MaisonÉlise : pourquoi il faut connaître ce label belge centré sur le sur-mesure ?
Élise a lancé sa propre marque il y a moins d'un an, mais s’exprime en tant que styliste depuis une décennie. Ancienne étudiante de la Cambre, elle a travaillé à Londres pour de nombreux noms établis tels que Todd Lynn, Victoria Beckham, Roland Mouret et Caroline Castigliano. Une période dont elle a gardé de merveilleux souvenirs, ainsi que pas mal de frustrations et une énorme collection de tissu. "C’est hallucinant de voir la quantité de tissu de qualité qui est écartée, jetée ou enfouie dans des archives poussiéreuses. Du gaspillage pur et dur, si vous voulez mon avis." Elle a alors décidé de stocker les rouleaux dans son petit appartement et lorsqu'elle est revenue en Belgique il y a un an, ceux-ci ont également fait le voyage en Eurostar. Aujourd’hui, elle travaille à mi-temps comme styliste pour le concept store bruxellois Stijl – "l’endroit idéal pour refaire connaissance avec la clientèle belge" – et à mi-temps pour MaisonÉlise, une aventure qui a démarré pour le plaisir. "De retour à Bruxelles, je n'avais qu'une seule envie : me reposer. Mon travail chez Stijl me suffisait et me laissait le temps de m’amuser dans mon atelier. Je suis dingue de volume et de la façon dont la matière peut prendre vie. Je me suis fait un haut avec des manches bouffantes à partir de tissu de récup. Il a été très bien accueilli, et les gens m’ont demandé s'ils pouvaient en avoir un. Ensuite, le bouche à oreille a fait son travail et le reste fait désormais partie de l'histoire."
Aujourd'hui, MaisonÉlise est une maison de mode microscopiquement cool : des tops avec un twist, fabriqués à partir de chutes de tissu, peuvent être commandés directement auprès d'Élise par message privé sur Instagram. Il lui faut environ deux heures pour fabriquer une pièce et elle prend place derrière sa machine à coudre deux jours par semaine. Ajoutez à cela le temps passé à chercher les tissus – "il n'est pas rare de me voir fouiller dans un montagne de vieux tee-shirts aux Petits Riens" –, et vous comprendrez pourquoi ses créations couture en organza, brocart et jacquard sont en édition limitée. Il ne reste pas grand-chose des tissus de sa collection et le nombre de commandes augmente, mais Élise reste fidèle à ses principes : pas de boutique en ligne, pas de grandes quantités et surtout pas d'impression. "Je ne m'impose rien, chaque commande m’apporte énormément de plaisir, et je veux que ce sentiment dure. Je dépends des chutes de tissu que je trouve et ne peux donc pas travailler à l’avance. Mon seul projet réside dans la collection à proprement parler : j'aimerais y ajouter un ou deux modèles, en jouant avec un autre type de manche peut-être. Il est important de suivre le courant, mais je tiens vraiment à ce que la qualité soit au rendez-vous. C'est tout, je fais ce que j'ai envie de faire et tant que cela fonctionne, je continue." MaisonÉlise est associée à la vague de labels de vêtements sur-mesure qui proposent des pièces de couture durables sur les réseaux sociaux à un prix démocratique, sans intermédiaire et sans gaspillage. "Un soulagement par rapport à mes emplois précédents, où le rythme de travail était particulièrement soutenu. D'ailleurs, je remarque dans le monde de la mode traditionnelle beaucoup de bienveillance et l'envie d'adopter une approche plus humaine, mais la plupart des labels sont déjà trop avancés pour se réinventer, ils ne sont tout simplement plus libres." La liberté donc, un privilège qui prend aujourd’hui la forme d’une paire de fabuleuses manches bouffantes.