L’interview "good vibes" de Léna Mahfouf
Elle manie l’art de l’entertainment, comme personne ! Depuis 3 ans, Léna Situations bouscule les codes de l’influencing avec ses vidéos YouTube, pleines de peps qui captivent près de 2 millions d’abonnés. Exit la fake life des influenceuses et bonjour à la real life de madame Mahfouf. Au programme, du contenu mode et lifestyle, mais surtout des vlogs axés sur sa vie (sans filtre) son quotidien, ses situations. Et pour l’entourer, elle peut compter sur ses amis fidèles, sa dream team parmi laquelle le chanteur Bilal Hassani, le youtubeur McFly et de son boyfriend Seb la Frite.
En septembre 2020, elle révolutionne même le monde de l’édition avec son premier livre, "Toujours Plus". Écoulé à des milliers d’exemplaires, l’ouvrage dans lequel elle distille des tips bienveillants axés sur le développement personnel, s’est hissé en quelques jours au top des meilleures ventes. La même année, la jeune femme reçoit pour la seconde fois le prix de l’influenceuse pop culture aux E! People’s Choice Awards. Rien que ça. Le positif attirant le positif (elle en a fait sa devise), 2021 sourit également à cette autodidacte au charisme fou. Elle rejoint la team Adidas pour représenter la marque et Bulgari l’a choisie comme ambassadrice. Pas étonnant donc que "Forbes" la classe cette année parmi les trente personnes les plus influentes de moins de 30 ans. Rencontre.
Propos recueillis par Rita Houfani
Quel est ton "mood booster" du moment ?
J’ai des goûts plutôt "vintage", je découvre les chansons vraiment 10 ans après. Celle que j’adore, quel que soit le moment, c’est "Ain’t No Mountain High Enough" de Marvin Gaye que j’écoute vraiment tout le temps. Et en mode nouveauté, je dirais "Fever" de Angèle et Dua Lipa.
Quels sont tes tips pour rester positive au quotidien ?
La première chose c’est d’être conscient que dans la vie, il y a des difficultés. Je pense que le faux développement personnel est surtout basé sur "si tu penses positivement tout sera très positif". En fait, quand je parle dans mon livre du + = + , j’explique qu’il faut être conscient de la vraie vie et réaliser que parfois il y a des embûches, des soucis, des obstacles. Le plus important c’est d’être prêt psychologiquement pour se dire "je vais réussir à franchir cette étape de façon positive". Le second conseil, c’est de savoir s’entourer, pas forcément beaucoup, mais bien.
Que penses-tu des médias et des informations anxiogènes actuelles ?
Je pense qu’ils sont nécessaires pour apporter de l’information, mais je ne pense pas qu’il soit utile de regarder tout ce qu’il se passe 24h/24, parce que c’est là où ça devient vraiment anxiogène. Ce qui est anxiogène, je pense, c’est de ne pas savoir ce que l’on va faire la semaine prochaine.
Quel regard portes-tu sur les personnes négatives sur les réseaux sociaux ?
Je connais bien les haters, ceux de la vraie vie, qui étaient au collège, au lycée et puis ceux sur les réseaux sociaux. Ils font parti de la vie. Pour moi, ils sont là pour nous rappeler qu’il faut apprécier les personnes qui nous veulent du bien, capables de nous apporter des choses agréables. Après, c’est sûr que l’écran, l’anonymat, ajoute toujours une certaine distance. Au début, j’y accordais beaucoup d’importance, et puis maintenant, plus le temps passe, plus on s’y fait. Aujourd’hui, je n’ai pas envie de donner autant d’énergie, je préfère la donner aux personnes positives.
Selon toi, comment être bien dans sa peau et surtout dans ses baskets avec style ?
C’est un véritable travail sur le long terme ! La confiance personnelle, c’est quelque chose qui se développe sur plusieurs années, qui prend du temps. C’est un travail qui n’arrête jamais vraiment, tant que l’on est vivant. Par contre, c’est quelque chose qui est très facile à détruire, à anéantir en l’espace d’un instant. Selon moi, la confiance personnelle, c’est ce qui rend la personne belle, joyeuse… C’est agréable d’être avec des gens qui sont à l’aise dans leurs baskets. Je pense qu’avoir du style signifie porter les choses avec confiance. Porter ce qu’il te plaît parce que ça te plaît et non parce qu'on te l’a imposé.
En tant que féministe, comment appréhender de manière positive les remarques parfois sexistes de certaines personnes ?
J’ai récemment rencontré l’académicien Amin Maalouf. Je lui ai confié que je trouvais cela absurde que ce mot existe. Pour moi le terme "féministe" est une évidence. Ce n’est pas réservé à une certaine population, l’égalité doit être la base de l’humanité. Il a ri et m’a répondu qu’il en toucherait un mot à l’Académie française; en souriant bien évidement. On m’a rapidement attribué le terme de féministe sans même que je le sache, uniquement parce que j’étais pour l’égalité homme-femme. Ce n’était pas une réflexion mais plus une attitude. Je pense que ce débat ne concerne pas seulement les femmes mais les hommes aussi. Pour moi, il faut pouvoir être libre de ses choix sans que personne ne vienne imposer son état d’esprit, son mode de vie, ses croyances, ses valeurs ou quoi que ce soit à quelqu’un.
Que penses-tu du mouvement body positive ?
Il est plus que nécessaire. On ne se rend pas forcément compte que pendant des années, les médias, et l’industrie du cinéma ont été majoritairement contrôlés par des hommes. Le fait est que l’on a imposé des sortes de corps, de beautés idéales. Et ces idéaux, ont complexé énormément de personnes. Aujourd’hui, il y a beaucoup de personnes qui arrivent à montrer que l’on peut être beau sans rentrer dans ces diktats de la mode. Les réseaux sociaux sont les seuls endroits et le seul média qui n’est pas contrôlé par une personne en particulier. Ce mouvement a commencé sur les réseaux sociaux et maintenant on le voit dans des couvertures de magazines ou dans des défilés. Que ce soit le body positivisme, l’acceptation de la sexualité des gens ou l’acceptation de leur différence, je pense que ce sont des sujets importants. Il faut continuer à les mettre en avant et en lumière.
Selon toi cette année, quelle maison de haute couture a célébré l’optimisme à travers ses collections ?
Je pense que proposer des défilés digitaux est très optimiste de la part de toutes les maisons. Ils se sont tous mis d’accord et ont tous à leur façon et selon les codes de la maison célébré l’optimisme en continuant de créer. Typiquement, chez Balmain, Olivier Rousteing a imaginé des robes du soir sublimes… sans chaussures. Car aujourd’hui qui en porte encore pour sortir ? (Rires).
Comment peut-on rendre le monde meilleur en 2021 ?
En restant très solidaires, dans un moment où on se sent tous seuls, isolés. Réussir à garder le contact parce que le plus difficile, c’est vraiment de se retrouver seul.
Quelles sont les choses ou les personnes qui te mettent toujours de bonne humeur ?
YouTube ! C’est ma télé. Produire du contenu que j’aime, pour ma chaîne ou pour une campagne, me procure une grande satisfaction et par conséquent beaucoup de plaisir. Et puis, il y a mon pote Marcus qui est toujours de bonne humeur (rires).
Quels conseils donnerais-tu à la jeunesse pour rester positive ?
C’est très difficile, je ne suis pas sûre qu’ils attendent les conseils d’une influenceuse mais plutôt que le gouvernement s’adresse à eux directement. Mon message serait plutôt de demander au gouvernement d’écouter les jeunes, d’écouter cette future génération.
Quels sont tes goals pour 2021 ?
Cette question, je n’arrive même plus à y répondre. Tout est hyper incertain. Au-delà de ça, 2020 fût une année où j’ai pu réaliser beaucoup de rêves. Mon livre, c’était comme mon bébé, donc lorsqu’il est sorti, j’étais trop contente. Ensuite, il y a eu tout le succès que l’on connaît. J’ai réalisé une chose, c’est que lorsque l’on vit un rêve, qu’on le réalise, et bien on le tue en quelque sorte. Je me suis dit : "Voilà, c’est fait et maintenant, je fais quoi ?". Donc pour le moment, je cherche de nouveaux rêves.
Peux-tu nous dévoiler le thème de ta prochaine vidéo ?
Bonne question ! Alors ma carte SD sur laquelle j’enregistre toutes mes vidéos vient de se casser et elle est en réparation. Donc si elle fonctionne à nouveau, ce sera une vidéo avec des potes et dans le cas inverse, et bien ce sera une vidéo de moi qui pleure dans mon lit, voilà (Rires).