"Acapulco" : la nouvelle série à ne pas manquer sur Apple TV+
Les hôtels sont des lieux idéaux, romanesques, cinématographiques : on ne compte plus les films - mettons, Lost in Translation de Sofia Coppola, Grand Budapest Hotel de Wes Anderson, (ou, sur son versant plus anxiogène, The Shining de Kubrick) ni les séries - dont, tout récemment, The White Lotus - qui s’appuient sur cet environnement pour y déployer leur récit.
On s’y saoule - avec toutes les cocasses conséquences que l’ébriété implique, selon l’implacable équation ayant fait ses preuves dans les comédies de Billy Wilder par exemple -, on y tombe amoureux-se (avec les inévitables complications afférentes), et ainsi de suite, bref, l’hôtel, précipité chimique de la vie en plus concentré, est un espace parfait pour la fiction.
Également produite par Apple TV+, à l’image de la série susmentionnée, Acapulco aspire moins à la critique sociale acide qu’à une certaine légèreté effervescente, mêlant rom-com classique et comédie burlesque. Acapulco revient sur l’ascension de Máximo Gallardo, de poolboy à patron, sur fond de rivalités entre employé-e-s, de stratagèmes pour se distinguer, de patron-ne-s et client-e-s, en parodies (plus ou moins) fines des personnages des telenovelas les plus sucrées.
Assez émouvante même sous son taffetas de soie rose bonbon, sous le vernis brillant de ce spectacle bariolé, la série ne manque pas d’intelligence narrative - malgré un dispositif assez banal, avec son clin d'œil malicieux, mais évident, à celui d'où procède la dramaturgie de Citizen Kane - et de sensibilité dans le dessin de ses personnages, jusqu'aux plus secondaires, filmé-e-s avec une douceur empathique inattendue.
Alors que l’hiver ne tardera plus à nous envelopper - cette version climatique du confinement -, l’inconséquence légère et acidulée de cette création, à défaut de révolutionner le genre, ne sera pas de trop pour dissiper l’éventuelle aboulie. Et justifier de se verser une frozen margarita, ou une de ses déclinaisons - plutôt qu'une aquavit, que l'on réservera à la magnifique série danoise Octobre, sur Netflix - quand précisément il gèle pour de bon de l’autre côté de la fenêtre.
Créée par Austin Winsberg, Eduardo Cisneros et Jason Shuman. Avec Eugenio Derbez, Enrique Arrizon, Julian Sedgwick, Rossana de León et Lobo Elias. À partir du 8 octobre sur Apple TV+.