Belmond La Samanna : refuge confidentiel au cœur des Caraïbes

Nichée en aplomb de Baie Longue sur l’île de Saint Martin, cette grande dame "les pieds dans l’eau" au cadre hypnotisant et époustouflant célèbre cette année son demi-siècle.

Comme le disait Marcel Proust, "Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux."

Dès notre arrivée, notre regard est immédiatement saisi par la courbe des bâtis dont l’architecture, inspirée des haciendas ou des maisons méditerranéennes, souligne un blanc de chaux immaculé. La mer, selon les heures de la journée, oscille entre des nuances émeraudes aux reflets champagne et bleu saphir intense, et s’impose magistralement dans l’esthétique pittoresque du lieu. Chaque pas offre ainsi une nouvelle perspective, chaque perspective, une invitation à la rêverie. Que l’on rejoigne sa chambre côté plage ou côté jardin, c’est nu pied que la magie opère. Les jardins longeant la mer, se visitent ou se traversent par de petits chemins de tendres succulentes ponctués d’hibiscus et de bougainvilliers. Un détail d’élégance : des sculptures en forme de coquillages, laissées à disposition des clients, pour s’ôter le sable des pieds. Pour ceux qui se sentent à l’étroit dans les suites ou les appartements, plusieurs villas de plus de 400 mètres carrés chacune, complètent l’offre à disposition. Avec une vue à couper le souffle sur l’horizon plein ouest, toutes les catégories offrent ce même coucher de soleil hypnotique. Certains l’ont bien compris : le quartier de Basse Terre accueille les propriétés de richissimes américains à la recherche de discrétion, d’espace et avant tout de silence.

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Depuis son ouverture, il y a 50 ans, ce refuge secret des Caraïbes attire nombre de people et de jet-setters fuyant letumulte de la célébrité (Andy Warhol y avait ses habitudes, Jacques Chirac ou Billy Joel y venaient accompagnés et les Rolling Stones choisissaient le lieu pour sa confidentialité entre deux tournées). Alliant avec justesse le glamour azuréen des années 70 à la douceur caribéenne, La Samanna exprime une certaine vision de l’art de vivre antillais avec service "palace" et domaine ultra sécurisé.

Ce lieu, raconte d’abord l’histoire familiale des premiers propriétaires : James et Nicole Frankel. "La Samanna" est alors une villa privée d’inspiration méditerranéenne qui trouve son nom par la contraction des prénoms des trois filles chéries du couple : Samantha, Anouk et Nathalie. Sa construction, commencée en 1971, fut achevée en 1973, grâce au travail de l'architecte Happy Ward de la firme barbadienne Robertson Ward. Aujourd’hui, l’hôtel propriété du groupe Belmond (LVMH), reflète la signature décorative du cabinet d'architecture londonien Muza Lab. S’inspirant de la palette de couleurs naturelles de la mer et de sa vie marine, le duo de décorateurs, Inge Moore et Nathan Hutchins, a souhaité créerune expérience romantique, véritable ode à la nature environnante. Toute en nuances pastelles — les teintes roses du ciel du début de soirée, le turquoise de la mer ravivées detouches vives coralliennes — l’ambiance se joue d'imprimés botaniques colorés. Des motifs sont repris sur les tissus et font écho aux objets d'art ou aux tableaux d’artistes.

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Le ski nautique vous tente ? Ayant été prisés des jet-setters, les sports en mer bénéficient généralement d’une merclémente et calme pour lesquels il est possible de s’adonner. On se plonge dans cette eau turquoise pour y faire de la plongée en apnée, de l'hydrofoil ou une session de jet-ski. L’option "Farniente" prend tout son sens si vous souhaitez vous prélasser sous une cabana au bord de l’une des deux piscines. L'hôtel dispose également d’un spa, avec six salles de soin donnant sur des jardins tropicaux. Un lieu confidentiel sans sauna ni hammam où le massage s’accompagne du chant des oiseaux.

Délices culinaires à L'Oursin par le Chef Marcel Ravin

Aucune visite à La Samanna ne peut faire l’impasse d’un dîner à L'Oursin, dirigé depuis deux saisons par Marcel Ravin. Le chef étoilé (2 étoiles au Guide Michelin) d’origine martiniquaise rouvre ces jours-ci son restaurant monégasque situé au sein du Monte Carlo Beach hôtel, après un lifting complet. Sous les paillettes azuréennes, c’est d’abord un chef humaniste, impliqué et soucieux du devenir professionnel des jeunes caribéens, que l’on retient. Son restaurant ouvert en Martinique, au-delà d’être un tremplin pour sa carrière, fut le terrain de jeu pour séduire les jeunes générations, parfois non qualifiées, pour rejoindre ses équipes et se former. Sa passion du terroir antillais, revisitée avec grande technicité et créativité, est une madeleine de Proust. "J’aimais traîner dans la cuisine de ma grand-mère, elle préparait tout ce qu’elle cultivait, on vivait quasiment en autosuffisance". Le retour à l’essentiel que nos anciens avaient acquis.

Le chef s’amuse à associer les ingrédients d’exception — la truffe — à ceux plus populaires — la "cuisine du pauvre" — comme le manioc. "Je cherche, dans la cuisine que je propose, à transmettre une émotion, un réconfort". L’œuf Marcel (plat signature du chef, ndlr) procure indéniablement une douceur en bouche qui vous plonge dans vos souvenirs d’enfance. Tel un nuage formé sur les champs de manioc qui rejoindrait les chênes humides du Périgord… La présence de Marcel Ravin à L'Oursin, secondé par son chef Jéremy Martin, élève l'expérience culinaire à des hauteurs nouvelles. À suivre.

La cave à vin, sorte de caverne souterraine, peut accueillir moins d’une dizaine de convives pour un dîner sur-mesure orchestré par Alessandro, le chef sommelier. Option dégustation de grands crus d’exception ou découverte de l’un des 200 rhums collectionnés par le maître des lieux.