4 retraites 2.0 à travers le monde où s'octroyer une pause Wellness cet été
The Addresses, Portugal
Cet été, la célèbre make-up artist belge Florence Teerlinck nous emmène explorer les tenants et aboutissants de l’industrie de la beauté. Elle propose de s’intéresser à des techniques telles que l’acupression et le yoga du visage, de partager son expérience de jeune maman et d’entrepreneuse et, bien sûr, de nous transmettre le secret d’un glow éternel. Le tout sous le soleil radieux du Portugal, au bord d’une piscine idyllique, un verre de vin à la main et le chant des grillons comme bande-son. Cette scène paraît tout droit sortie du film La Piscine, sauf que dans ce cas-ci, nous sommes en "retraite". Ici, la retraite 2.0 est une occasion unique de s’essayer à quelque chose de différent, de respirer, de prendre du recul et de s’adonner à une activité enrichissante, en fonction de sa curiosité et de ses intérêts. Les retraites spécialisées ont le vent en poupe selon An De Jonghe, une des deux têtes pensantes de l’entreprise gantoise Studio Stories. Elle est responsable de l’organisation des "expériences" à The Addresses, de magnifiques maisons d’hôte au Portugal. Elle propose des programmes sur mesure dans lesquels huit participants, chapeautés par un expert passionné, se plongent pendant plusieurs jours dans des thèmes bien définis, de la beauté (stage animé par Florence Teerlinck) au stylisme culinaire, en passant par les réseaux sociaux, l’œnologie ou le sport. "Les générations d’aujourd’hui sont extrêmement curieuses, elles participent régulièrement à des formations, mais elles aiment aussi joindre l’utile à l’agréable. Pourquoi suivre 35 modules en ligne ou 200 heures de cours du soir dans une classe tristounette alors qu’on peut faire les choses différemment ? Pour chaque expérience, nous invitons des experts qui partagent leur passion et leurs compétences avec amour et enthousiasme. Il règne une ambiance décontractée : même en dehors des ateliers, on peut leur soumettre des questions qu’on n’aurait jamais osé ou pu poser autrement. De plus, on cherche désormais à trouver dans nos vacances une valeur ajoutée qu’on peut garder une fois rentrés chez nous. Ici, c’est possible, sans grandes ambitions ni attentes démesurées." Oubliez le cliché de l’homme moderne qui se rend en Inde pour suivre un gourou local pendant trois semaines et qui, à son retour, change de vie parce qu’il a vu la lumière. "Cette vision déforme la réalité et met beaucoup de pression sur une période qui devrait être placée sous le signe de l’épanouissement personnel. Véritables moments de répit dans nos vies trépidantes, les retraites modernes permettent de découvrir quelque chose de nouveau. Et dans le meilleur des cas, on peut même adopter de nouvelles bonnes habitudes ou trouver un chouette hobby. La valeur ajoutée ? Apprendre une nouvelle compétence tout en profitant du repos bénéfique des vacances. Prenons l’exemple de notre retraite sur les réseaux sociaux : pourquoi ne pas élaborer, avec l’aide d’un expert, un plan de communication personnalisé dans un cadre idyllique plutôt que de participer à des dizaines de réunions Zoom épuisantes et arrosées de café ?"
Sirena Surf House, Nicaragua
Même son de cloche du côté de la Courtraisienne Isabelle Delfosse, qui est à la tête de la Sirena Surf House et d’une école de surf au Nicaragua. Elle organise des retraites de surf et de yoga sur place, mais aussi au Portugal et aux Maldives. "En fait, on peut comparer ça aux camps quand on était enfant. C’était génial d’apprendre quelque chose de nouveau en une semaine, alors pourquoi cela ne serait-il pas possible pour les adultes ? Les retraites sont créatives et abordent des thèmes très variés : photographie, danse, céramique, surf, et il y a même une retraite spécialement dédiée aux duos mères-filles. La vie quotidienne est déjà si sclérosée. C’est à moi de créer un environnement sûr et agréable qui permet aux participants de sortir de leur zone de confort. L’expérience ne doit pas forcément être spirituelle, mais j’estime qu’il est important qu’elle ait une signification authentique et profonde. À cet effet, je collabore avec des partenaires locaux. Par exemple, au Nicaragua, j’emmène mes hôtes à la découverte, le temps d’une journée, de communautés reculées qui vivent encore de manière très traditionnelle. On traite alors les vaches, on prépare des tortillas. C’est une expérience totalement différente qu’aucune agence de voyages d’affaires ne peut leur offrir. Par ailleurs, une partie des recettes est investie dans mon projet social Sirenitas de Popoyo." Isabelle, dont les retraites vont du confort basique au grand faste, souligne aussi le nouveau type de luxe qui attire les voyageurs : "Les logements sont toujours magnifiques et rustiques, sans tomber dans l’excès."
Común, Ibiza
C’est une forme d’opulence dont est aussi adepte Ellen Wauters, à l’origine du tout nouveau domaine Común à Ibiza. L’entrepreneuse anversoise a transformé une série de bâtiments anciens (on y a même observé des traces d’attaques de pirates) en un lieu unique qui invite au repos et à la réflexion. Elle a rénové l’aile gauche du bâtiment, encore en ruine il y a peu, avec des matériaux locaux : des amandiers obtenus auprès d’agriculteurs et de l’argile extraite de son propre terrain. En revanche, l’intérieur est entièrement belge. C’est là que sont organisés plusieurs fois par semaine des cours de yoga et des séances un peu plus exigeantes (de danse extatique et de breathing circle par exemple). En été, il est possible de louer le domaine en groupe tandis qu’en basse saison, Común propose des retraites hivernales. On peut alors y réserver individuellement une place dans la maison. "Ibiza a la réputation d’être une destination où on fait la fête, mais en creusant un peu, on s’aperçoit qu’elle ne demande qu’à être explorée. En hiver surtout, l’île invite au calme et à la méditation. C’est exactement ce que je veux proposer avec Común : un dehors extraverti et accueillant, mais aussi une invitation à se recentrer et à redécouvrir le pouvoir de son intuition. Je m’intéresse beaucoup au développement personnel et j’ai remarqué que mon esprit d’entreprise s’est développé depuis que j’ai commencé à prêter davantage attention à ma voix intérieure. C’est précisément la raison pour laquelle j’ai d’abord testé l’expérience Común de manière approfondie avec des avocats, des CEO, des entrepreneurs : des personnes dont on attend une attitude très rationnelle. Je voulais savoir comment associer mes connaissances spirituelles à leur esprit cartésien. Et ça s’est étonnamment bien passé. Beaucoup de gens prennent conscience qu’ils en ont assez du métro-boulot-dodo, qu’ils ne veulent pas d’une vie cadenassée, mais ils ignorent comment s’en libérer. Je vois Común comme un intermédiaire entre l’ancien mode de pensée et le nouveau. Les gens réservent leurs vacances sur la base d’un intérieur design, d’un cadre magnifique ou d’avis positifs. Chez moi, tous ces éléments sont réunis, mais nous allons aussi approfondir les choses et sortir de notre zone de confort. Sans pression ni obligation : les hôtes sont invités à faire un bout de chemin avec moi, en participant à des séances de yoga, en s’essayant à la danse extatique ou encore en faisant une randonnée méditative. S’ils préfèrent s’allonger au bord de la piscine, ça me va. Ils peuvent goûter d’une manière confortable à un style de vie différent et en font ce qu’ils veulent par la suite. Je ne veux pas proposer une retraite toute tracée avec un programme bien défini, mais offrir à chacun la liberté d’essayer quelque chose de nouveau. C’est pourquoi tous les outils sont mis à la disposition des hôtes pour laisser s’exprimer l’enfant qui est en eux, que ce soit via un chevalet ou une guitare."
The Sybarite Flamingo
Ce lien opportun avec le monde des affaires n’a pas échappé à la travel designer Stephanie Cobbaert, qui est responsable de The Sybarite Flamingo. Elle organise depuis plusieurs années des incentives pour les entreprises, mais a récemment reçu un nouveau type de demande. "Les chefs d’entreprise veulent en finir avec les team buildings festifs où tout le monde boit de l’alcool en répétant à l’envi que c’est comme ça qu’on apprend à mieux se connaître. Sans parler de l’atmosphère gênante le lendemain. On me demande de plus en plus souvent des expériences uniques offrant une valeur ajoutée, voire de retraites d’entreprise sans alcool. Ennuyeux ? Au contraire : motocross et glamping dans le désert d’Oman, balade en voiture ancienne à Marseille, randonnée à destination d’une plage cachée à Majorque, pique-nique de luxe sur un bateau de pêche, concert et initiation à un instrument de musique, lunchs sains et savoureux, dîners enrichissants. Ces activités stimulent la créativité et permettent d’apprendre à se connaître d’une autre façon, sans se cacher derrière des divertissements bruyants et alcoolisés. Force est de constater que les entreprises en ont vraiment besoin, car elles ont atteint les limites de l’offre classique. Il en va de même pour les retraites que j’organise pour les mamans : le but est d’extraire les jeunes mères de l’agitation du quotidien pour renforcer le lien avec leur enfant, et de leur permettre d’échanger leurs expériences avec d’autres femmes dans la même situation. Au programme : détente au bord de la piscine, initiation aux massages du nourrisson, atelier sur l’alimentation saine des bébés, et séances de yoga pour les grands et les petits. Elles en gardent des rituels subtils afin de sortir du train-train et de lutter contre le stress une fois rentrées chez elles. C’est là toute la magie d’une retraite, quelle qu’elle soit : le temps s’arrête un instant, on interrompt sa course folle et on apprend à être maître de sa propre vie, que ce soit sur une planche de surf, un pinceau à la main ou armé d’un bon business plan." Jamais une retraite n’a fait autant de bien.