la terre, je te le dis (je te le dis) - Tu vois l'esturgeon et la raie - Se sont lancés dans le Reggae - On a le rythme, c'est de la dynamite sous l'océan”...L’un des temps forts du film ? La chansons “Sous l’océan”, interprêtée par un Sebastien beaucoup plus fun dans cette nouvelle version, véritable ode aux fonds marins et rappelant au public la beauté et la grandeur des océans. Cette fois, les graphismes font honneur à la diversité des espèces sous-marines, tandis que le spectateur est ébloui par une palette multicolore qui participe au réalisme des poissons et autres anémones de mer. Tout ce monde coloré et dynamique qui grouille dans le pays d’Atlantica semble, lui, reprendre vie.
Subtilement, le réalisateur évoque la pollution humaine au travers des épaves qui détruisent les fonds marins, clin d’œil à la triste réalité. À la façon de Greta Thunberg, Triton – incarné par Javier Bardem - dénonce et méprise les agissements de l’homme sur son royaume. De quoi peut-être sensibiliser les plus jeunes sur l’enjeu climatique.
Pour un scénario plus abouti
On peut remercier le réalisateur Rob Marshall d’avoir transformé avec brio ce Disney un poil naïf en un film génial. Le scénario est incontestablement plus clair et abouti que sa version animée. Faisant évoluer la version de 1989, certaines scènes et chansons ont été retirées ou modifiées pour apporter plus de sens au récit, découlant sur une meilleure compréhension de l’histoire. Par exemple, les paroles de la chanson “Embrasse-la” d’Henri Salvador incluent désormais la notion de consentement, soulignant la modernité de ce remake.
Du côté des personnages, cette nouvelle version propose des héros dotés de plus de substances et moins régis par les idéaux parfois rétrogrades des films Disney. Même si Ariel a perdu sa voix, le réalisateur parvient à lui en donner autrement qu’en passant par la parole. Elle persiste dans sa volonté de s’imposer dans un monde qui lui est étranger et fait preuve d’un courage inspirant.
Pour une version Drag d’Ursula
Grâce à cette nouvelle adaptation en prises de vues réelles, on découvre une nouvelle facette du jeu d’actrice de Melissa McCarthy, qui brillait déjà dans la série Nine Perfect Strangers, sortie sur Prime Video en 2021. Dans le rôle envoûtant d’Ursula, elle renoue avec l’univers du drag, véritable ode à ses débuts. Dans une interview accordée au magazine Rolling Stone, l’actrice a récemment retracé les origines de sa carrière. Sous l’impulsion de son meilleur ami gay, elle raconte s’être lancée dans l’art du drag sous le nom de Miss Y en performant dans les club new-yorkais. Son personnage de "vieille drag queen" parée d’un manteau lamé doré, d’une énorme perruque et de grands cils renvoie aux codes choisis pour son personnage d’Ursula dans le film, lui-même inspiré dans la version dessin animé de Divine, l’une des drag queens les plus célèbres de l’histoire. Seul bémole ? Un makeup déprimant qui n’a pas convaincu la communauté drag suite à la publication de la transformation de l’actrice en pieuvre maléfique.
La Petite Sirène de Rob Marshall, le 24 mai 2023 au cinéma.