Bienvenue à l’Industrie, le hub arty et créatif de Jacques Moyersoen à Bruxelles
Après chaque Fifty Session, chaque concert des Nuits Bota, c’est le même scénario… La fête se termine en jam à l’Industrie, brassant artistes locaux (Angèle, Great Mountain Fire, Robbing Millions, Ghinzu, Montevideo) et amis de passage (La Femme, Papooz, L’Impératrice, Raphaël). Crise sanitaire oblige, les afters ici ont été réduites. L’occasion de se remémorer ces fameuses soirées où "on perd la notion du temps et les mélodies viennent naturellement", nous narre un habitué. Après avoir pimpé cette maison-duplex au cœur de Molenbeek, conçue à l’origine "par des fêtards pour des fêtards", Jacques Moyersoen en a fait le parfait QG de ses amitiés. "L’idée est de toujours laisser la porte ouverte aux copains et à ceux qui le deviendront", raconte celui qui fédère une clique arty grâce à la magie d’un lieu et l’art de susciter de belles rencontres. "J’ai créé cet endroit pour que les gens fassent la fête et vivent des moments de partage et de créativité. C’est mon lieu de vie mais c’est aussi là que je travaille. Il fallait que ce soit inspirant."
Hub créatif
Il plane ici comme un air de ressemblance avec la Factory d’Andy Warhol (l’alu en moins). L’atmosphère y est feutrée, chargée de références aux années soixante et septante. Il y a cette nuit-là une ribambelle de copains sortant guitares, micros et percussions, un dîner "assis, debout, couché" et une jam improvisée jusqu’à l’aube. En passe de sortir son premier album "The Impossible Band", Jacques Moyersoen y met la dernière main. "Ce disque est une photo souvenir des moments magiques passés ici. Mon album est à l’image de mon univers : hétéroclite." Un recueil de mélodies écrites au fil des quinze dernières années, oubliées dans un tiroir et finalement compilées pendant le confinement. Douze morceaux aux sonorités vintage, inspirés autant par le reggae que par la soul… Un album intimiste et introspectif arrangé avec l’aide de potes musiciens : Remy Lebbos, Jean Waterlot, Dan Klein, Greg Remy… "On a tous joué dans des groupes différents. The Impossible Band, c’est un peu le groupe qu’on aurait rêvé de former ensemble."
Le beau en tout
Esthète, Jacques Moyersoen a le don de créer des atmosphères autant en musique qu’en scénographie d’intérieur. "Quand on organise des fêtes ici, je ne suis pas l’hôte qui va préparer des bons petits plats. Cependant, je vais toujours veiller à ce que la musique, la lumière, l’ambiance, les objets sur la table soient en accord. Je suis persuadé que les objets dégagent une énergie. Je les achète souvent en fonction de la personne avec qui je suis. Quand je voyage, je dois toujours ramener quelque chose dans ma valise. Comme un grigri, le souvenir d’un moment précis. C’est ça, je crois, le secret des bonnes vibes de l’Industrie." Chez les Moyersoen, la collectionnite se transmet de père en fils : "Mon père collectionne les automates et avant lui, mon oncle avait une passion pour les horloges de l’entre-deux-guerres… Je ne veux pas me cantonner à un objet ou style particulier. Ce qui compte vraiment, c’est que ce soit beau." Intemporel, son univers oscille entre papier peint d’inspiration 18e, luminaires seventies et mobilier Memphis. "Ce sont des choses et des objets qui me rappellent l’enfance. J’ai eu la chance de grandir dans une famille où la culture du beau est très importante. J’ai toujours adoré les intérieurs de mes grands-mères. Du coup, je reproduis les images et souvenirs d’ambiance accumulés depuis tout petit. J’essaye à mon tour de sensibiliser ma fille Alaska à la quête d’une certaine esthétique ludique et peut-être un peu nostalgique." Antiquaires, ateliers d’artistes et expos sauvages sont ses terrains de chasse. Là où il aime dénicher la perle rare. "J’ai l’impression que si je ne ramène pas un objet d’un endroit que je visite, je n’aurai pas rentabilisé mon temps. Mon QG en ce moment c’est "Un Peu", un centre de beauté culturelle dans le quartier des quais à Bruxelles où Caroline Scheyven organise des évènements arty underground. Je veux y organiser le lancement de mon album."
Pour l’amour du swing
En attendant la reprise des festivités, Jacques l’hédoniste occupe son temps sur les greens. Passionné de golf, le dandy s’est vite rendu compte qu’il n’existait pas (ou peu) de look stylé pour exercer son swing. Du coup, il l’a créé en partenariat avec son amie Anne Sophie Ortmans, golfeuse et styliste. "Le confinement m’a donné envie de jouer au golf de manière régulière. L’appel de la nature sans doute. À l’origine, les golfeurs sont très excentriques dans leurs tenues. Aujourd’hui, il n’y a plus que les vieux qui jouent avec des pantalons en tartan. On s’est dit que ce serait chouette de créer une ligne adaptée à l’air du temps, décomplexée et rock’n’roll. Briser cette image hyper-snob du golf. Prouver que ce n’est pas une activité réservée aux vieux riches comme on le pense souvent en Belgique. C’est justement un sport qui profite d’un nouvel engouement (surtout depuis le confinement) car il se pratique dans la nature et partout dans le monde. Aux États-Unis, pas mal de jeunes rappeurs s’y sont mis. En Belgique, on ne le sait pas assez mais il y a des super beaux parcours, dans le Limbourg ou encore à Ostende par exemple. Notre marque Swing Lockness offrira donc des outfits golfiques pour homme et pour femme inspirés des looks vintages fantaisistes mais avec des coupes plus stylées que ce qui existe déjà. Le tout dans des belles matières."