Tukan : qui est ce groupe électro belge à suivre de près ?
C’est un jeune quatuor en phase avec l’époque. Quatre garçons dans le vent qui veulent ramener l’organique sur la piste de danse. Parier sur l'authenticité en misant sur le live, la vie sur scène et entre potes, et sur un mix de genres (électro, jazz) qui traduit une envie : celle de ne pas se laisser brider et de jouer la musique qui leur plaît.
TUKAN : Un drôle de nom d’oiseau derrière lequel se cachent Andrea (guitare), Alexandre (batterie), Nathan (basse) et Samuel (claviers). Quatre vingtenaires qui se sont rencontrés (grosso modo) sur les bancs du Jazzstudio à Anvers, une école de musique "pour les bras cassés" qui ont raté le Conservatoire. Du moins, c’est Samuel qui le dit, trop heureux aujourd’hui d’avoir osé prendre la tangente et de vivre sa passion à fond, d’avoir "pris le risque" de refuser cette route toute tracée du musicien jazz "professionnel", parce que c’est pas à l’école qu’on apprend à être rock’n’roll. Les cursus "Entraînement à l’oreille" et le minerval à 4 000 balles, très peu pour eux. "Nous, ce qu’on veut faire, c’est jouer de la musique tout le temps", confie Nathan. D’abord, c’était sous le nom de Boucan ou de Saudade que les mecs, ensemble ou séparément, se seront "fait les dents". "Y avait déjà ce mix d’instru et de teuf dans Boucan, mais ça restait encore très jazz, avec beaucoup d’impro et des gros solos", avoue Samuel... Déboule alors la pandémie et tout ce qui va avec : le temps de se poser, de se poser les bonnes questions, bref "c’est là qu’on s’est dit qu’on avait envie d’aller vers quelque chose de moins jazz, de plus électronique, tout en restant dans l’organique." On est en 2020, Tukan est enfin sur les rails.
DE L’ÉLECTRO AVEC DES INSTRUMENTS
Faire danser (mais pas que), en jouant avec de "vrais" instruments : c’est un peu ça, l’idée derrière Tukan, et c’est effectivement dans l’air du temps. De Stuff à Bandler Ching, de Jean-Paul Groove à Ciao Kennedy, de Compro Oro à Glass Museum, de Black Flower à Lander & Adriaan, de Echt ! à De Beren Gieren, on ne compte plus aujourd’hui les formations belges qui triturent les codes de l’électro et du jazz pour atteindre cette sorte d’idéal, partagé par tous, et qu’on résumera par ce mot : au-then-ti-ci-té. Pas que l’électro composée avec des machines manque de profondeur et de sincérité, non : c’est juste que "pour Tukan", précise Nathan, "il y a un truc de musicos qui jouent ensemble sur scène, un truc instantané et unique, qui reste irremplaçable."
On ne saurait lui donner tort, et d’ailleurs tout le monde semble d’accord : que ce soient les pros du secteur (le groupe remporte le Concours Circuit - un tremplin musical de la FWB - en février 2021) ou le public qui en redemande, tous tapent du pied en cadence. Et depuis que "Atoll", leur premier album, est sorti fin 2022, nos quatre amis de Tukan enchaînent les live bouillonnants, de Bruxelles à Bangalore, des clubs électro aux festivals rock... La preuve s’il en est que leur musique transcende les genres, les étiquettes et les publics, en parlant autant aux jeunes fans de BadBadNot-Good et de Mount Kimbie qu’aux amateurs éclairés de notes bleues et de bleeps, de Herbie Hancock à Squarepusher. Un vrai gage de qualité, et on l’espère pour eux, de belle longévité.
Tukan, Atoll (Magma) tukan.bandcamp.com - @tukan_officiel, le 30 juin au Paradise City.
