Après avoir dépassé le million de followers sur Instagram, elle fait un carton avec Rouje, sa marque de prêt-à-porter qui incarne une certaine élégance française, à la fois chic et naturelle. Rencontre avec une nouvelle icône de la mode.

Nous voil&agrave; devant un caf&eacute; en terrasse face au canal Saint- Martin... J&rsquo;ai l&rsquo;impression d&rsquo;&ecirc;tre sur une photo de votre Instagram ! 
(Rires.)&nbsp;C&rsquo;est vrai que j&rsquo;aime montrer toujours les m&ecirc;mes choses : le m&ecirc;me bouquet de fleurs, le m&ecirc;me chat, le m&ecirc;me quartier.&nbsp;Ma petite routine parisienne. Il y a eu un moment o&ugrave; tout le monde voulait partir d&rsquo;ici. Mais moi, j&rsquo;ai toujours aim&eacute; ce c&ocirc;t&eacute; laidback&nbsp;de la ville : le fait de tra&icirc;ner, d&rsquo;&ecirc;tre en terrasse, de prendre ton temps. C&rsquo;est &ccedil;a aussi, Paris.

En m&ecirc;me temps, vous y &ecirc;tes de moins en moins. L&agrave; vous revenez tout juste du Japon. 
On va peut-&ecirc;tre ouvrir une boutique Rouje l&agrave;-bas, donc j&rsquo;allais visiter des endroits. J&rsquo;ai d&eacute;j&agrave; un pop-up store dans un grand magasin &agrave; Tokyo, Maison Iena. On en avait fait un il y a un an qui avait super bien march&eacute;.

Vous &ecirc;tes &ldquo;big in Japan&rdquo; alors, comme Alain Delon. 
Disons que les Japonais ont une &ldquo;culture du fan&rdquo;. Ils ont une fascination pour la France, son art de vivre, sa gastronomie, sa mode. L&agrave;-bas, j&rsquo;avais l&rsquo;impression d&rsquo;&ecirc;tre Johnny Hallyday. Les gens&nbsp;me suivaient dans la rue, me prenaient en photo. J&rsquo;ai m&ecirc;me cru que certains allaient faire un AVC. Alors que moi je suis&nbsp;personne.

Je comprends mieux pourquoi vous &eacute;tiez un peu jet-lagu&eacute;e au shooting. &Ccedil;a a d&ucirc; &ecirc;tre &eacute;puisant. 
Oui. D&rsquo;autant que la semaine d&rsquo;avant, j&rsquo;&eacute;tais &agrave; Los Angeles pour l&rsquo;ouverture d&rsquo;un autre pop-up store.

Los Angeles, Tokyo : c&rsquo;est quoi la suite ? 
J&rsquo;ouvre une boutique et un resto Rouje, rue Bachaumont &agrave; Paris, dans le 2e&nbsp;arrondissement. C&rsquo;est un scoop que je vous donne parce qu&rsquo;on vient tout juste de signer.

Un resto, vraiment ? 
Vous savez, mon p&egrave;re &eacute;tait restaurateur. Ma m&egrave;re et lui avaient&nbsp;le Square Trousseau dans le 12e. C&rsquo;&eacute;tait un bar-tabac qu&rsquo;ils avaient transform&eacute; en brasserie. J&rsquo;ai grandi l&agrave;. C&rsquo;&eacute;tait comme un petit village pour moi. Il y avait le march&eacute; d&rsquo;Aligre, mon &eacute;cole et le resto avec notre appartement au-dessus. Je connaissais tout le monde dans&nbsp;le quartier. Ensuite mon p&egrave;re a eu un autre resto pr&egrave;s d&rsquo;ici, dans&nbsp;le 11e, qu&rsquo;il vient de vendre il y a deux mois. Du coup, je me sens&nbsp;un peu orpheline. D&rsquo;autant que je ne sais pas faire la cuisine et que j&rsquo;allais manger tous les jours dans le resto de mes parents.

Du coup vous ouvrez votre propre cantine. C&rsquo;est malin. 
J&rsquo;ai besoin d&rsquo;un endroit comme celui o&ugrave; j&rsquo;ai grandi, avec des clients, des amis qui passent. J&rsquo;ai envie d&rsquo;une ambiance familiale o&ugrave; les gens se connaissent. Je serai beaucoup sur place d&rsquo;ailleurs. Ce sera mon QG. Je travaille sur la d&eacute;co avec Marie-France Cohen qui a cr&eacute;&eacute; Bonpoint et que j&rsquo;adore. Ce sera comme un petit concept-store avec la boutique et le resto Rouje. Et peut-&ecirc;tre-m&ecirc;me la cuv&eacute;e Rouje. (Rires.)

D&eacute;cid&eacute;ment en France on ne pense qu&rsquo;&agrave; picoler ! &Agrave; part le bon vin, qu&rsquo;est-ce que vous aimez le plus retrouver quand vous revenez ici ? 
Les terrasses ! Il y en a une &agrave; chaque coin de rue. Je suis &eacute;tonn&eacute;e &agrave; chaque fois que je voyage de voir qu&rsquo;il y a si peu de terrasses dans les autres pays. Il n&rsquo;y a pas ce truc o&ugrave; tu peux te poser avec tes potes, ou toute seule, lire, regarder, ne rien faire. J&rsquo;adore. M&ecirc;me en hiver. Et puis le th&eacute;&acirc;tre aussi. J&rsquo;y reviens de plus en plus. En ce moment, je vais beaucoup &agrave; la Com&eacute;die-Fran&ccedil;aise.

C&rsquo;est vrai que vous avez fait des &eacute;tudes d&rsquo;actrice. 
Oui, pendant trois ans. &Agrave; l&rsquo;Atelier Blanche Salant, &agrave; deux pas d&rsquo;ici.&nbsp;&Agrave; l&rsquo;&eacute;poque, je voulais &ecirc;tre com&eacute;dienne. Et puis j&rsquo;ai commenc&eacute; &agrave; faire des castings et je me suis rendu compte que ce n&rsquo;&eacute;tait pas mon truc. Je suis une fonceuse. J&rsquo;aime contr&ocirc;ler les choses. M&ecirc;me maintenant, c&rsquo;est moi qui fais les castings des filles pour Rouje par exemple. J&rsquo;adore les d&eacute;couvrir et les mettre en avant.

Les fameuses #fillesenrouje... Racontez-moi, il y a qui dans votre bande ? 
Je travaille beaucoup avec des amies tr&egrave;s proches. Nathalie Dumeix que j&rsquo;ai rencontr&eacute;e Square Trousseau quand j&rsquo;avais 12 ou 13 ans et qui avait son atelier juste &agrave; c&ocirc;t&eacute; du restaurant. C&rsquo;est gr&acirc;ce &agrave; elle que j&rsquo;ai appris ce m&eacute;tier de styliste. Et puis il y a ma s&oelig;ur qui fait des bijoux. Yasmine Eslami aussi qui m&rsquo;a fait d&eacute;buter. Elle cherchait des girls next door pour la campagne de sa marque et la fille de son mec lui a montr&eacute; mon Facebook. Je me suis retrouv&eacute;e du jour au lendemain &agrave; faire ce shoot avec Olivier Zahm alors que je ne faisais pas du tout partie de cette hype parisienne &agrave; l&rsquo;origine. Je vivais dans mon village du 12e&nbsp;avec les m&ecirc;mes potes depuis que j&rsquo;avais 5 ans. Je ne sortais pas au Baron ou ailleurs.

Pour &ecirc;tre hype en fait, il ne faut surtout pas chercher &agrave; l&rsquo;&ecirc;tre. 
C&rsquo;est pour &ccedil;a que je n&rsquo;ai pas trop de conseils &agrave; donner aux filles qui se lancent dans le m&eacute;tier. Je n&rsquo;ai jamais cherch&eacute; &agrave; &ecirc;tre connue.

Jeanne Damas ouvre une boutique et un resto Rouje, rue Bachaumont à Paris

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