5 raisons de regarder "Black Barbie" sur Netflix
Presqu’un an après la sortie du film événement "Barbie" signé Greta Gerwig, c’est maintenant un documentaire baptisé "Black Barbie" qui voit le jour. Disponible sur Netflix, le film retrace l’histoire de la première Barbie noire. Une histoire non pas sans embûche, mais porteuse de tant d'espoir.
Cette année, Mattel célèbre les 65 ans de sa poupée. Sa poupée iconique, grande, mince et blonde aux yeux bleus. Rapidement, Barbie a imposé des critères de beauté aux petites filles qui jouaient avec cette illusion en plastique. Mais comment se reconnaître dans une poupée qui n’a même pas la même couleur de peau que soi ? L’entreprise de jouets a, dans son passé, été critiquée pour son manque d’inclusivité. Si la Barbie Noire existe aujourd’hui, et a pu ouvrir la voie à une inclusivité de toute sorte chez Mattel, c’est grâce à un trio de femmes extraordinaires. Parmi elles, Beulah Mae Mitchell, la tante de Lagueria Davis, la réalisatrice du documentaire Black Barbie.
Il aura fallu attendre 21 ans pour qu’une Barbie à la peau noire voit le jour. En 1980, elle apparaît sur le marché et connaît un succès dont Mattel n’avait pas imaginé l’ampleur. Cette poupée n’a pas seulement ravi le cœur des petites filles non-blanches, mais a initié une réelle révolution, offrant la possibilité à de nombreuses collections de voir le jour par la suite. Lagueria Davis le révèle sans détour, le chemin n’était pas sans embûche et fût rempli de souffrance pour ces jeunes filles noires forcées de grandir avec une poupée blanche comme seule figure d’exemple. Et, comme le documentaire le décrit parfaitement, le chemin reste encore long à parcourir. Parce que si la Black Barbie existe aujourd’hui depuis un petit temps, il n’en est moins qu’elle reste dans l’ombre de son homologue blanche, qui elle reste décrite comme étant la "poupée stéréotype".
Entre témoignages poignants, découverte du processus de création et prise de conscience de l’impact qu’une Barbie peut avoir, voici 5 raisons de regarder le documentaire Black Barbie, réalisé par Lagueria Davis et racheté par Shondaland et Netflix.
Pour comprendre l’importance de la représentativité dans l’univers du jouet
Dès les premières minutes du documentaire produit par Shondaland, société de production de Shonda Rhimes, à qui l’on doit Grey’s Anatomy, How To Get Away With Murder, La Chronique des Bridgerton ou encore son spin-off, La Reine Charlotte, l’accent est mis sur l’impact non-négligeable de représentativité des jouets sur l’estime de soi et l’identité des enfants. A l’époque, les seules poupées disponibles sur le marché étaient blanches, laissant les enfants noirs sans reflet de leur propre image dans ces jouets, pourtant essentiels à leur développement.
A partir de 1980, la première Black Barbie est apparue sur le marché, et le documentaire met en lumière comment l’apparition de celle qui est présentée comme la cousine de Barbie a comblé ce manque. Cette nouvelle représentation a permis aux enfants noirs de se voir de manière positive, pouvant améliorer désormais leur confiance en eux-mêmes et leur perception de leur propre valeur. Mais la Barbie Noire n’a pas eu d’impact seulement sur les enfants noirs. Son impact a été bien plus large que cela. L’inclusion portée par Mattel, malheureusement bien trop lente, a aidé à combattre les stéréotypes raciaux et à promouvoir une vision plus diversifiée et équitable du monde pour les jeunes esprits.
Pour comprendre l'impact de la première Barbie Noire sur les droits civiques et l'entrepreunariat noir
Black Barbie ne conte pas seulement l’histoire d’une poupée. Le documentaire s’attache aussi à expliquer l’ampleur de son rôle dans le mouvement des droits civiques et l’entrepreneuriat noir. A travers les récits de Beulah Mae Mitchell et Kitty Black Perkins, designer à qui l’on doit la Barbie Noire, le film montre comment cette première Barbie de couleur a été un symbole de progrès dans une époque où la représentation des minorités dans les médias et les produits commerciaux était quasiment inexistante.
La création de cette poupée a encouragé des discussions sur l’inclusion et a inspiré des générations de créateurs et d’entrepreneurs noirs à revendiquer leur place, et ce dans diverses industries. Une évolution qui a aussi permis de sensibiliser davantage la société aux questions de diversité et d’inclusivité, posant ainsi les bases pour une société plus juste et équitable.
Pour découvrir les trois personnalités derrière la création de la Black Barbie
Le documentaire retrace les contributions de trois femmes pionnières : Beulah Mae Mitchell, Kitty Black Perkins et Stacey McBride Irby. Beulah Mae Mitchell, tante de la réalisatrice du documentaire, est l’une des premières employées noires de Mattel, lorsque l’entreprise était encore dirigée par Ruth Handler. Elle n’était pas une simple employée, puisqu’elle s’est également liée d’amitié avec celle qui est à l’origine de l’entreprise de poupées. En proposant son idée de Barbie Noire, elle a joué un rôle important dans l’intégration de perspectives diversifiées au sein de l’entreprise. De son côté, Kitty Black Perkins, designer talentueuse, a conçu la première Barbie noire, infusant la poupée de caractéristiques culturelles authentiques. Preuve en est, la première Black Barbie ayant vu la jour, prénommée Julia, n’est autre que la première actrice noire tenant un rôle principal, Diahann Carroll. Finalement, Stacey McBride Irby a poursuivi cet héritage, en créant des poupées qui reflètent la diversité et la beauté des cultures noires. Au travers de divers témoignages et interviews, leurs histoires inspirantes se dévoilent, montrant le courage et la détermination nécessaires pour briser les barrières raciales et transformer une industrie.
Pour comprendre la réflexion derrière le processus de création d’une Barbie
Black Barbie plonge dans les coulisses fascinantes du processus de création d’une poupée Barbie. Le film détaille les nombreuses étapes, des premières esquisses aux tests de marché, en passant par les ajustements de design et les stratégies marketing. Les interviews avec les designers et marketeurs de Mattel montrent les différents défis et considérations culturelles impliqués dans la création d’une poupée, se devant d’être tant attrayante que significative.
La première Barbie Noire eut, elle aussi, son lot de réflexions. Elle ne devait pas seulement avoir une peau plus foncée, mais devait aussi refléter des traits et des styles authentiques de la culture noire. Un processus compliqué qui prouve l’importance de l’inclusivité et de la sensibilité culturelle dans la conception de produits destinés à un public diversifié.
Pour comprendre comment Mattel prône (enfin) des valeurs d'inclusivité
Le documentaire signé Lagueria Davis explore l’évolution de Mattel vers une entreprise plus inclusive. Historiquement, Mattel a été critiqué pour son manque de diversité et pour avoir privilégié une image de beauté étroite et eurocentrée. Black Barbie explore comment, au fil des années, l’entreprise a pris des mesures pour diversifier ses produits et promouvoir une plus grande inclusivité. Si cela inclut la création de poupées de différentes ethnies, cela ne s’arrête pas là. Aujourd’hui, des poupées de diverses morphologies et capacités physiques sont sur le marché. Il existe désormais des Barbie plus petites, plus grandes, plus rondes, porteuses d’un handicap, de couleurs différentes…
Le documentaire montre cependant que si des progrès significatifs ont été faits, il reste encore du chemin à parcourir. En reconnaissant les erreurs du passé et en mettant en lumière les efforts actuels de l’entreprise, Black Barbie encourage une réflexion continue sur l’importance de représenter tous les enfants de manière équitable et respectueuse.