Mode

Qui est Sander Bos, le créateur belge arrivé en finale de "Making The Cut" ?

Avec au casting de son jury, des grands noms de la mode comme Naomi Campbell, Carine Roitfeld ou encore Joseph Altuzarra aux côtés d’Heidi Klum et Tim Gunn, le duo phare à la présentation, "Making The Cut" était annoncé comme le reality-show mode le plus attendu de 2020. Parmi les candidats emblématiques à s’être démarqués ? Sander Bos, créateur belge arrivé en final de l’émission. Qui est-il, comment a-t-il vécu l'émission et où en est sa carrière aujourd’hui… Il s’est prêté au jeu de l’interview.
clothing apparel person human sleeve sitting

"Je pense que c’est un très bon designer, on va entendre parler de Sander." C’est ainsi que Naomi Campell parle de Sander Bos, créateur belge diplômé de l’Académie d’Anvers au casting de Making The Cut, l’émission mode développée par Amazon Prime. En mars dernier, le concours qualifié comme l’un des plus attendus de l’année 2020, arrivait sur la plateforme concurrente de Netflix. Le principe ? 12 créateurs venus du monde entier s'affrontent à coup de créations pour remporter 1 million de dollars et la chance de voir sa collection vendue sur Amazon Fashion. Et si l’émission était tant attendue, c’était surtout pour son jury, composé de grands noms du milieu : Naomi Campbell, Carine Roitfeld, Joseph Altuzarra, Nicole Richie et Chiara Ferragni aux côtés d’Heidi Klum et Tim Gunn, le duo phare à la présentation, qui avait officié à l’époque sur l’émission Project Runway.

amazon.jpg
© Amazon Prime

Cinq semaines après son lancement, on sait désormais qui a décroché le million de dollars à la clé (attention, des spoilers se trouvent dans cet article), ainsi qu’un contrat avec la plateforme américaine. Et s’il ne s’agit pas du candidat belge, ce dernier s’est pourtant hissé parmi le top 3 des créateurs restants, et est arrivé en final du show. Après s’être démarqué tout au long des épreuves, autant par ses créations exceptionnelles, qui n’ont laissé personne indifférent, mais aussi par sa personnalité enjouée, il revient pour L’Officiel Belgique sur son parcours et se confie sur ce que lui réserve l'avenir. 

amazon (2).jpg
© Amazon Prime

Savez-vous pourquoi les juges vous ont arrêté à la dernière étape de la finale ?

Honnêtement, je ne pense pas que je saurai un jour pourquoi. Si je me base sur leurs commentaires, c’était parce que je n’avais pas créé assez d’accessoires dans mon pop-up store (la finale était composée de deux étapes, la première étant de créer un pop-up store, ndlr). Si je me base sur mon ressenti, je pense que c’est car mon concept pour Miss Bos, avec l'atelier sur-mesure au sein même du shop, est quelque chose qu’on peut difficilement appliquer à du shopping online.

 

La pièce qui s’est la plus vendue dans votre pop-up store ?

Les pièces les plus populaires étaient celles avec les imprimés dégradés. La robe courte avec un col orné de strass s’est le plus vendu. Ensuite, c’était les chemises boutonnées.

 

Le juge le plus sympa ?

J’ai personnellement beaucoup apprécié Naomi Campbell et Carine Roitfeld, elles étaient très honnêtes, et très justes dans leurs critiques. L’honnêteté et l’ouverture sont des qualités que j’aime chez les gens. Et Naomi nous donnait des bonbons entres les prises, donc elle a gagné mon cœur.

DayNight1_Anne-SophieMarkus.jpg
© Anne-Sophie Markus

L’adversaire que vous admirez le plus ?

Rinat Brodach. On est vraiment sur la même longueur d’onde. En ce qui concerne le design, je la trouve la plus unique et la plus avant-gardiste par rapport aux twists qu’elle apporte dans la conception. C’est quelque chose que je n’avais jamais vu avant. Elle a une identité visuelle très forte, et cela se reflète dans la coupe de ses vêtements.

 

Que pensez-vous du fait que Jonny ait gagné ?

Pour "Making The Cut", Jonny était le candidat parfait. En ce qui concerne la conception, il s'adapte parfaitement au client et à la marque Amazon.

 

Où en est votre marque aujourd’hui ? C’est définitivement fini les burgers ?

Les burgers ne me servent plus qu’à manger désormais (rire). Grâce au lancement de "Miss Bos" et de la boutique en ligne, la marque a pu se développer. La ligne aide à faire entrer la marque Sander Bos directement dans la rue et dans le monde réel, ce qui m'a permis de consacrer mon temps à 100% à la marque. Ce dont je suis extrêmement reconnaissant.

Diana dimueni 2.jpg
Diana Dimueni 3.jpg
© Diana Dimbueni

Quelle est la prochaine étape ? L’émission vous a-t-elle permis d’obtenir de nouvelles opportunités ?

La première étape serait de survivre au Covid-19, la deuxième serait de continuer à développer la marque. La poursuite et l'extension de la ligne Sander Bos et Miss Bos vont être cruciales. À côté de cela, j'ai une exposition à venir au Kunsthuis Borgloon, qui s'intitule "L'art est dans l'œil du spectateur." L'exposition se concentrera sur la mode et l'art, et sur la façon dont nous les percevons. La plus grande opportunité pour moi a été de bénéficier de visibilité, mais il y a des choses sympas qui se préparent.

 

Comment vos études à l’Académie d’Anvers vous ont-elles aidé dans les différentes épreuves ?

Ma forte identité visuelle et ma créativité sans fin sont des attributs que j'avais appris à l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers. Tout au long du concours, cela m'a aidé à me démarquer auprès des juges et des spectateurs. Je pense que la chose la plus importante que j'ai apprise à l'école était de créer ma propre identité créative.

 

L’épreuve que vous avez préférée ?

Mon défilé préféré serait celui de l'épisode 5, l’épreuve du streetwear. Et nous le savons tous, je n'ai pas fait de streetwear (rire). Mais en y repensant, j'aime toujours ces looks et vous pouvez clairement voir l'inspiration Harajuku que j'ai choisie. Et cela m'a poussé à me tourner vers des vêtements plus accessibles pour le reste de la compétition.

Diana Dimueni.jpg
© Diana Dimbueni

Avez-vous encore des nouvelles des autres candidats ou des juges ?

Oui avec les candidats, nous parlons presque quotidiennement, pas tellement avec les juges, mais ils nous montrent leur soutien.

 

Que feriez-vous différemment si vous deviez refaire l’émission ?

Je ne ferais rien de différent, je suis heureux d’avoir défendu mes convictions. Je me suis bien battu, mes créations parlent d’elles-mêmes et sont là pour le monde entier.

 

L’émission vous a-t-elle changé ?

Oui complètement. Vous pouvez voir mon évolution sur chaque défilé, quand j'essaye de comprendre comment fabriquer des vêtements accessibles. Je suis entré dans cette aventure en tant qu'artiste et je suis parti en tant que créateur de mode.

Louis Kerckhof 1.jpg
Louis Kerckhof 4.jpg
© Louis Kerckhof

Le créateur qui vous inspire le plus ?

La mode belge a toujours été une grande inspiration, mais j'adore aussi Versace, Martin Margiela et Alexander McQueen. Ces trois-là représentent pour moi un équilibre parfait entre l'art et l'accessibilité.

 

Ce qui vous a donné envie de faire de la mode ?

Je faisais des études d’arts dans mon lycée à Hasselt, Pikoh. En dernière année, je me tenais dans mon espace d'exposition pour mon diplôme et je me suis dit que j'aimerais que mes œuvres d’art puissent se lever et sortir de la salle. La mode était la seule forme d'art qui faisait ça selon moi. Les beaux-arts seront toujours ma passion, mais la mode a permis à mon travail de prendre vie.

 

http://sanderbos.be/

Recommandé pour vous