Michael Kors souffle un vent d'unité sur fond de bannière étoilée
Le rendez-vous sur le quai du Pier 16, au Sud-Est de Manhattan, a donné le ton du défilé printemps-été 2020 que présentait ce matin Michael Kors, maître conteur de l’American Dream. Une fois montés à bord du ferry spécialement affrété, les invités n’ont pu dissimuler leur profond enthousiasme, voire leur léger regret de ne pas davantage profiter des moyens de transport en commun maritimes reliant l’île aux quartiers alentours. Cap sur Brooklyn, plus précisément sur la Duggal Greenhouse — littéralement — transformée en serre pour l’occasion. Au bout de la double allée de platanes, la Young People’s Chorus of New York City donne le coup d’envoi du défilé. Se succèdent alors 74 silhouettes sailor-chic, décontractées, romantiques, parfois piquées de codes punk et rockabilly. L’atmosphère rappelle celle des Hamptons en plein Memorial Weekend. Le blazer marine impeccablement coupé se décline en version jour et nuit, façon preppy sur maille "argyle" ou grand soir dans une version combi lamée. Le vichy, les pois et les rayures font une place à l’imprimé fruité, rafraîchissant pour la saison. Les classiques du vestiaire américain sont rehaussés d’accessoires forts comme les sandales de pêcheur à plateformes, les paniers en paille ornés d’étoiles patriotiques ou encore les bobs de marin et autres solaires ultra-photogéniques. La maille à message est loin de passer inaperçue — c'est ainsi que l'on pouvait lire le mot hate barré d'un trait rouge sur les pulls de certains mannequins, comme une furieuse envie de le bannir de nos vies. Et si on prêtait bien l'oreille, on entendait les enfants chanter This Land is Your Land de Woody Guthrie. En ces temps de crise migratoire, environnementale ou encore politique, on ne demande qu'une chose — que le vent tourne.