Victoria’s Secret est-elle officiellement devenue une marque ringarde ?
Après avoir arrêté ses collections swimwear pendant trois ans, Victoria’s Secret vient de signer le retour de sa ligne de maillots de bain, un come-back sur la scène mode attendu depuis longtemps. Problème : la collection n’offre que des tailles allant du XS au XL (alors que celles de ses sous-vêtements sont bien plus variées), manquant le coche de l’inclusion, tandis que les prix oscillent entre 32 et 80 dollars (environ 29 et 70 euros), soit des montant jugés trop élevés pour le géant américain de la lingerie.
Quelques jours plus tôt, la marque nommait "anges" les tops Barbara Palvin et Alexina Graham, faisant une nouvelle fois preuve d’un manque de diversité évident. Toutes deux sont ultra minces et… blanches.
Une marque discriminante ?
En décembre dernier, Victoria's Secret avait déjà été pointée du doigt, alors qu’elle présentait son défilé annuel, l’un des moments mode les plus attendus de l’année, autant pour le public que les mannequins, pour qui un tel show représente une consécration. Alors que le défilé avait été enregistré à New York, mais pas encore diffusé à la télévision américaine, Ed Razek, ancien directeur marketing de Victoria’s Secret, avait créé la polémique. En cause ? D’anciens propos discriminants, grossophobes et transphobes, ayant ressurgi dans la presse. Interrogé par l’édition américaine du magazine Vogue en 2018, l’homme avait ainsi défendu le manque de diversité dont faisait preuve le show, argumentant qu’il s’agissait d’une sorte de "fantasme" : "Non, je ne pense pas que nous devrions (engager des mannequins trans, ndlr). Eh bien, pourquoi pas ? Parce que le spectacle est un fantasme. C’est un événement spécial de 42 minutes. C’est ce que c’est. C’est le seul du genre au monde." Quant aux mannequins plus size, ils n’avaient tout simplement pas été envisagés : "Une partie importante qui se passe dans le défilé, est que les filles sont toujours très en forme. On ne leur dit pas de l’être. Elles rivalisent entre elles et travaillent dur. Elles ne devraient pas avoir à s’excuser pour cela", avait-il répondu.
Des propos discriminants qui n’ont pas tardé à déclencher une vague de critiques sur les réseaux sociaux, alors que quelques mois plus tôt, Rihanna faisait le buzz en présentant son show de lingerie Savage x Fenty lors de la Fashion Week de New York, faisant défiler des mannequins blancs, noirs, gros, minces et même… enceintes.
Depuis, Ed Razek a été écarté de la société, tandis que sa PDG, Jan Singer, a démissionné. Le tout, alors que la marque faisait face à une conjoncture difficile, pâtissant ces dernières années d’un ralentissement de ses ventes, en repli de 8% en 2017.
Une vision dépassée du monde ?