Art & Culture

Florian Tomballe : le sculpteur anversois qu'il faut absolument suivre sur Instagram

Inspiré par le culte du corps de l’art grec antique, le travail du sculpteur anversois Florian Tomballe reflète pourtant une liberté artistique étonnante face aux fondements de la sculpture classique.
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Bercé par l’art dès son plus jeune âge – son père est peintre, sa mère musicienne –, ce jeune sculpteur belge a étudié à l'Académie royale des beaux-arts d’Anvers, ville où il vit et travaille dans un atelier immaculé. "J’ai toujours traîné dans l’atelier de mon père. Nous sommes tous artistes dans la famille. J’étais doué pour le dessin et la peinture, mais ces disciplines ne me convenaient pas tout à fait", raconte Florian Tomballe à propos de ses années d’études. "Au cours de ma dernière année à l’Académie, nous avions comme mission de sculpter notre autoportrait. Ce fut le déclic. Il était clair que la sculpture était la direction que je voulais suivre." Son diplôme en poche, Florian Tomballe poursuit une formation en dessin pour maîtriser parfaitement l’art des proportions et l’anatomie humaine… Au cours des premières années dans son atelier, il se concentre donc sur les classiques pour, petit à petit, s'en détourner et laisser libre court à son imagination. "Une fois que vous maîtrisez la théorie et les techniques de base, vous êtes libres de créer ce que vous voulez. Je suis un artiste intuitif, spontané, impatient. Tout commence quand je suis face à mon bloc de polystyrène expansé et que je donne le premier coup de gouge à tailler… Je ne laisse pas l'ego ou la préméditation me guider. J’écoute juste mon intuition. J’aime me laisser surprendre." Pour avoir rompu avec les idéaux académiques, son ambition est de taille (si l'on peut dire). Plutôt que l'art du modelage, il préfère la science du curving – enlever plutôt qu’ajouter de la matière. La création doit aller vite, être spontanée. Il voue un véritable culte aux musculatures des statues grecques, dont il admire la vérité et la force. Aux matériaux nobles comme la pierre ou le marbre, il préfère le polystyrène et le carton. Résultat ? Des colosses sculptés dans de la frigolite, recouverts ensuite de plâtre et de résine. Des pièces aussi légères qu’impressionnantes. 

Pour lui, certaines œuvres brisées sont plus fortes que si elles nous parviennent dans leur intégralité. Telle cette main crispée vers le ciel qui laisse au spectateur tout le loisir d’imaginer la tête de celui à qui elle appartient. Amoureux de la statuaire antique, il est clair que, pour lui, être sculpteur, c’est converser avec ses prédécesseurs célèbres ou anonymes, ceux de la Grèce antique, d’Afrique (l’art primitif) mais aussi ses contemporains comme Pablo Picasso qu’il admire profondément. Sa dernière sculpture ? Un chien (le sien) en format XXL. Sa nouvelle "muse" qu’il expose sous toutes les coutures sur Instagram (@floriantomballe). "Mes œuvres sont rarement exposées dans des galeries. J’expose et je vends mes pièces en direct via Instagram. Sur les réseaux sociaux, les artistes peuvent toucher les collectionneurs et architectes d’intérieur du monde entier sans commissionner qui que ce soit." Artiste aux racines bien ancrées, Florian Tomballe fait assurément partie de cette jeune garde de créatifs belges dont Internet fait pousser les ailes.

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© Justin Paquay

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