La culture club de Virgil Abloh célébrée dans le nouveau numéro de L'Officiel Hommes
Virgil Abloh, directeur artistique de la maison Louis Vuitton, a le chic pour réinterpréter les basiques du vestiaire masculin comme le t-shirt, le costume ou le survêtement... Cette saison, il pousse un cran plus haut les associations de silhouettes opposées comme le costume vs. le survêtement, le formel vs. le streetwear, le naturel vs. le travaillé, le masculin vs. le féminin et une esthétique empruntée à la culture rave et techno.
Résultat ? Des looks inspirés du vestiaire hip hop qui se déclinent dans les codes de la culture clubbing... à découvrir dans le nouveau numéro de L'Officiel Hommes, dès le 20 novembre en kiosque.
Photographe OLIVIER DESARTE
Directrice artistique LIEVE GERRITS
Make-up FLORENCE TEERLINCKX pour DIOR
L'édito de Céline Pécheux, rédactrice en chef de L'Officiel Hommes
Si le sportswear a gagné du terrain dans nos dressings, la ruée vers les sports extrêmes est symptomatique d’une société en quête de sensations fortes. Sur les réseaux sociaux, les reportages d’exploits sportifs font le buzz : escalades improbables, vallées dévalées en snowboard, vagues XXL à dompter, records de vitesse... Les associations de parachutisme enregistrent des records de sauts en chute libre, le nombre de personnes ayant conquis l’Everest a explosé ces dernières années, et celui des licenciés en alpinisme a doublé en 15 ans... “On fait du sport de haut niveau pour se sentir vivre !”, ironise le snowboardeur belge Sebbe De Buck dans nos pages. À l’image de ce que le sport a apporté à la mode, l’émergence des disciplines de l’extrême s’accompagne aussi d’un lifestyle à part entière où le cool est maître mot. Car si la popularité des sports de glisse ne date pas d’hier, les avatars de la pop culture nous conditionnent à nous passionner pour ces addicts à l’adrénaline dont les Belges Nick Verhaeghe et Yannick Goris, respectivement surfeur et skateboardeur pros, sont les nouvelles coqueluches. Naturellement, le luxe a fini par prendre le pouls (à 220 BPM) du phénomène. “Porter du sportswear haut de gamme est devenu un symbole de statut”, scande Virgil Abloh, le DA qui a donné des lettres de noblesse au survet’ au nom de Louis Vuitton. Alors pour espérer capturer notre raison (et notre pognon un peu beaucoup aussi), les marques misent sur des champions, devenus leaders d’opinion, pour nous nourrir, nous inspirer et même nous éduquer. Ainsi, les plus grandes maisons font appel à des sportifs de haut vol pour alimenter leur storytelling et créer une identité, un attachement et par conséquent une communauté fidèle autour d’elles. Quand on y regarde d’un peu plus près, il existe peu d’athlètes connus qui n’aient jamais travaillé pour une marque quelle qu’elle soit. Faut-il s’en réjouir ? Peut-être bien. Car quand dépenser ses sous pour acheter le nouvel album de Lana Del Rey ou regarder le dernier film d’Almodóvar au ciné est devenu un acte (presque) militant, “heureusement que les marques sont là pour mettre du beurre dans les épinards des talents”, confie le triple champion du monde de hockey sur gazon Vincent Vanasch. Résultat ? Dans une société où les dimensions affectives et identitaires sont de plus en plus importantes, les interactions entre marques et clients deviennent plus intimes, moins futiles. Et les ressorts de la désirabilité des produits de mode s’en trouvent modifiés, avec l’envie toujours plus présente de vouloir faire partie de la bande.
—Céline Pécheux