Chez Valentino, la haute couture atteint des sommets
L'atmosphère
À chaque passage, un souffle. Un cri d'extase. Des bravi même, quand Lauren Hutton déboule en robe de sablé vert intense dans le jardin d'hiver de l'Hôtel Salomon de Rothschild. La haute couture de Pierpaolo Piccioli chez Valentino inspire à la mode des élans spontanés ; elle fait l'effet, instinctif, d'une musique de génie composée par un Puccini ou un Verdi.
La silhouette
Partant du postulat, picassoien, qu'un "tableau ne vit que par celui qui le regarde", Pierpaolo Piccioli donne matière à rêver. Qui verra dans les coiffes à pompons des chapeaux traditionnels akhas ; qui, dans les robes, combinaisons et capes festonnées du final, un granny square british, une cotte de maille ; qui, encore, des estampes japonaises dans certaines impressions color block... Ce réseau de "synesthésies" - pour les Baudelairiens - complète l'idéal d'une mode physiocrate, recouvrant depuis trois saisons les formes, les matières et les couleurs de la nature. Pour preuve ? Les ruchés organiques... sur violet "à la David Bowie", portés par Adut Akech.
Le clin d'œil
Chaque création porte non pas le nom d'une fleur, comme il y a six mois, mais des artisans qui lui ont donné corps ; "ces gens qui ont travaillé des heures, des jours, des mois à cette réalisation", écrit ainsi Pierpaolo Piccioli. L'Italien, qui viendra d'ailleurs saluer en compagnie de ses premières d'ateliers et "petites mains", souligne ici l'importance de l'individualité dans la quête de l'altérité.