Wim Delvoye : les 12 œuvres les plus controversées de l'artiste belge
Ouvrant la porte à toutes sortes de réflexions par la comparaison d'univers et le contre-emploi, Wim Delvoye, célèbre plasticien et figure majeure de la scène artistique belge originaire de Gand, fait partie de cette génération d'artistes flamands qui ont révolutionné l'art contemporain. Réalisant des œuvres toutes plus controversées les unes que les autres, reflets de son humour et de son goût de l’expérimentation technologique, l’homme opère des mélanges constants ultra osés, l'inscrivent dans la tradition d'un Brueghel, qui lui aussi confrontait le trivial (excréments, alimentation, sexualité) avec le religieux ou le politique.
Jusqu’au 21 juillet prochain, l’artiste s’expose aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, faisant la part belle à certaines de ses créations les plus célèbres. De nouvelles œuvres de Wim Delvoye seront également présentées pour la première fois au public, puisqu’elles témoigneront de son regard attentif aux mutations en cours dans nos sociétés hyper-connectées, où réel et virtuel tendent de plus en plus à se confondre. En attendant, zoom sur les 12 œuvres les plus controversées de l'artiste belge.
Le Cloaca
En 2000, Wim Delvoye se fait connaître du monde entier avec son œuvre Cloaca, surnommée "machine à caca". Avec l'apparent sérieux d'un laboratoire scientifique, la machine de Delvoye reproduit le processus de la digestion ; on entre des aliments et, en bout de chaîne, sortent des excréments. Cloaca fonctionne véritablement. Le twist ? Une fois les aliments ingérés par la machine de 12 mètres de long et 2 mètres de haut, et les excréments produits, ces derniers sont ensuite emballés sous vide et marqués d’un logo de la marque Ford ou Coca-Cola. De quoi dénoncer ce que les géants américains produisent tous les jours.
Les cochons tatoués
En 1990, Wim Delvoye dévoilait l’une de ses œuvres les plus emblématiques : les cochons tatoués, dévoilés sur plusieurs années. En février 2010, au Musée d'art moderne et d'art contemporain de Nice, dans le cadre de l'exposition "Dessins et maquettes", l'artiste exposait ainsi sept cochons tatoués qu'il a élevés près de Pékin avant de les naturaliser. Ce volet de l'exposition a particulièrement suscité un débat de fond sur les traitements infligés aux animaux et les limites éthiques dans l'art contemporain. Il provoqua notamment la protestation des militants de la cause animale, dont la fondation Brigitte-Bardot.
Love Letter
En 1998, Wim Delvoye dévoilait son œuvre Love Letter réalisée grâce à des épluchures de pommes de terre, provenant de la tradition culinaire belge. Ces dernières racontaient le récit amoureux de Mohamed et Caroline, le début de leur relation passionnelle et leur rupture douloureuse. En 1997, l'artiste belge a été profondément frappé par les émeutes des quartiers défavorisés de Bruxelles. Le but de cette œuvre était ainsi de démontrer qu'il était possible de relier le monde arabe à l’Europe grâce à une histoire d’amour entre deux cultures différentes. Cependant, l'œuvre fût très controversée, surtout par les politiques.
Les pneus sculptés
En 2010, Wim Delvoye puisait son inspiration dans un objet banal du quotidien : un pneu de voiture. Cette œuvre sculptée à la main présente des motifs complexes et variés floraux et Art déco. Ici, l’artiste joue sur notre capacité à distinguer le vrai artisanat et la technologie de pointe.
Les pelles
En 1990, Wim Delvoye dévoilait son œuvre Shovels, représentant des pelles aux mêmes couleurs et motifs que les armoiries des princes. L'incompréhension de cette œuvre sème encore le doute puisqu'on ne sait pas si ce sont les armoiries qui anoblissent la pelle, ou l'inverse. Mystère...
Marble Floor
En 2000, l’œuvre de Wim Delvoye portait sur des sols en marbre évoquant ceux des grands palais. Si cette œuvre a été très controversée, c'est parce qu'elle joue avec un jeu d'optique. De loin, les sols en marbre semblent assez classiques, alors que de près, on remarque qu'ils sont réalisés à partir de tranches de jambon découpées, arrangées et photographiées ensemble.
Birdhouses
En 1997, l'artiste dévoilait des mystérieux nids d'oiseaux dont la particularité était que chacun d'eux était décoré d’accessoires sado-masochistes.
Trophy
Au Luxembourg, Wim Delvoye exposait son œuvre Trophy, créée en 2000, où deux élans étaient mis en scène dans une position sexuelle.
La Chapelle Mudam
En 2006, Wim Delvoye dévoilait la Chapelle Mudam, exposée au Luxembourg et au style gothique. Si elle a fait polémique, c'est parce que cette église est composée de métal et de vitraux représentant des baisers, des intestins humains, des squelettes, ou encore des doigts d’honneurs, remplaçant les vitraux classiques que l'on connaît.
Atlas
En 1989, Wim Delvoye a réalisé à l’acrylique des cartes d’atlas dont les pays, les noms et leurs formes étaient complètement inventés et représentés selon sa propre interprétation du monde.
Les goals de football
Wim Delvoye dévoilait, en 1990, l’œuvre des Goals comportant des vitraux médiévaux à la place du filet traditionnel. Ici, le sport et la religion semblent se confondre, l’évêque et le gardien de but ne formant qu'une seule et même personne.
Cement truck
L’œuvre gothique Cement truck a été crée en 2010 et représente de grandes sculptures en acier découpées au laser formant un objet typique de la construction : la bétonneuse. Sa particularité ? L'œuvre a été adaptée à un style baroque du 17ème siècle.