Guerlain, pollinisateur de talents
Mécène en matière de durabilité de la Vallée de la Millière investie par la famille Arthus-Bertrand, Guerlain soutient les projets de préservation et de réensauvagement du Jardin des Partages. Une ruche d’expériences du vivant, pour un engagement luxuriant.
L'abeille, au cœur d’une série d’initiatives durables soutenues par le groupe LVMH désormais partenaire et mécène de la Vallée de la Millière, s’est posée pour la première fois sur un flacon de la Maison en 1853. Un peu plus de 170 ans plus tard, le noble hyménoptère incarne l’engagement de Guerlain pour la durabilité : l’entreprise de luxe française agit pour la préservation de ces infatigables ouvrières menacées par les changements climatiques, l’urbanisation et les pesticides, sur les ailes desquelles repose cependant une grande partie de la vie sur la planète. Lancé par Guerlain en 2020, le programme de préservation des abeilles élaboré en collaboration avec l'Unesco inclut notamment la formation Women for Bees, destinée à des femmes en reconversion professionnelle qui se destinent à l’apiculture.
La nature du luxe
La Vallée de la Millière, domaine de 28 hectares et ancienne propriété de la famille Guerlain rachetée par le photographe, documentariste et environnementaliste Yann Arthus-Bertrand et Tom, son fils maraîcher, accueille désormais Le Jardin des Partages, terrain expérimental de réensauvagement ouvert récemment au public. Tom Arthus-Bertrand y aménage de multiples espaces de biodiversité pour échanger ensuite le fruit de ses recherches - non soumises à rentabilité puisque Guerlain est mécène du projet - avec des partenaires agriculteurs de plus en plus nombreux. "C’est un luxe de pouvoir expérimenter, sans être tributaire de performances de production." Un laboratoire grandeur nature, pour semer des bonnes pratiques.
Un parfum de durabilité
Thierry Wasser, directeur de la création des parfums de la maison Guerlain a conseillé Tom et Yann pour la création du jardin. Sensible aux subtilités des familles florales, il souligne que "les cycles du parfum sont plus longs que ceux de la mode mais ils ont aussi leurs tendances, en fonction des mouvements de la société. Chez nous, les plus anciens parfums encore fabriqués remontent au milieu du XIXe siècle." Quand il achète des fleurs, c’est pour préserver ce patrimoine. "Certaines deviennent très rares, comme la rose blanche Alba de Bulgarie; les variétés évoluent. Les effets du changement climatique sont réels. Et on en revient toujours à la biodiversité."
L’engagement de Yann Arthus-Bertrand
Lui qui n’avait jamais réalisé de publicités a réalisé en 2022 un film de campagne pour le lancement d’Aqua Allegoria, "mais c’était à condition que les mannequins viennent en train, que les fleurs soient françaises et les repas véganes. Cette campagne a coûté dix fois moins cher que les autres et elle a très bien fonctionné." Yann Arthus-Bertrand siège désormais au conseil d'administration de LVMH, "pour pouvoir infuser de l'écologie au sein du groupe. Le luxe protège les savoir-faire et peut se rendre utile en soutenant des O.N.G. Je fais partie de ces gens qui pensent que tous ensemble, on peut y arriver. Il faut s’entourer le plus possible, ne pas faire de concessions et dire la vérité. À mon âge, je sais qu'on ne change pas le monde tout seul. Et à 78 ans, je n'ai jamais autant travaillé ma vie." Comme une abeille, pour polliniser l’avenir.