Art & Culture

Black history Month : 5 films incontournables à voir absolument

Le cinéma, en tant que miroir de la société, joue un rôle clé dans la manière dont l’histoire et les luttes sont racontées. 

© A24
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Chaque année, le mois de février marque le Black History Month (le Mois de l’Histoire des Noirs) aux États-Unis, une période consacrée à la reconnaissance des contributions des Afro-Américains à l’histoire, à la culture et à la société. C’est un moment essentiel pour célébrer leur héritage, mettre en avant leurs combats et rappeler l’importance de la diversité et de la représentation. Le cinéma, en tant que puissant vecteur de récits et de perspectives, joue un rôle majeur dans cette mise en lumière, que ce soit à travers les thématiques abordées, le choix des acteurs ou la vision des réalisateurs.

À cette occasion, L'OFFICIEL a sélectionné cinq films marquants, réalisés et/ou produits par des créateurs afrodescendants, qui ont profondément impacté le cinéma américain. Par la force de leurs histoires, l’intensité de leur mise en scène et la justesse de leurs interprétations, ces œuvres enrichissent le débat sur la représentation et la diversité à l’écran, tout en offrant un regard unique et authentique sur l’expérience noire aux États-Unis.

"Do the Right Thing" (1989) de Spike Lee

© 40 Acres & A Mule Filmworks
© 40 Acres & A Mule Filmworks

Considéré comme l’un des films les plus influents de la culture noire américaine, Do the Right Thing marque un tournant dans le cinéma de Spike Lee. Inspiré par une affaire de violence raciale à New York, ce long-métrage dépeint une journée caniculaire dans un quartier de Brooklyn, où les tensions raciales vont atteindre un point de non-retour. Mêlant pop culture et message politique, la force du film réside dans sa narration immersive, où chaque personnage représente une voix différente de la société. Lee pousse le spectateur à s’interroger en clôturant son récit par deux citations contrastées : l’une de Martin Luther King prônant la non-violence, l’autre de Malcolm X justifiant l’autodéfense. Près de 40 ans après sa sortie, Do the Right Thing conserve une pertinence saisissante et continue d’inspirer toute une génération de cinéastes engagés.

"Moonlight" (2016) de Barry Jenkins

©A24
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Moonlight est une œuvre intime et bouleversante qui suit le parcours de Chiron, un jeune garçon noir grandissant dans un quartier défavorisé de Miami. Le film explore trois étapes clés de sa vie : une enfance marquée par l’isolement, une adolescence pleine de doute et une vie d’adulte en quête de sens. Avec une sensibilité rare, Barry Jenkins dévoile une histoire poignante qui aborde la masculinité noire et la découverte de soi à travers un prisme d’émotions brutes et sincères. Récompensé par trois Oscars en 2017 dont celui du Meilleur film, ce chef-d’œuvre bouleverse par sa justesse et sa beauté visuelle. Jenkins défie les stéréotypes en déconstruisant les attentes sociales et en questionnant la manière dont l’identité se façonne malgré le poids du déterminisme social.

"Fences" (2016) de Denzel Washington 

© Paramount Pictures/TNS
© Paramount Pictures/TNS

Pour sa troisième réalisation, Denzel Washington adapte une pièce majeure du théâtre américain : Fences d’August Wilson, récompensée par un prix Pulitzer et un Tony Award. Fences raconte l’histoire d’un ancien joueur de baseball devenu éboueur, qui lutte contre ses désillusions et tente de garder le contrôle de sa vie de famille. Contrairement aux récits historiques sur l’esclavage ou les films biographiques traditionnels, Fences propose une plongée dans le quotidien d’une famille afro-américaine confrontée aux défis de la vie : l’argent, l’amour, la fidélité et l’avenir des enfants. L’ensemble de l’action se déroule dans l’arrière-cour de la maison familiale, où le personnage principal, incarné par Washington lui-même, construit une clôture symbolique, à la fois refuge et prison. Ce drame introspectif met en lumière l’universalité des luttes sociales tout en offrant une réflexion poignante sur l’héritage et les aspirations d’une génération.

"Get Out" (2017) de Jordan Peele

© Universal Pictures
© Universal Pictures

Avec Get Out, Jordan Peele s’attaque à une problématique majeure de la société américaine : le racisme, à la fois sous ses formes ordinaires et systémiques. À travers une approche originale mêlant horreur et thriller psychologique, le film raconte l’histoire de Chris, un jeune home noir qui découvre peu à peu que la famille de sa petite amie blanche cache de sombres secrets. La force de Get Out réside dans sa manière d’exposer l’obsession de la société blanche pour le corps noir, perçu comme puissant et performant, tout en mettant en lumière les mécanismes d’oppression sous-jacents. Récompensé par l’Oscar du Meilleur scénario original en 2018, Get Out est un à la fois percutant et intelligemment construit.

"Queen & Slim" (2019) de Melina Matsoukas

© Universal Pictures
© Universal Pictures

Premier long-métrage de Melina Matsoukas, réalisatrice talentueuse derrière des clips emblématiques pour Beyonce, Rihanna ou Lady Gaga, Queen & Slim raconte la cavale tragique d’un couple afro-américain après une altercation fatale avec un policier lors de leur premier rendez-vous. Face à l’hostilité d’un monde où la violence policière est omniprésente, ils n’ont d’autre choix que de fuir, se transformant malgré eux en figures de la résistance. Le film, à la croisée des récits de Bonnie & Clyde et Thelma & Louise, dépeint une Amérique fracturée par le racisme et les injustices systémiques. Grâce à une esthétique soignée et une narration immersive, Matsoukas dresse un portrait sans concession de la condition afro-américaine contemporaine.

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