"Becoming Karl Lagerfeld" : faut-il regarder la série événement sur Disney+ ?
"Becoming Karl Lagerfeld" nous plonge au cœur des années 70 à Paris, Monaco et Rome pour suivre la formidable éclosion du créateur — complexe et iconique —, déjà mu par l’ambition de devenir l’Empereur de la mode.
C’est ce mardi 28 mai 2024 au soir que la nouvelle production originale française Disney+, Becoming Karl Lagerfeld, a été projetée pour la première fois au public du Grand Rex à Paris. Dans la salle, l’équipe de la série était de la partie : Daniel Brühl (Karl Lagerfeld), Théodore Pellerin (Jacques de Bascher), Arnaud Valois (Yves Saint Laurent), Alex Lutz (Pierre Bergé), Jeanne Damas (Paloma Picasso) et Sunnyi Melles (Marlène Dietrich), accompagnés par le réalisateur Jérôme Salle, la scénariste Isaure-Pisani-Ferry, et Raphaëlle Bacqué autrice du best-seller "Kaiser Karl" aux éditions Albin Michel dont est adaptée la série. De nombreux autres noms — célébrités et amis ayant bien connu le célèbre couturier — se sont déplacés pour découvrir en exclusivité les deux premiers épisodes de la série biographique tant attendue, parmi Loïc Prigent, Nolwenn Leroy, Lambert Wilson, Julie Gayet, Roseline Bachelot et bien d’autres. Tous ont été émus et conquis par la performance des comédiens et la découverte d’une facette encore méconnue de Karl Lagerfeld. L’OFFICIEL revient sur la performance des cinq acteurs principaux, et vous explique pourquoi vous aller devoir vous précipiter sur Disney+ dès la sortie officielle de la série, le 7 juin 2024.
Le plus magistral : Daniel Brühl (Karl Lagerfeld)
Daniel Brühl incarne un jeune Karl Lagerfeld qu’on découvre tantôt hésitant, tantôt ambitieux, drôle et touchant. Son interprétation magistrale du couturier avant sa renommée nous séduit dès les premières minutes — alors qu’on l’entraperçoit vaguement dans un club, mais que son aura est incontestable. L’acteur y campe un Karl Lagerfeld d’une humanité rare, qui permet de mieux révéler sa personnalité singulière et complexe. De sa vie personnelle à ses aspirations professionnelles titanesques : la série nous plonge dans l’une est du Kaiser dans les années 70, comme rarement il nous a été permis de connaître le directeur artistique le plus iconique des dernières décennies.
Le plus convainquant : Théodore Pellerin (Jacques de Bascher)
Théodore Pellerin est sans conteste la révélation de cette série. Avec son rôle clé de Jacques de Bascher, il se glisse dans la peau du dandy amoureux des lettres — qui gravite dans la société aux côtés de Karl Lagerfeld, et se joue du couturier en se laissant aller à quelques aventures auprès de son rival, Yves Saint Laurent. L’acteur nous subjugue avec sa grâce et son rôle d’enjôleur, qui nous saute aux yeux dès les premières secondes. Malgré sa personnalité versatile, on ressent l’affection profonde qu’il entretient pour le couturier — voire l’obsession. Même si la série porte sur Karl Lagerfeld, le protagoniste interprété par Théodore Pellerin nous irradie de tout autant de lumière.
La mieux habillée : Jeanne Damas (Paloma Picasso)
Jeanne Damas prend les traits de Paloma Picasso, avec un style et un panache infinis. La plus français des Parisiennes est tout à fait crédible en tant que fille de Pablo Picasso (qui "semble sortir d’un des tableaux de son père, période bleue", selon les dires du Karl Lagerfeld de la série). Son personnage évolue dans la bonne société — étant à la fois une amie du groupe du couturier et d’Yves Saint Laurent. Avec spontanéité et fraîcheur, sa présence dans les séquences de la série est toujours réjouissante et joyeuse.
La copie conforme : Arnaud Valois (Yves Saint Laurent)
Arnaud Valois interprète quant à lui le tout aussi célèbre couturier Yves Saint Laurent, ancien ami et rival tout aussi complexe que Karl Lagerfeld. On découvre un personnage loin de ceux dépeints dans d’autres biopics, fatigué par son travail, joueur dans l’intimité, soumis par l’amour. L’acteur révélé au grand public en 2017 grâce au film 120 battements par minute se veut stupéfiant par sa ressemblance avec Monsieur Saint Laurent. On reconnaît son allure caracteristique, chic et gracile — même de dos. Sa transformation est aussi déroutante que réussie, participant à nous immerger dans cette période 70s délicieuse.
Celui qu’on adore détester : Alex Lutz (Pierre Bergé)
Alex Lutz endosse le rôle d'un Pierre Bergé assez amer. Pas franchement commode, on le découvre manipulateur et mesquin. Il semble entretenir une haine envers Kaiser Karl — dont les raisons demeurent encore floues dans les premiers épisodes de la série. On comprend qu’il est à l’origine de la scission entre Karl Lagerfeld et Yves Saint Laurent, et chaque défaite personnelle comme professionnelle du couturier star de la série semble une jubilation pour Pierre Bergé. Malgré son personnage volontairement antipathique, on se surprend à rire à ses côtés lorsque Karl et lui se lancent des piques bien cherchées (la scène de la création de la Chambre syndicale du prêt-à-porter des couturiers et des créateurs de mode a rendu hilare certains téléspectateurs présents en salle). Il apporte le piquant nécessaire, qui fait de lui celui qu’on adore détester.
La bande-annonce
Becoming Karl Lagerfeld, une production originale française de Disney+ produite par Gaumont et Jour Premier, disponible en streaming le 7 juin sur la plateforme Disney+.