Voyages

4 palaces qui se sont récemment offert un lifting pur luxe dans le monde

Intimistes, immersives, incarnées… Ces quatre hôtels emblématiques ont revu les codes de l’hospitalité pour offrir des lieux de vie où l’humain est roi et l’expérience, plus singulière encore.
resort hotel building

La Mamounia à Marrakech

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© La Mamounia
© Alan Keohane
© Alan Keohane
Pierre Jochem, Directeur Général de La Mamounia © La Mamounia
L'Œunothèque © Alan Keohane
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L'Asiatique Par Jean Georges © La Mamounia
L'Asiatique Par Jean Georges © La Mamounia

Les grands de ce monde ont foulé les épaisses moquettes de son lobby, dormi dans le lit à baldaquin d’une de ses six Suites d’Exception, bu un Negroni dans son bar caché Le Churchill, arpenté ses jardins centenaires les soirs de pleine lune... Alors quand on demande à Pierre Jauchem, sacré Meilleur Directeur Général d'Hôtel Indépendant au Monde, ce qui fait de la Mamounia un lieu hors du commun, il n’hésite pas une seconde : "C'est un hôtel qui a une âme, une élégance naturelle. Ses murs ont connu et connaissent les plus grands de ce monde. Il y a toujours "quelqu'un" à La Mamounia. Et puis, c'est le seul palace qui porte un prénom féminin.

Célébrissime rendez-vous du Gotha, élu meilleur hôtel du monde et meilleur hôtel hôtel d’Afrique par le Conde Nast Traveler Reader’s Choice Awards 2021, ce palace, cœur battant de Marrakech, est donc aussi l'un des plus célèbres. Un mythe, on dirait même, qui aujourd'hui (re)vit, plus glamour que jamais avec une refonte complète de ses espaces communs sous l’impulsion de Patrick Jouin et Sanjit Manku – duo créatif de l’agence de design d’espace Jouin Manku –, qui confiaient le jour de la réouverture que ce projet avait été "un cadeau". Leur défi ? Apporter une nouvelle énergie à cette grande dame en respectant le charme et l’histoire des lieux. Avec délicatesse, ils ont réussi à enrichir l’artisanat marocain de savoir-faire locaux, italiens, français et espagnols. De la nouvelle allée Majorelle créée dans les jardins au lobby en passant par les restaurants de l’hôtel, le tandem a su mettre en valeur l’hospitalité et le raffinement local. "Plus que jamais, ce qu’on veut créer à La Mamounia c’est de l’émotion, de l’attachement, fidéliser le client grâce aux expériences uniques et personnalisées et aux détails qui font toute la différence", confie Lamia El Ghorfi, directrice de la communication de l’institution marrakchie. Pour preuve, le tout nouveau restaurant asiatique dirigé par le chef triplement étoilé Jean-Georges Vongerichten, mêle un décor typiquement marocain avec des touches plus contemporaines tels que des fauteuils en laque noire, des murs tendus de tissu et des lanternes dessinées sur mesure. Ici, le menu s’inspire de la gastronomie thaïlandaise et japonaise pour proposer des plats twistés avec les ingrédients et épices du pays. Le chef y travaille les citrus, les poissons locaux comme le Saint-Pierre ou le bar mais aussi les sushis et les sashimis frais – il se chuchote même que les CrispySushis seraient le plat préféré du génie de la pâtisserie Pierre Hermé. Un habitué des lieux puisque ce dernier a été nommé directeur artistique et culinaire du Menzeh (pavillon aux allures de Riad caché dans les jardins du Palace) et du Salon de Thé au coeur même du bâtiment principal. À la carte de ces deux lieux singuliers, des pépites sucrées-salées comme une corne de Gazelle à l’amlou (une préparation culinaire berbère à base d’huile d’argan, amandes et cacahuètes) créée spécialement pour l’endroit. Autre spot exclusif, L’Italien par Jean-Georges - en lieu et place de l’ancien restaurant français -, propose dans un cadre de trattoria gorgée de soleil et de références transalpines, des spécialités italiennes dont de merveilleuses pizzas à la pâte fine et croustillante. Le palace se dote aussi d’un cinéma privé aux assisses moelleuses pour se replonger dans l’ambiance de l’homme qui en savait trop que Hitchcock a tourné sur les lieux. Pensé comme un espace feutré et intimiste à l’image du wagon-restaurant de l’Orient Express (clin d’œil au propriétaire majoritaire de l’hôtel qui n’est autre que l'Office national des chemins de fer marocain), on y accède en passant par le bar Le Churchill, repaire par excellence des habitués, entièrement redécoré par Jouin Manku lui aussi. On y sirote une coupe de champagne accompagnée d’une assiette de caviar de la maison Kaviari.

Aujourd’hui, le mythique palace accueille ses invités dans des suites, mais également des riads privés à l’abris des regards. Et pour les soirées très spéciales, la table de L’Oenothèque (cachée quelques mètres en dessous du niveau de la piscine) peut être privatisée (pour 12 convives maximum). L’occasion de vivre une expérience gastronomique unique avec au programme un menu dégustation sur mesure accompagné d’une sélection de grands crus, le tout dans l’intimité d’une salle à manger privée où chaque détail à été pensé pour rendre le moment inoubliable.

mamounia.com

Le Lutetia à Paris

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Suite Isabelle Huppert © A. Cromback
Suite Isabelle Huppert © A. Cromback
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Après quatre ans de rénovation, c’est un Lutetia revu et corrigé par l’architecte star Jean-Michel Wilmotte, avec 184 chambres et suites, une piscine de 17 mètres de long et un spa de 700 m2 qui a réouvert ses portes en 2018 dans le 6e arrondissement de Paris. Construit en 1910 par la famille Boucicaut – fondatrice du premier grand magasin de la capitale française, Le Bon Marché –, l’hôtel entre dans l’histoire pendant la seconde guerre mondiale. Après avoir abrité des officiers allemands, il accueille les rescapés des camps à la Libération.

Aujourd’hui, le lieu (entré en 2010 dans le giron de The Set Hotels, du groupe israélien Alrov) a retrouvé son faste. Sur sa façade classée, on peut voir ainsi réapparaître la vigne sculptée dans la pierre, une gracieuse marquise reproduite à l’identique et les sept lettres de l’enseigne qui brillent dans la nuit. Les reliques du temps d’avant mariés à quelques nouveautés comme la piscine recouverte de mosaïques nichée quelques mètres sous terre tandis qu’au plafond du bar Joséphine à l’atmosphère jazzy, une fresque d’Adrien Karbowsky (1855-1945), découverte sous six couches de peinture, déploie ses scènes champêtres dans un style Art nouveau.

Dans les chambres aussi, le luxe se déploie jusque dans les détails : le mobilier recouvert de cuir est signé Poltrona Frau, les baignoires et lavabos ont été creusés dans un monolithe de marbre, les appliques sont en verre de Murano et les coussins en jacquard Hermès inspirés des pavages parisiens… D’ailleurs, si nous devions n’en réserver qu’une (de chambre), ce serait la 623, la Suite Parisienne Isabelle Huppert, au sixième étage. Dans ses 70 mètres carrés feutrés, on déambule entre scénario de films, robe de soirée Yves Saint Laurent et livres de photos à l’effigie de la célèbre actrice française - qui a eu plus que son mot à dire sur la déco du lieu qui porte son nom.

Côté gastronomie, dans ce Palace parisien qui a vu et voit encore passer écrivains, musiciens, acteurs et cinéastes, le chef Patrick Charvet modernise la carte de sa Brasserie à l’angle du boulevard Raspail et de la rue de Sèvres, avec son plat signature pour le moins surprenant : un bel homard bleu de Bretagne (quand la criée le permet bien sûr !), délicatement poché dans une nage aromatique secrète, puis doré avec une noix de beurre, flambé au cognac et délicatement arrosé d’une bisque maison. Le tout servi avec des frites fines et croustillantes… Une table d’aujourd’hui désacralisée, expressive, tout à la fois chic et vivante où manger avec les doigts est un luxe permis et même encouragé ! Et à la différence de dormir dans les draps d’Isabelle, ce kiffe-là est à la portée de chacun.e.

hotellutetia.com

La Réserve à Ramatuelle

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Lounge panoramique
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Restaurant La Voile
La Réserve à La Plage © Grégoire Gardette
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Quand on découvre La Réserve Ramatuelle - propriété de Michel Reybier comme les hôtels La Réserve à Paris, Genève ou Zurich -, on a du mal à croire que ce palace ne compte "que" vingt-sept chambres et suites tant l’espace est vaste. En tournant résolument le dos à Saint-Tropez, La Réserve semble embrasser la Méditerranée et le grand air du large.

Sur cette colline plantée de pins, de cyprès et d’oliviers, l’architecte Jean-Michel Wilmotte (encore lui !) a imaginé un vaisseau contemporain délicatement posé en surplomb de la mer. S’y ajoutent quatorze villas ultra chics de minimum 250 m2  avec jardin privatif, cachées les unes des autres par une végétation luxuriante. Chacune a sa propre piscine privée, une vue sur la mer et des espaces de réception décorés par les plus grandes marque italiennes du design comme B&B Italia ou encore Poltrona Frau. Un concept "comme à la maison" avec l’option all inclusive qui a l’avantage de combiner le prestige de l’enseigne La Réserve et tous les services de luxe privée dont on peut rêver : la mise à disposition d’un.e concierge et d’un Butler pour répondre à tous les caprices, d’un.e thérapeute pour des massages et soins quotidiens au bord de la piscine, d’un chef qui concocte midi et soir des petits plats avec les produits du marché, d’un chauffeur, d’une voiturette de golf pour se balader sur le domaine, sans oublier l’accès aux tables étoilées et au spa du Palace, implantés à l’autre bout du jardin ou presque. Au luxe de l’exil volontaire à deux pas de la foule tropézienne, La Réserve ajoute des atouts bien-être unique avec la "Mind and Body Nescens Retreat", une cure issue des dernières avancées dans le domaine de la santé, de la forme et de l’esthétique pour déconnecter et retrouver l’équilibre. Entre les séances de yoga sur mesure, Pilates, stretching, marche en pleine nature et lâcher-prise, ce programme de remise en forme passe aussi par des massages déstressants et des soins cosméceutiques visage qui agissent comme une cure de jouvence naturelle. Loin des excès et des nuits folles, c’est la garantie de rentrer reposé. Surtout que le chef, Eric Canino (ancien chef de Michel Guérard à Gréoux-les-Bains), joue lui aussi la partition de la cuisine qui fait du bien, grâce, notamment, à sa cuisine qui fait la part belle aux poissons, à l’huile d’olive, aux fruits, légumes et herbes aromatiques de son potager. Inventive avec notamment son menu "tout légumes", de l’entrée au dessert, La Voile mérite largement ses deux étoiles Michelin. Loin du bling, ici, le luxe est synonyme d’intimité et d’exclusivité.

lareserve-ramatuelle.com

El Palace à Barcelone

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Art Suite
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Situé dans l'épicentre de Barcelone, à quelques pas du célèbre et exclusif Paseo de Gracia, du centre historique et des emblématiques Ramblas, l’ancien Ritz, icône de la capitale catalane depuis maintenant plus de 100 ans, peut se targuer d’être le garant d’un riche héritage, mêlant élégance intemporelle et modernité à un service impeccable. Chaque visite ici crée l’évènement ! Il y a l’historicité des lieux d’abord, la beauté des ornements et des dorures, la grâce des fers forgés, les papiers peints anciens, les escaliers princiers… Le glamour ensuite, avec ses tapis rouges, ses services haut de gamme de jour comme de nuit, ses concierges cinq étoiles qui décrochent une réservation dans n’importe quel endroit à la mode et ses célébrités qui rentrent et qui sortent par des portes dérobées… Car dès son ouverture en 1919, celui qui a été rebaptisé El Palace Barcelona en 2005 s’est imposé comme the place to be pour les bals, défilés de mode, concerts, afternoon tea ou expositions artistiques en vogue. Les murs de ce palace ont ainsi été les témoins de moments de vie importants pour de nombreux artistes comme Ella Fitzgerald et Pablo Picasso ou encore Joséphine Baker et Salvador Dalí, qui ont tous une "Art Suite" à leur nom dans l’établissement.

Le luxe et l'élégance sont les principales caractéristiques de cet hôtel mais aussi les raisons pour lesquelles il reste dans la mémoire de tous ceux qui y ont séjourné. En 2021, après une ambitieuse réforme générale, une méticuleuse restauration des tapis faits à la main, des meubles d'époques, des lampes anciennes et des rideaux d’origine, l'une des œuvres les plus remarquables de cette rénovation a été la création du Rooftop Garden, une terrasse sur le toit - idéal pour profiter du soleil hivernal de Barcelone - comprenant un restaurant, une piscine avec transats et un cinéma en plein air. Créée par Antoni Falcón, cette magnifique terrasse perchée est devenue le QG des locaux et un espace romantique de 1 500 m2 avec plus de cinquante espèces végétales, fontaines, pergolas et piscine, inspirée de la Barcelone des Roaring Twenties et de ses magnifiques jardins.

Loin d’être figé, ce Palace propose constamment de nouvelles idées pour offrir aux clients et à la ville des expériences inédites et surprenantes. Car comme aime le répéter le nouveau directeur général de l’hôtel Friedrich von Schönburg: "Il se passe toujours quelque chose à l'hôtel El Palace Barcelone". Dernier happening en date : la rénovation du Grand Hall qui a retrouvé son âme d’antan et où l’architecture d’origine se marie harmonieusement avec un design plus contemporain. Centre névralgique de l’hôtel, on y découvre une galerie d’art évolutive mettant à l’honneur à la fois des artistes reconnus et des talents émergents. Entre les différentes programmations et évènements, les clients de l’hôtel peuvent y savourer un délicieux afternoon tea à l’anglaise, le tout préparé par Miguel Costa, le Chef Pâtissier. Un lieu de vie multi-fonctions où dormir dans des draps de soie face à un écran plat n’est plus le principal attrait… Ici, on réserve une suite pour voir et être vu mais aussi et surtout pour vivre un moment hors du temps.

hotelpalacebarcelona.com

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