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Entre Vietnam et Cambodge : Zen chez Zannier

Le jeune groupe hôtelier français Zannier prend position en Asie du Sud-Est. Ses deux 5-étoiles la jouent charme et fusion avec leur environnement. Zannier Bai San Hô est posé en bord de plage au nord de Nha Trang (Vietnam). Les portes du Zannier Phum Baitang ouvrent à deux pas des temples d’Angkor (Cambodge). Découverte.

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Roger Zannier, bientôt 80 printemps, garde la vista. Arnaud, le fiston, quadra inspiré, tient la barre. Jules, 18 ans, dernier rejeton de la lignée, multiplie les stages dans les propriétés de la famille. Ces messieurs cultivent le sens du clan, gage de cohésion et d’heureuse diversification. Tout a commencé dans les années soixante autour d’une machine à coudre posée dans une mansarde de Saint-Chamond (Loire) par un émigré italien, pas un sou mais la rage de réussir.  Bingo. Cinq décennies plus tard, la fripe pas chère pour bambins (Z, Catimini, 3 Pommes, Chipie, Bon Ton, Kickers, etc.) élève le patrimoine familial autour de 600 millions d’euros. Pas mal. Décision est alors prise de liquider pour changer d’ère.

Cinq adresses dans le monde

Roger Zannier, résident suisse, opte pour le vignoble, un domaine en Provence, un autre dans la vallée du Douro (Portugal). Arnaud choisit l’hôtellerie. Il croit aux maisons intégrées dans leur tissu local, dopées par un confort et des prestations 5-étoiles. Bonne idée. Ce sera la matrice des Zannier Hotels. Le groupe compte actuellement cinq adresses (Namibie, France, Asie du Sud-Est). Quant à Jules, il attend son heure.

Un domaine d’une centaine d’hectares

Au Vietnam, Arnaud a craqué pour un domaine cabossé d’une centaine d’hectares bordant la mer de Chine. Les 73 villas du Bai San Hô sont semées entre collines raides, rizières paisibles et plage divine tapissant une anse parfaite. La carte postale s’embellit de trois restaurants : poissons d’exquise fraîcheur à savourer pieds dans le sable, cuisine vietnamienne de haut niveau et carte internationale en bord de piscine. Ajoutons service au top, Spa, salle de sports, séances de yoga, cours de cuisine, excursions…

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Un pur délice vietnamien

Malgré tous ces possibles, on peine à quitter l’intimité de sa somptueuse villa avec piscine privée (une vraie de vraie) noyée sous la végétation. Bonheur de plaider non coupable quand on peine à s’extraire de cette planque qui n’a que le ciel pour témoin. L’aménagement en rajoute. Vaste chambre, dressing, salle de bains, salon, tout en longueur comme une vraie maison d’ici, bois flotté et bambous fendus, mobilier traditionnel et objets chinés dans les villages voisins… Le plaisir guide la paresse, le temps étire la rêverie face au panorama XXL qui déploie ses fantaisies.

Baguette et soupe

Prière de mettre quand même le nez dehors à l’heure du petit déjeuner dont le buffet associe avec talent la baguette croustillante et la soupe vietnamienne, le jambon blanc et les nems végétariens. Faire aussi preuve de curiosité en filant à deux pas vers So Xuan Hai, repaire de pêcheurs émérites. Poissons, crustacés piégés dans des casiers de bambous patiemment tressés, huîtres élevées à deux pas du rivage... annoncent de prochains régals. Céder ici aux couleurs, aux rencontres et aux saveurs d’un monde resté à l’abri des urgences comme des réseaux sociaux.

Excursions à revoir

La perfection n’étant pas non plus vietnamienne, le Zannier Bai San Hô pâtit de l’impossibilité de se déplacer à pied sur un domaine aussi vaste que pentu. L’appel au buggy s’impose pour chaque sortie, plage ou restaurants. Oui, ils arrivent vite. Par ailleurs, certaines excursions (déjeuner sur un parc à poissons, navigation au couchant) ne sont pas à la hauteur d’un 5-étoiles. Promis, ça viendra. Enfin, les tarifs des services de la maison (restaurants, blanchisserie, Spa, bar…), s’affichent plus parisiens que vietnamiens. On fait avec. Un si long et si beau voyage valide bien ces menues largesses.

Retour en terrasse une veille de départ. Au loin, quelques barcasses bouchonnent pendant que les oiseaux de mer déchirent le ciel de cuivre et d’or. Un buggy dépose deux cocktails colorés, tchin !, bienveillance de la maison. Les rêveries dansent avec les ombres du crépuscule, le lâcher-prise impose ses abandons. Et si c’était le bonheur ?

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Cap Cambodge

Alors, d’un coup d’aile, doubler la mise ! Aux charmes du Vietnam, ajouter l’étape divine du Zannier Phum Baitang (Cambodge). Ses 45 maisonnettes de bois avec terrasse sont dispersées sur 8 hectares de rizières en pleine activité. Bonne idée, on rapportera quelques paquets de la production maison. Ici, place au zen. Béni soit l’incroyable éclat du sourire khmer, la finesse des visages et des offrandes, la délicatesse des sculptures et des tissages, respect devant la sérénité de ce petit peuple ravagé par une guerre fratricide entre 1975 et 1979 (2 millions de morts) qui depuis, milite pour l’oubli plutôt que la vengeance. Miracle ? La blessure reste vive mais la foi (95% des 17 millions d’habitants sont bouddhistes) et la résilience disent que l’éphémère d’ici-bas fait mériter les gloires de l’au-delà. Alors… Démonstration sur le site d’Angkor, à 15 minutes en tuk-tuk de l’hôtel. Visite obligatoire, indispensable, essentielle.

Révéler la Vérité

Ce sanctuaire vertigineux a été bâti sur 163 hectares par Sa Majesté Suryavarman II au début du XIIème siècle. Il en reste un océan de grès poli de gris, cachant des milliers de temples, galeries, piliers, sanctuaires, bassins, recoins, autels… tous sculptés et gravés avec minutie pour conter le temps, ses légendes, ses secrets, pour révéler la Vérité. Que la pierre devienne poussière, mais que jamais la lumière ne s’altère.

Certains chercheurs dédient leur vie à Angkor, c’est dire. Céder au minimum une ou deux journées d’émerveillement et quelques selfies pour communiquer la profondeur du sentiment devant un ouvrage qui dépasse tout, l’humain, la raison, le ciel.

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Un tapis de rizières

La table du Zannier Phum Baitang sera d’heureux réconfort à l’heure où les sagesses divines valident les délices du repas. La cuisine de la maison flirte avec le macaron. Ses deux restaurants flottent sur un tapis de rizières, des dizaines de rectangles bordés par des murets de terre, chacun son vert, jade clair à émeraude profonde selon la proximité de la récolte. Quant aux habitations de bois, elles illustrent le mantra Zannier tenant de l’architecture locale embellie par les objets du quotidien, gamelles, vases tressés, outils, chapeaux, sculptures… Chaleureux et superbe.

Devant la terrasse d’une villa, un frangipanier sème ses fleurs blanches ourlées de rose, une charrette vieillotte prend la pose, un bouquet de palmiers grimpe vers le ciel, une jeune serveuse file vers son ouvrage, tunique blanche, chignon impeccable, petit pas pressé. Elle sourit. On se surprend à louer les beautés de la vie. Pour Arnaud et Zannier Hotels, c’est mission accomplie.

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Formalités. Passeport en cours de validité pour entrer au Vietnam. Visa obligatoire pour séjourner au Cambodge. Il coûte 60 euros.

cambodgevisasdirect.fr

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